Michel Odent est le chirurgien et obstétricien qui a dirigé le service chirurgie et la maternité de l’hôpital de Pithiviers. Il est fortement impliqué dans la lutte contre la surmédicalisation des femmes et des bébés, avant, pendant et après l’accouchement. C’est à lui que nous devons le développement de la technique des bébés kangourous, qui consiste à prendre en compte le besoin de contact et de caresses du bébé prématuré et à le mettre, le plus souvent possible, en contact avec sa mère, dans une poche de portage comme un petit kangourou, plutôt que dans une couveuse. Michel Odent a également contribué au développement des accouchements dans l’eau, de l’allaitement juste après la naissance, du chant prénatal, et plus généralement à ce que les femmes accouchent en salles de naissance « comme à la maison ». Il milite pour que partout, la physiologie soit respectée pendant l’accouchement, et pour que les femmes bénéficient de respect, de liberté de choix, et de choix éclairés.
Le bébé est un mammifère est l’un des premiers livres qu’il a publiés sur la naissance naturelle en 1990 (à l’époque sous le titre Votre bébé est le plus beau des mammifères), et qui est considéré comme le livre fondateur de sa pensée. Il a depuis publié d’autres ouvrages et préfacé ceux d’Ina May Gaskin sur la naissance naturelle, commenté par Clemlamatriochka ici, et sur l’allaitement naturel, commenté par Madame Sioux ici.
C’est donc avec un a priori très positif que j’ai ouvert ce livre. Et j’y ai trouvé des choses intéressantes!
Par exemple sur le besoin d’intimité pendant l’accouchement: le lieu idéal pour favoriser un accouchement serait ainsi une pièce familière, de petite taille, un peu en désordre (une pièce rangée et ordonnée renverrait une impression d’inconfort) , avec une lumière tamisée (le sens de la vue serait le plus intellectuel de nos sens et stimulerait le néocortex, qui inhiberait l’action du cerveau primitif crucial au déroulement de l’accouchement), avec un lit spacieux et bas, et sans témoins directs, ou en tout cas des témoins qui sauraient se faire discrets et ne parleraient pas à la parturiente (la parole, comme la lumière, étant un stimulant du néocortex). Bref, tout le contraire des salles de naissance, avec leur lit haut et étroit, leur lumière agressive, leur passage incessant et l’intrusion systématique dans l’intimité de la future mère, notamment avec des examens qui ne sont pas nécessaires, des « interrogatoires » médicaux, des instructions données sur les positions à prendre ou le rythme des poussées, ou même des paroles rassurantes qui pourraient en fait avoir pour effet de retarder le travail. Michel Odent va même jusqu’à dire que la longueur d’un accouchement est proportionnelle au nombre de personnes alentour…
Il met aussi en lumière la continuité physiologique entre l’accouchement et la lactation: pour favoriser l’allaitement, il faudrait laisser le petit avec sa mère plutôt que de procéder aux gestes qui suivent systématiquement la naissance (pesée, mesure, évaluation du score d’Apgar, injection de vitamines, aspiration, gouttes dans les yeux, toilette, habillement… ) qui relèvent pour lui de violences médicales.
Enfin il décrit le réflexe d’éjection du fœtus et la phase de désespérance (sur laquelle on peut lire un très bon article de Clemlamatriochka ici), trop souvent méconnues et qui peuvent surprendre.
Ce sont des choses que personnellement j’ai très profondément ressenties… Je voulais m’enfermer dans les toilettes ou dans le placard pour qu’on arrête enfin de me persécuter. La moindre parole, sans même parler des touchers répétitifs, m’agressait! Puis, quand on ne m’a pas donné mon bébé né après extraction aux forceps – on me l’a montré de loin mais je n’ai pas vu son visage parce que je ne portais pas mes lunettes – et qu’on on me l’a amené 20 mn après sa naissance, malgré la fatigue de 26 heures d’accouchement, je crois avoir éprouvé une des plus incontrôlables RAGES de ma vie. Si je n’avais pas été paralysée par l’anesthésie, j’aurais pu mordre une ou deux jugulaires, je pense!
Mais ce que j’ai lu dans ce livre m’a aussi parfois amusée, parfois agacée, voire choquée !
Dans le registre amusant, je ne résiste pas à citer un passage sur les chats auxquels un chapitre entier est consacré, et que personnellement, j’ai parfois trouvé à la limite du ridicule:
Si mon attention a été attirée par les chats, plutôt que par les chiens ou autres animaux domestiques, c’est qu’ils ont un comportement bien particulier pendant l’accouchement. Leur discrétion est absolue. Ils passent inaperçus, mais ils sont là. Tout en gardant un air indifférent, ils semblent savoir ce qui se passe. Ils semblent sentir l’importance de l’évènement, voire son caractère sacré. Il y a comme du recueillement dans leur attitude quasi méditative.
