A l’heure où nos enfants sont matraqués au coeur de leurs émissions télés préférées par des « manger bouger » ou des « 5 fruits et légumes par jour » pour lutter contre l’obésité, nous pouvons nous interroger sur la légitimité de s’inquiéter devant une enfant qui ne mange pas ou peu, devant un enfant frôlant avec les courbes les plus basses des carnets de santé.

L’obésité infantile semble la seule raison d’avoir le droit de s’inquiéter pour son enfant. Pourtant combien de repas se transforme en bagarre familiale face à un enfant jouant avec la nourriture ?

En mars 2012, Sandrine S comm C publiait un billet intitulé « Mon enfant ne mange rien » qui m’avait fortement intéressé et sur lequel j’ai envie de revenir pour les vacances des VI.

En effet, j’ai à la maison un spécimen qui ne mange rien … enfin qui ne mange pas assez à nos yeux et qui a 8 ans pèse moins lourd que sa soeur de 6 ans 1/2 malgré 5 ou 6 cm de plus.

On pourrait imaginer que je sois zen face à cette situation ayant été moi même un enfant qui ne mange rien, rien étant du pain, surtout la mie et étant aujourd’hui une femme avec un IMC parfait et pourtant …

Et pourtant, j’ai un jour écrit un billet intitulé « Y a t’il une méthode pour faire manger les enfants ? » parce que j’ai le sentiment que nous avons tout essayé.

Finalement, la seule méthode serait de le laisser tranquille. Il mange, c’est bien, il ne mange pas, c’est qu’il n’a pas faim. Quand il a faim, il mange toujours. Il ne se laisse pas mourir de faim c’est certain.

Dans son analyse de « Mon enfant ne mange pas » de Carlos Gonzales, Sandrine explique que le pédiatre «  remet bien les choses à leur place, expliquant clairement que son travail de pédiatre n’est PAS de faire manger plus un enfant de faible poids mais de vérifier qu’il n’y a aucune pathologie sous-jacente. Si c’est le cas, soigner la pathologie permettra à l’enfant de retrouver de l’appétit, et donc du poids. Et si ce n’est pas le cas, que l’enfant va bien, alors c’est simplement que l’enfant a un petit appétit et une petite corpulence. »

Carlos Gonzales explique qu’il faut savoir faire confiance à nos enfants concernant la nourriture. Ils savent ce dont ils ont besoin et le rejet d’un aliment peut même être le signe d’une allergie non détectée.

Dans un article de Catherine Dumonteil-Kremer intitulé « Qu’est ce qu’on mange?« , l’auteure explique bien à quel point notre éducation régit notre alimentation… Manger à heure fixe, une hérésie! Il faudrait écouter notre corps et nos sensations de faim plutôt que de se forcer à manger quand on n’a pas faim ou écouter notre ventre gargouiller en attendant l’heure.

Je suis adulte et j’écoute beaucoup mes sensations de faim. Je mange essentiellement quand j’ai faim, je mange lentement et je m’arrête quand je n’ai plus faim, même si mon assiette n’est pas vide. Je dis souvent que c’est le secret de ma ligne, même si grossesse et allaitement me chamboullent toujours et que je dois réapprendre ensuite … Alors pourquoi j’impose autre chose à mes enfants ?

L’éducation.

« Avoir faim seulement aux heures où cela est permis. Manger est devenu pour nous un acte culturel. Nous avons peut-être souffert en tant que bébé de cette attente imposée, les tétées à heure fixe ont toujours des adeptes !

Pour résumer nous mangeons pour répondre à un conditionnement, plus vraiment par besoin. »

Finalement, le problème est bien souvent les parents …

N’oublions pas tout de même que l’anorexie chez les jeunes enfants existent. Mais comme le dit Carlos Gonzales quand toute pathologie est écartée, faisons confiance.

Et pendant, les vacances, on se fait plaisir!  [et on lâche prise sur les enfants][message à moi même aussi]

MissBrownie