Je crois que pour l’ensemble des participants aux VI, rechercher à inculquer l’égalité hommes / femmes à nos enfants est une évidence, ne pas les restreindre aux rôles socialement obligés de leur genre un de nos idéaux de parents.

C’est le thème abordé par Kawine dans son article « L’égalité hommes-femmes dès la crèche, comment ? »

Partant du constat que les orientations scolaires et professionnelles sont très conditionnées par les préjugés sur le genre. (du style les hommes sont scientifiques, les femmes littéraires), un article paru dans Rue89 expose une expérience menée en Suède , dans les crèches et les écoles maternelles, où les garçons peuvent faire de la danse, et les filles sont poussées à prendre la parole.

L’idée est de bousculer les préjugés, au moins dans l’espace de l’école.

L’article ne dit pas si 20 ans après il y a plus de femmes ingénieures, mais je suppose que l’expérience n’a pas été menée assez longtemps pour qu’on le sache.

Il y a d’autres expériences de « transgresssion des genres » dans d’autres contextes.

Tel ce couple canadien , dont la presse a beaucoup parlé récemment, qui refusent de révéler le sexe de leurs enfants, et les laissent s’habiller et jouer comme ils veulent.

Voir cet article  : « La famille où les enfants n’ont pas de sexe  » (le Point Juillet 2011)

J’avoue que cette expérience me met mal à l’aise.  Je ne crois pas qu’on rende service aux enfants en les coupant d’une réalité sociale. Il me semble qu’il vaut mieux leur apprendre à l’affronter et à en faire quelque chose.

Dans un autre contexte, il y a eu en février 2011, un article dans Geo  intitulé « Ces petites afghanes que l’on déguise en garçons« .

Dans certaines familles, lorsqu’aucun garçon n’est né, il est de coutume de déguiser une fille en garçon et de lui faire mener la vie d’un petit garçon. Elle reprend une vie de fille à la puberté. Ce qui est intéressant, est que d’après les témoignages des jeunes femmes qui ont vécu cette expérience, même si le retour à la vie de femme est dans ce pays extrêmement douloureux pour elles, en perte de liberté, elles en conservent une estime de soi qui les aide dans leur vie de femme .

 » Un jour mon mari m’a frappée, raconte-t-elle. Par réflexe, je lui ai rendu ses coups deux fois plus fort. Il n’a plus jamais osé me retoucher. » Il l’a même autorisée à conserver son emploi d’infirmière et à porter des pantalons à la maison.

Certaines ne renoncent pas à leur période masculine, et mènent une vie d’homme avec l’accord de leur père.

Bien sûr, je trouve dramatique qu’une société méprise tellement ses femmes que pour ne pas perdre la face des familles élèvent une de leurs filles en garçon.

Mais ce que je retiens de ces témoignages, est que d’avoir été autorisées pendant leur enfance à se comporter en garçon donne à ses filles une audace, le sentiment d’avoir des droits qu’elles n’auraient pas eues autrement.

Ce qui étaye finalement le bien-fondé de l’expérience suédoise. Donner à chaque enfant le droit de se comporter comme le « modèle » de l’autre sexe ne peut être qu’enrichissant.

En parallèle de l’éducation des enfants, et des représentations qu’on se construit dans l’enfance,  il y a à revendiquer inlassablement  l’égalité de droits.

Dans sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges écrivait  (voir aussi la rubrique modèles féminins de mon blog perso) :

Article I

La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

(…)

Article X

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l ’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la Loi.

(…)

Article XIII

Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions de la femme et de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie.

 

Eh, oui, ça date du XXVIIIe siècle et c’est toujours d’actualité !  Cf. les sifflet infligés à Cécile Duflot à l’assemblée nationale, non pour le contenu de son discours, mais parce qu’elle était en robe.

Preuve que même en France , qui n’est pas l’Afghanistan (avec un pourcentage de femmes à l’assemblée plus faible qu’en Afghanistan quand même !), il y a encore du chemin à parcourir pour que dans les faits tous et toutes soient libres et égaux.

Phypa