Je précise que j’ai été élevée parmi les chats et que j’espère bien finir vieille dame aux chats, je les adore. Mais de là à voir une sorte de pouvoir magique (Expelliarmiaouu! Paf le jambon!) dans leur regard indifférent, euh… je crois qu’en fait, peut-être à de rares exceptions près (La Chatte de Colette en est une!), le chat se fout véritablement de la femme enceinte ou en train d’accoucher comme de sa première croquette allégée. Ma théorie est que son amour de la femme enceinte, comme son amour des malades alités, des radiateurs, et des unités centrales d’ordinateurs, n’est rien de plus qu’une attirance pour toute source de chaleur… La femme enceinte a un corps bien chaud et moelleux – et souvent tente d’éviter les chats pour la toxoplasmose. Or le chat, d’après mon expérience personnelle, illustre parfaitement le proverbe « Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis… ». Quant à dire qu’avoir un chat raccourcit la durée de l’accouchement: J’ai 9 chats = accouchement de 26h = REMBOURSEZ!
Mais il y a bien plus grave dans cet ouvrage, je crois.
La naissance est une affaire de femmes
Pour Michel Odent, les sages-femmes telles que nous les connaissons ne sont pas des « sages-femmes authentiques ». A ce titre, elles ne sont pas les accompagnantes idéales de l’accouchement. Pour lui, une sage-femme « authentique » :
– N’a pas forcément besoin d’une formation académique, une formation par expérience aurait beaucoup plus de valeur. En particulier, elle doit avoir eu des expériences de naissances à la maison.
– Doit avoir eu des enfants afin de ne pas avoir peur de la naissance et de diffuser (en silence ! il faut prendre exemple sur le chat !) ce sentiment rassurant que tout ce qui se passe est normal : elle est idéalement une femme plus âgée (matrone) à laquelle on associe inconsciemment douceur, savoir, et sagesse.
D’ailleurs Michel Odent soutient les doulas, qui n’ont pas de fonction médicale, et dont la légitimité est fondée sur l’expérience plutôt que sur la formation (bien que des organismes privés délivrent des certifications, il n’y a pas de formation reconnue pour les doulas en France).
Par ailleurs, bien qu’ayant assisté lui-même de nombreux accouchements à domicile, Michel Odent questionne le bien-fondé de la présence des hommes dans la pièce où a lieu l’accouchement. Pour lui, non seulement une sage-femme homme n’est pas une bonne idée, mais encore il semble que le rôle du père ne serait pas d’être là avec sa femme mais de rester à l’entrée de la salle d’accouchement et d’assurer un rôle de protection :
L’attitude de certains jeunes hommes qui ont tendance à rester près du lieu de naissance, mais à l’extérieur mérite réflexion. Ils semblent protéger l’intimité de leur femme. Si quelqu’un veut pénétrer dans la pièce, ils font un geste semblant signifier « Non, pas maintenant, elle est en train d’accoucher ». Malgré l’image stéréotypée actuelle du couple « donnant naissance », ces jeunes hommes semblent redécouvrir spontanément ce qui a peut-être été à l’origine, l’un des rôles principaux des hommes : protéger le monde des femmes et des bébés
Un simple regard du père pourrait ainsi empêcher ou retarder l’accouchement. A l’appui de cela, Michel Odent fait également référence à l’ouverture des sphincters (Attention ! Votre mari va vous voir faire caca Mesdames les Princesses!) et affirme que la vie sexuelle du couple pourrait en être compromise, certains hommes étant incapables de voir leur femme comme une amante après avoir vu une telle scène.
A titre personnel, cette vision heurte ma conscience féministe d’une part : une femme serait-elle forcément plus douce ? Entre une femme (même en plein accouchement) et un homme sage-femme, y a-t-il toujours une dimension séductrice ou sexuelle qui empêcherait la femme de se « laisser aller » à la naissance ? D’autre part je la trouve extrêmement réductrice des compétences des sages-femmes, à partir du moment où l’on considère qu’une formation académique médicale est secondaire. Partant de là, faut-il comprendre que mes chances d’avoir un accouchement « réussi »sont plus grandes si j’accouche chez moi avec mon chat, avec l’assistance de ma grand-mère, une femme sage, discrète, et expérimentée en matière de naissance, puisqu’elle a eu 3 enfants ? Et puis, ai-je définitivement compromis mon couple en invitant mon mari à assister à la naissance de mon fils ? A-t-il accepté d’y assister par peur de mécontenter sa harpie de femme et de paraitre un mauvais père aux yeux de la société ? Pour moi, la présence du père à l’accouchement est une décision personnelle et intime. Je crois qu’il n’y a pas de règles, et si certains hommes en effet préfèreront rester à l’écart, d’autre je pense seraient très attristés d’être mis à la porte. Même chose pour les mamans, certaines se sentiraient probablement plus libres hors du champ de vision de leur homme, et d’autres (comme moi) peuvent puiser la force nécessaire dans sa présence. Et affirmer qu’un choix est meilleur qu’un autre me semble une intrusion dans l’intimité des couples. Faire peser sur eux la menace d’un accouchement plus long, plus douloureux, plus dangereux, et de la disparition du désir de l’homme, c’est tenter d’influencer ce choix.
