Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui encore j’aborde un passage de l’ouvrage « au coeur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat.

L’extrait que je commente est consacré aux « jeux, cris et rires ».

Ce passage a fait raisonner beaucoup de choses en moi.

Je n’ai pas eu une enfance triste mais pas jalonnée de rire non plus. Mes parents ne riaient pas beaucoup, il n’y avait pas de grands éclats de rire ( ou très rarement ) à la maison. Jusqu’à mes onze ans, j’ai été fille unique. J’étais plutôt une petite fille discrète qui cherchait toujours à ne pas déranger.

Mais, aujourd’hui, grâce à mon Homme et surtout à l’arrivée de ma Béboute les choses ont changé : je retombe en enfance et je m’autorise le rire !

« Arrêtez de crier, Taisez-vous ! Faites moins de bruit ! Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? ».

On a tous déjà entendu ce genre de paroles, on les a peut-être même déjà prononcé.

Et pourtant…

Est-ce vraiment nécessaire ? Peut-on vraiment demander à des enfants d’être des petits êtres silencieux cachés dans un coin ? N’est-ce pas leur rôle que de faire vivre une maison par leurs cris et leur hurlements de joie ?

Toujours dans « au coeur des émotions de l’enfant », Isabelle Filliozat nous explique qu' »Un enfant a besoin de se sentir joyeux, pour se sentir libre d’exister et de grandir« .

Et oui, pourquoi un enfant voudrait-il grandir s’il s’aperçoit que les « grands » vivent dans un monde de tristesse ?

Elle nous invite à retourner en enfance en partageant les jeux de nos enfants. Et surtout ne trouvons pas d’excuse :

« Certains disent que ce n’est plus de leur âge. En réalité, ils seraient mal à l’aise, se sentiraient ridicules, vulnérables. Ils refusent la tentation de la régression. Ils seraient confrontés à l’intimité avec leurs enfants, à leur propre passé, à leurs émotions de petit garçon ou de petite fille. S’ils jouaient, s’ils osaient entrer dans le monde imaginaire des enfants, s’asseoir par terre et faire du bruit avec eux…Ils risqueraient de prendre contact avec une immense souffrance à l’intérieur d’eux. Car se réveillerait la détresse du manque. Ils n’ont pas reçu cela de leurs propres parents, peut-être même n’ont-ils jamais eu le droit de jouer, de rire, de courir en criant, de faire du bruit. Peut-être ont-ils tant manqué de tendresse et/ou de jouets qu’ils ne peuvent encore aujourd’hui prendre dans les bas une poupée ou un ours et le câliner« .

Ainsi, Isabelle nous explique qu’il faut soigner « nos enfances blessées » pour nous permettre de jouer aux « jeux simples » des enfants, lâcher prise, récupérer notre « liberté de rire« .

Depuis que LB est née, je redécouvre le bonheur d’être un enfant. Je redeviens une enfant moi-même, je m’éclate à faire des pâtés de sable. Je joue à la poupée, je lis des histoires de princesses qui font rêver et je me suis même racheté les « martine » de mon enfance! Que c’est bon d’être un enfant à côté de son enfant. De lâcher prise, et de se replonger dans ce monde merveilleux.

Tous les jours, nous avons droit, toutes les deux, à notre partie de fou-rire. Je m’autorise enfin le bonheur ! Je ne pensais pas qu’avoir un enfant allait avoir une telle incidence sur mon comportement. Et c’est tellement bon de se sentir vivre comme un enfant et d’avoir cette sensation profonde de partage avec elle.

 

Et vous, êtes-vous aussi retombez en enfance depuis la naissance de vos enfants ?

Sandy les bébous