La révolution colostrale
Entre la naissance et la montée de lait, les seins de la maman produisent du colostrum, une substance riche en protéines et surtout en anticorps auxquels elle a été exposée. Cette substance est très digeste et très riche, donc elle convient parfaitement aux nouveaux nés, et elle a parfois été qualifiée « d’or liquide ». Pour l’élevage des veaux et des poulains, on supplémente même les petits en colostrum artificiel afin de garantir une bonne immunisation, et certains sportifs l’utilisent comme produit dopant.
Mais pour Michel Odent, le colostrum serait bien plus que ça : le colostrum changerait la personnalité des bébés, et réduirait leur agressivité, pour toute leur vie ! Cet extrait d’une article du magazine Clés (qui n’existe plus) résume très bien sa théorie :
Pourquoi diable les humains, même ceux qui vivent proches de la nature et sont habituellement si prodigieusement intuitifs, ont-ils rejeté le nectar du colostrum en interdisant aux femmes enceintes d’en donner à leurs nouveau-nés ? La réponse de Michel Odent s’inscrit dans une thèse anthropologique stupéfiante : la privation de colostrum aurait été “ inconsciemment décidée ” par les humains, à partir du Néolithique, c’est-à-dire par les humains “ civilisés ”, comme l’une des cruautés de base destinées à préparer le nouveau-né, dès l’heure de son arrivée, à devenir agressif et donc, avec un peu de chance, futur bon guerrier et homme conquérant, règle socio-géo-politique n°1 aujourd’hui encore sur toute la planète (…). Ce dont l’humanité macho et conquérante a besoin, ce n’est pas de beaux athlètes, mais de frustrés agressifs et ambitieux !
Le révolution colostrale est donc nécessaire pour que l’humanité ne soit plus qu’amour, respect des autres et de l’environnement!
Je suis convaincue des bienfaits du colostrum au niveau immunologique et nutritionnel. Mais, de même que cela m’irrite d’entendre que le lait maternel favorise l’attachement à la mère, le développement d’un QI élevé, prévient l’obésité, le cancer du sein, de l’utérus, du colon et du gros orteil gauche, fait revenir l’être aimé et gagner au loto dans la semaine (Zoe Williams s’en agace également dans cet article)… Je trouve que ce genre de thèses non seulement dessert la cause de l’allaitement (à un moment donné, les gens finissent par s’apercevoir qu’on les prend pour des petits lapins!), mais encore elle est extrêmement culpabilisante ! A l’appui de cette théorie avancée par Michel Odent : Les éleveurs de chevaux savent bien que les poulains qui ne prennent pas de colostrum ne seront jamais des champions. Personnellement, cela me parait un peu mince.
Allaitement et polygamie
Last but not least : Vous trouviez que l’allaitement est parfois difficile parce qu’il implique des sacrifices au niveau de votre vie sociale et professionnelle ? Michel Odent est d’avis que pour être une bonne mère allaitante, il faudrait également commencer à envisager d’abandonner votre vie sexuelle, et donc a fortiori, votre exclusivité sur votre conjoint par contre, vous pouvez avoir pleins de chat. Le raisonnement est le suivant : Lorsqu’on allaite, on sécrète de la prolactine, « l’hormone de l’amour et de l’instinct maternel » selon l’auteur. La prolactine diminue la libido. Donc dans le cadre de la monogamie, l’homme qui veut que sa femme soit sexuellement disponible le plus vite possible la contraint à arrêter d’allaiter très rapidement (et accessoirement à virer le bébé du lit conjugal). Résultat : Un bébé mal-aimé, frustré et agressif (donc élevé pour dominer son prochain encore une fois), et des parents vautrés dans la luxure… Notons qu’au passage, mine de rien, Michel Odent souligne que la mère allaitante, dans le but de retrouver la ligne pour être sexuellement attirante, empoisonne son bébé puisque les toxines sont stockées dans le gras, donc lorsque le gras des cuisses fond, les toxines vont dans le lait maternel. Donc ne comptez pas non plus compenser le manque de sexe ou d’affection par le nutella, c’est plein d’huile de palme.
Les arguments de défense de la polygamie sont classiques : Nous sommes de fait dans une société polygamique hypocrite : soit nous enchaînons les partenaires les uns après les autres, soit nous avons des relations extra-conjugales. La polygamie permettrait d’éviter le divorce, de faire plus d’enfants, d’éponger le surplus de femmes qui ne trouvent pas chaussure à leur pied… Et surtout, il existe une corrélation entre allaitement long et sociétés polygamiques.
Bon alors je suis peut-être très conservatrice sur ce sujet – quoique ma vision de la polygamie se soit récemment très adoucie lorsque j’ai suivi la série Big Love, que je conseille ! – Mais il me semble que cette conception des choses concentre nombre de clichés sexistes: L’homme animal sexuel, la femme « contrainte » par l’homme à reprendre des relations sexuelles, la femme qui ne demande qu’à partager son lit avec son enfant pendant 5 ans, qui n’a en fait, pas de besoins sexuels en dehors de ses périodes de fécondité. Ni besoin de disposer de son corps. Ni besoin d’indépendance financière, allons, l’homme est là pour la protéger. Quant à partager un homme, oh bin c’est bien, comme ça, elle aura moins de ménage à faire, de quoi se plaint-on.
Et il me semble que la corrélation qui est faite omet le léger détail que les sociétés polygamiques se situent souvent dans des parties du monde où nourriture et eau propre ne sont pas en abondance, donc où l’allaitement est l’option la plus sûre (si ce n’est la seule option) pour la survie du bébé. Qu’en outre les sociétés polygamiques ne sont pas franchement célèbres pour leur reconnaissance des droits des femmes: La polygamie va en fait souvent de pair avec excision, mariage forcé, relations sexuelles subies et non consenties, travail forcé… Bref une soumission totale aux hommes.
En conclusion, non seulement je recommande ce livre, mais encore je crois qu’il est très important de le lire si l’on veut défendre la naissance naturelle, parce que Michel Odent est un véritable pionnier. Mais alors que je parlais dans mon premier paragraphe de respect, de liberté de choix, et de choix éclairés, je le ferme avec la sensation désagréable que l’auteur, dans son élan de vouloir réhabiliter notre côté mammifère, a en chemin oublié que les femmes ont également des aspirations autres que celle d’être mère. Par exemple, celle de travailler ou d’avoir une relation de couple épanouie. Sa vision très stéréotypée des différences hommes-femmes, et l’exclusion totale des hommes en général et du père en particulier de la sphère mère-bébé, m’ont aussi beaucoup gênée. De plus, certaines affirmations qui me semblent partisanes, ne reposent en rien sur des fondements scientifiques, et n’ont jamais été démontrées, mais elles sont présentées comme des vérités. Ce qui a le don de semer le doute en moi pour ce qui concerne toutes les autres affirmations. Enfin, je crois que cette vision extrémiste donne une image faussée et négative des défenseurs de la naissance naturelle: on peut vouloir lutter contre la surmédicalisation de la naissance sans se lancer dans la maternité comme dans un sacerdoce au point de s’oublier complètement.
Drenka
Merci pour ton article!
Pour ma part j’ai l’impression que tu as interprété ses propos.
Personnellement je n’y ai pas vu une incitation à être polygame, ou à mettre le papa dehors lors de l’accouchement. J’y ai juste vu une information biologique donc je fais ce que je veux. Après, je n’aime pas forcément le ton adopté par Michel Odent mais je trouve son message très puissant.
Par exemple, d’un point de vue évolutif c’est tout à fait vrai que nos gènes féminins nous incitent à faire peu d’enfants mais de bonne qualité (donc de s’en occuper longuement) tandis que les gènes masculins les poussent à avoir plus de descendants. Ça ne me choque pas de savoir que peut être l’évolution humaine s’est faite dans un contexte polygame (ou plutôt polygyne), et que donc nos gènes ont tendance à nous pousser à cela. Mais ça n’empêche personne de faire autrement. Je trouve que ça aide à prendre du recul sur notre propre société, sans pour autant défendre la polygamie. Connaitre les ressorts biologiques permet de s’en détacher, je trouve.
Et c’est probablement vrai que l’allaitement a été raccourci au néolithique parce que dans un contexte de mortalité importante, cela donnait une fécondité plus importante aux femmes (qui avaient des enfants pus rapprochés). C’est surtout les hommes d’un point de vue génétique qui y ont avantage, et effectivement ça fait aussi des femmes plus disponibles sexuellement. Et alors? Aujourd’hui on décide de quand et où on fait un bébé, ça n’empêche pas d’avoir des rapports sexuels d’allaiter…. par contre savoir que la prolactine diminue la libido peut faire déculpabiliser les femmes qui allaitent et qui ne l’ont pas retrouvée : c’est naturel, ça sert à espacer les naissances (mais c’est pas un contraceptif).
Pour la présence du papa à l’accouchement, moi je trouvais justement que lire M Odent m’avait fait sortir de l’obligation pour le papa d’être présent (qui est une pression sociale assez forte). Cela m’a aidée à savoir si vraiment je voulais qu’il soit là ou non. Et même s’il a été là, j’avais à l’esprit que si ça me perturbait ça pourrait être naturel de le faire sortir, s’il était une source de stress – ce qui m’a incitée à bien écouter en moi lors de l’accouchement. Michel Odent dit aussi, si je me souviens bien, que c’est surtout à l’hôpital que le papa est problématique car l’environnement hospitalier le rend impuissant et inquiet. Rien n’empêche le papa de travailler sur ses émotions pour éviter cela ;-) Le savoir peut là encore aider le couple.
Pour les sage-femme je ne l’entend pas exactement comme toi : c’est surtout que pour une sage-femme formée médicalement, c’est difficile de ne pas être stressée – et de le communiquer à la maman, ce stress – par tous les cas pathologiques qu’elle a déjà rencontrés (mais c’est possible). Donc avoir aussi quelqu’un qui accompagne la maman, comme une doula, peut vraiment aider. Les doulas ne peuvent assister seules une maman, de toute façon. Et pour ce qui est de la formation par l’expérience, à mon avis il pense plus à une formation avec d’autres sage-femmes qui transmettent leur savoir médical et leur expérience de terrain, qu’à une transmission de grand-mère.
Concernant le colostrum, je le vois personnellement comme une des façons qu’ont les sociétés guerrières de rendre les individus agressives, mais qui ne suffit pas en elle même du tout (avec un sevrage précoce et des pratiques éducatives dures pour les enfants, qui les blindent contre leurs émotions). Dans ce que tu as copié, il n’est pas écrit : si votre enfant n’a pas eu de colostrum, il sera agressif et violent… ça se saurait avec tous les bébés qui sont nourris au biberons, quand même.
Bon, pour les chats, bof …??? aucun avis là dessus
ce qui est dommage c’est que au vu de comment le livre t’a fait réagir, cela veut dire que sa façon d’exposer son point de vue le décrédibilise auprès d’une grande partie de la population, et probablement les personnels médicaux.
Merci pour ton commentaire! Cela me rassure quelquepart que ton interprétation soit différente.
Pourtant je t’assure, j’ai vraiment ouvert le libre avec un a priori positif et essayé d’avoir un regard extrêmement bienveillant sur ce livre. J’ai trouvé la première partie sur l’accouchement extrèmement interessante.
Mais qu’il agisse de la révolution colostrale ou de la polygamie, j’ai été choquée. J’avais lu le Sarah Blaffer Hrdy qui parle de polygamie, ainsi que de l’infanticide, mais son approche est ethnolgique – elle aborde le contexte évolutif, etc… Une explication biologique sans jugement sur le choix actuel des mère. D’ailleurs, si je peux me permettre de te corriger, elle ne dit pas que les gènes féminins poussent à faire moins de bébés que les gênes masculins, elle dit simplement que le sacrifice pour la femelle est tel qu’elle doit être plus sélective que le mâle. Mais dans le cas de Michel Odent, j’y vois plus qu’une leçon de biologie: C’est un véritable projet de société. D’ailleurs il parle des sociétés de mormons et de la bible pour expliquer que la polygamie ne va pas à l’encontre de la religion chrétienne (La bibliographie comporte d’ailleurs 4 ouvrages sur les mormons, aucun sur la polygamie d’un point de vue ethnologique).
Ce que je cite dans l’article sur la révolution colostrale n’est pas d’Odent, mais voilà un passage:
« Si la consommation de collostrum et le contexte qui la rend possible ont des effets à court terme visibles, et même mesurable [NB: Moins de jaunisse mais MO admet que cela pourrait aussi être dû à l’asebnce de perf durant l’accouchement], la révolution colostrale, elle, est d’abord associée à l’espoir d’effets à long terme. D’abord des effets sur la santé des individus (…) Ensuite des effets profonds sur nos images mentales – les exceptionnelles sociétés qui ont atteint l’ère historique malgré leur respect pour le colostrum n’avaient aucune agressivité envers la Terre-Mère. Au contraire, ils la vénéraient. La révolution colostrale, c’est aussi la fusion de la Mère et de la Terre-Mère. »
Ce passage est asssez typique je trouve, parce que les effets mesurables à court terme sur la santé ne sont pas démontrés de façon certaine, mais il se base tout de même dessus pour faire une extrapolation de l’effet du colostrum sur la philosophie de vie qu’aura plus tard l’individu… rien que ça. Je suis prête à suivre MO lorsqu’il soulève l’importance de prendre en compte nos racines mammifères, mais là je trouve qu’il va trop loin.
Enfin, pour ce qui concerne les sages-femmes, tu dis que le savoir médical est une source d’angoisse, moi je suis convaincue du contraire: Si on connait une éventualité on sait mieux s’y préparer et comment y répondre. Et je sais bien que les doulas ne peuvent accoucher seules (heureusement de mon point de vue), mais MO semble le regretter. Voila encore un passage:
« Les doulas (…) n’avaient aucune formation particulière. Elles étaient simplement des mères qui avaient une expérience positive d’un acouchement pas les voies naturelles, sans médicaments. (…) La façon dont les doulas ont été choisies à l’origine devraient être une inspiration à une époque où il convient de redécouvrir la sage-femme authentique. En France, par exemple, pour entrer dans une école de sages-femmes, il est plus important de connaitre la structure des mitochondries que d’avoir mis au monde un bébé ».
Cela me choque: je pense que la formation des sages-femmes est absolument primordiale.
Ceci dit, ces thérories qui me semblent douteuses ne lui enlèvent pas le mérite de sa lutte active et efficace contre la surmédicalisation.
je l’ai lu il y a longtemps donc j’ai pu oublier certaines choses
c’est vrai que ne pas citer les études scientifiques sur lesquelles il s’appuie peut être gênant, car du coup c’est un point de vue extrêmement personnel qui se mêle à une compétence médicale. Je trouve aussi primordiale la formation des sage-femme mais je trouve regrettable qu’elle ne soit pas organisée différemment.
Merci pour cette critique passionnante et bien documentée ! Il n’est pas question, en effet, de remettre en cause l’importance de ce grand docteur et de ce qu’il a apporté mais d’après les extraits que tu donnes, il y a des passages étranges en effet.
Je suis d’accord avec ta conclusion : pour aller à l’encontre d’une manière de faire, il n’est pas nécessaire de faire l’exact opposé. Cela dit, il a l’avantage de mettre en lumière des sujets pas toujours abordés et de donner une autre façon de voir que la traditionnelle aujourd’hui.
Il ne faudrait quand même que de telles affirmations (au sujet de la polygamie par exemple) viennent remettre en cause le reste de sa théorie, donner plus de place au « naturel ».
Je suis d’accord avec toi et continue d’être une admiratrice de son travail de terrain.
MAIS MAIS MAIS, les défenseurs de la naissance naturelle ont déja dans la société une image d’illuminés, je trouve que quelqu’un comme lui qui a un impact au niveau médiatique expose de telles théories et que ça pourrait en rebuter plus d’un (e)…
Tout à fait ! C’est ce que je voulais dire dans ma dernière phrase mais en me relisant, je me rends compte que ce n’est pas clair. Encore merci pour ton éclairage, ce serait intéressant d’avoir encore d’autres points de vue après celui de Clochette.
Ton article est vraiment très intéressant !
C’est bien dommage que l’auteur dérive vers des propos un peu extrémistes à mon sens alors qu’on part au départ avec des idées qui « vont de soi » et qui correspondent à ce que beaucoup de femmes pensent…
Merci ! Je suis bien d’accord!
Quel article!!! Moi qui avait l’intention de replonger tout doucement dans les VI cette semaine je dois dire que j’ai été gâtée!!! :-)
Que de choses à dire à son propos!!! Comme toi je suis souvent gênée de ce mélange des genres comme si parler accouchement physiologique, respect et connaissances des processus du cerveau archaïque allait de pair avec une forme de mysticisme (le chat me semble un bon exemple de ce point)…
Concernant la question des sages femmes et le rôle des doulas, c’est qu’on prenne un peu le problème à l’envers… oui, il est vrai que la plupart des sages femmes manquent d’expérience vis à vis de l’accouchement physiologique parce que la formation qu’elles reçoivent n’est pas toujours suffisamment complète sur ce point, cela n’implique pas à mon sens qu’elles doivent elles-même avoir des enfants (avoir accouché n’est pas une garantie de tolérance ni de bienveillance, loin s’en faut!). Mais de là à ne prôner que des accouchements géré par des doulas (ce qui n’est pas leur rôle rappelons le) sous prétexte que les sages femmes sont actuellement insuffisamment formées je trouve cela très réducteur… et exactement le même type de processus qui conduisent à des ANA faute d’avoir trouvé l’écoute et l’accueil nécessaire…
Quant à la place du père, je trouve qu’Odent a le mérite d’avoir posé la question…je suis donc moins tranchée que toi sur ce point même si là encore, l’ordre du problème me semble inversé. Il me semble assez clair que dans une société qui voit l’accouchement comme un évènement à haut risque, bestial s’il n’est pas hautement médicalisé et technicisé, propre à mutiler les femmes dans leur féminité et leur honneur; les pères ne sont absolument pas préparés à accompagner leurs épouses dans ce moment de leur vie de parent…ils risquent donc de vivre un très difficile moment de désoeuvrement, de panique, face à la douleur de leur compagne dont ils se sentent parfois responsables et contre laquelle ils ne peuvent rien… (J’en ai parfois parlé avec Mr D après mon premier accouchement à la maison) dans ces cas là, leur demander d’aller faire couler un bain, préparer des serviettes chaudes ou je ne sais quoi qui les occupe et les éloigne est clairement salutaire pour tout le monde… MAIS ce n’est selon moi qu’un palliatif faute d’une préparation adaptée… Pour la naissance du Briochin, Mr D était très présent, il m’aidait à souffler, à m’installer comme je le souhaitais, m’encourageait à faire les sons appris en prépa, me massait quand je le demandais, au point que j’avais parfois l’impression que la sage femme n’était plus là…Au final, il a demandé à accueillir lui-même notre Briochin dans ses mains et je crois que tout cela restera un magnifique souvenir pour nous tous…
Je terminerai en disant que ce qui me dérange dans le propos de Odent c’est qu’il mélange des connaissances issues de recherche sur la physiologie de l’accouchement avec des usages culturels divers dont l’efficacité au regard de l’accouchement physio n’a en rien été prouvée… Je pense à l’idée de la sage femme déjà mère (qui me fait penser aux rites d’apprentissage de la sage femme traditionnelle d’amérique du sud) ou encore la présence ou non du père (il oublie alors que l’absence du père à l’accouchement n’est pas unanimement partagée, notamment chez certains amérindiens où le père et sa belle mère assistent tous deux la parturiente…).
Bref, merci beaucoup une fois encore de ta contribution vraiment très instructive et propre à soulever la discussion!!!
Merci pour ce commentaire!
Quand tu parles de mysticisme, j’irai même plus loin – bon je ne l’ai pas mis dans l’article parce que cela relève d’un sentiment que j’ai eu en lisant que je ne peux pas appuyer avec une citation précise (bien que le chapitre sur la polygamie parle principalement de conciliation avec la religion chrérienne!) – mais j’ai été mal à l’aise parce que j’ai eu l’impression que les précepts judéo-chrétiens ont parfois fortement influencés les points de vue d’Odent. En particulier, cette réprobation d’une société qu’il considère comme beaucoup trop sexuée: sa société idéale serait ainsi une société où la prolactine régulerait les ardeurs (surtout cellesdes femmes)! Cela me chiffonne un peu!
Ben disons que j’ai l’impression qu’il brouille parfois (souvent?) encore un peu plus les pistes en amalgamant les revendications en faveur d’un accouchement et d’une naissance respecté-e dont je pense qu’une majorité des personnes peuvent tirer parti (je ne parle ici pas d’accouchement sans péri à tout prix hein?!! mais bien de prise en compte de l’individu…) avec tout un tas d’autres trucs beaucoup plus discutables (en tout cas beaucoup plus personnels…)
Superbe article Drenka ! J’aime beaucoup la façon dont tu mêles critiques objectives et propos très personnels (quoi ?? tes 9 chats n’ont pas assisté à ton accouchement ?; ;-)
Pour ma part, je ne connais pas Michel Odent, les livres sur la naissance, les enfants, tout ça… ne m’intéressent pas vraiment. Ce que je retiens de ton analyse, c’est que c’est quelqu’un qui a fait beaucoup avancer les choses (la méthode kangourou, allaitement, accouchement plus respectueux de la femme…) mais qu’à mélanger expériences personnelles, croyances intuitives et bagages médicaux, il brouille totalement le message !! Et donc il a un gros risque d’être contreproductif (d’ailleurs, à moi c’est l’effet que ça me fait : je suis plutôt contre la surmédicalisation de l’accouchement, mais à te lire, je n’ai aucune envie de faire connaissance avec les propos de M. Odent…)
Enfin, je suis totalement terrifiée par cette histoire de « révolution du colostrum » dont je n’avais jamais entendu parler. Là franchement, ça m’achève… Et globalement j’en retiens (attention mes propos vont être un peu extrémistes) que cet homme est dangereux : si certaines de ces idées sont intuitivement très intéressantes et pertinentes, elles côtoient par ailleurs des opinions tellement farfelues que cela le décrédibilise totalement auprès de ceux qui peuvent douter, et diffuse auprès de ceux qui sont déjà convaincus, des idées reçues terrifiantes…
Merci beaucoup!
Comme je le dis à la fin, je pense que cela vaut quand même le coup de lire (c’est un livre assez court!) et je pense d’ailleurs le donner à la bibli des VI si c’est techniquement possible!
D’abord parce qu’il y a quand même des choses intéressantes sur la naissance, ensuite parce qu’il faut l’avoir lu pour se faire une opinion: Clochette en a eu une lecture très différente et peut-être que j’ai manqué de subtilité. Enfin (moi aussi je vais être un poil extrèmiste là), il y a des passages, bin je dirais que, venant d’un médecin, il faut le voir pour le croire quand même hein!
Oh ben tu sais, faire des études de médecine ne rend pas forcément plus intelligent. Ou plus prosaïquement, « des cons, y’en a partout » (c’est un propos généraliste hein, ça ne s’applique pas forcément à M. Odent ;-)
Ah mais les médecins peuvent avoir des idées farfelues, c’est leur droit hein – ma mère aussi par exemple elle fait partie de la secte des adorateurs des chats, que leur volonté soit faite par la sainte croquette. Par contre, il me semblait qu’on pouvait attendre d’eux une certaine rigueur / logique scientifique?
Au risque de me faire huer, je suis assez convaincue que les médecins ne sont majoritairement pas, de part leur formation du moins, à proprement parler des « scientifiques » mais plutôt des supers supers techniciens…
Absolument tout à fait d’accord !
Au risque de me faire huer encore plus, je comparerais ça à :
médecin / garagiste versus scientifique / ingénieur en motorisation
Et après on peut trouver plein de parallèles, sans qu’il soit question de juger de la valeur de l’un ou de l’autre (parce que parfois, même dans le domaine médical, les scientifiques peuvent être de sacrée tête à claque tant ils sont éloignés de l’Humain !)
Parfois aussi on croise des médecins-chercheurs ;-)
Ce n’est certainement pas moi qui vais vous huer. Moi quand l’une d’entre vous dit un truc, je prends des notes hein.
tout à fait d’accord …
malheureusement quand on est scientifique on s’en rend bien compte…
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à partir de 60 ans, sinon le nombre est quasiment le même voire plus en faveur des hommes qui sont souvent mieux nourris et soignés dans beaucoup de sociétés.
La polygamie est présente dans des organisations de sociétés où les jeunes hommes sont expulsés ou doivent attendre que les plus vieux meurent pour enfin avoir du patrimoine et pouvoir se marier ou servent de chair à canon pour le patrimoine des plus vieux. C’est un gros facteur de déstabilisation.
Dire que les hommes cherchent plus à se reproduire alors que les femmes veulent un seul partenaire stable est complétement contradictoire, avec qui les hommes « tromperaient » leurs concubines attitrées si les autres femmes ne veulent qu’un partenaire stable?
Il faut un nombre d’adultes assez important pour pouvoir élever des enfants, au néolithique il fallait au moins que 3 enfants parviennent à l’âge adulte pour que la population augmente. La mortalité des hommes et des femmes étaient la même (la chasse au gros mammouth par les hommes est loin d’être une vérité scientifique et les femmes en plus d’accoucher ne vivaient pas dans des grottes avec des barrières électriques)
Il n’y a que deux modèles de sociétés viables pour nourrir les enfants:
– une polygamie où très peu de mâle sont les pères officiels et qui laissent donc les autres sur la « touche » qui travaillent pour élever les enfants des possédants (ce qui ne répond pas finalement au fantasme de la plupart des hommes avec très peu d' »élus ») (ce qui est vrai pour les polyandries aussi)
– couples stables où il peut y avoir des tromperies des deux côtés (très courant chez beaucoup d’animaux élevant en couple mais où le pourcentage de « bâtard » est élevé)
Il y a de multiples autres modèles de sociétés mais où les femmes ont donc autant de partenaires que les hommes.
Merci pour cet éclairage très intéressant!
Dans la société polygame que j’ai cotoyée (les maasais de Tanzanie / Kenya), le surnombre en femmes n’était pas lié à un déséquilibre démographique, mais était artificiellement créé par la coutume. En effet, les filles sont bonnes à marier aux premières règles (10 – 12 ans) alors que les garçons, à la même période de leur vie, sont envoyés en retraite spirituelle et formation guerrière – ils doivent méditer beaucoup et chasser pour se nourrir durant cette période (pour environ 5 ans si mes souvenirs sont bons) puis servent en tant que guerrier (pour environ 10 autres années, je dirais). Donc la population des filles à marier était en définitive plus importante que celle des garçons. La richesse, je crois, n’est pas reçue en héritage, mais est déterminée par la valeur guerrière puisqu’elle se compte en têtes de bétails, volées aux autres tribus parce que selon la religion maasai, Dieu leur a donné l’exclusivité sur le cheptel mondial donc il sont parfaitement autorisés à se servir dans ce qui leur revient de droit! Ceci dit, tout ça, c’est ce que j’ai compris, traduit du dialecte local en maasai puis du maasai en swahili puis du swahili en Anglais puis de l’Anglais en Français donc bon, je garantis pas à 100% non plus.
Dans « Les instincts maternels », Sarah Blaffer Hrdy décrit la technique de certaines femelles primates pour s’assurer de la survie de leur petit: elles s’accouplent avec 2, 3, ou 4 mâles (pas beaucoup plus, sinon les mâles s’en désinteressent parce que les chances que le petit porte leur gènes ne sont pas assez grandes!). Les pères potentiels, qui ne veulent pas risquer de nuire à leur propre descendance, s’impliquent alors dans l’éducation / la protection du petit. Et la guenon s’assure le support de plus d’un mâle, donc plus de chances de survie pour son petit!
Sinon, je suis d’accord avec toi quand tu dis que les femmes aussi ont des amants et que les hommes n’ont pas le monopole de l’adultère… C’est d’ailleurs ce que dit une étude citée par Michel Odent selon laquelle, en moyenne, les femmes prendraient un amant 1 an plus tôt que les hommes! Après environ 4 ans de vie conjugale contre 5 pour les hommes si je me souviens bien (il ne me reste plus que 3 mois et je peux tromper mon chéri, donc.) Mais ceci n’est pas un problème dans la théorie de Michel Odent puisque les ardeurs des femmes sont calmées par l’allaitement long (Ah mince, j’allaite encore, c’est pas encore pour demain les 5 à 7 crapuleux!).
Oui les jeunes garçons maasais sont « expulsés » du village en devenant guerrier et en rentrant en apprentissage jusqu’à leurs 30 ans où ils sont enfin reconnus comme homme et donc peuvent se marier (et ne plus rien faire pendant que les femmes et les enfants travaillent et les jeunes hommes se battent à leur place…). De facto, leurs ainés se réservent donc plus de femmes. C’est donc un modèle de société où la valeur sociale d’un jeune homme est déterminée par sa violence envers les autres ethnies notamment pour aller voler le bétail, ce qui est un gros facteur de conflit en Tanzanie et au Kenya.
Chez les polygames américains, beaucoup de gamins de 12 ans sont expulsés des communautés au moindre prétexte et se retrouvent complétement abandonnés notamment à Las Vegas pour que leurs ainés (même leur propre père) aient plus de femmes ou sont envoyés travailler (le travail agricole est autorisé à partir de 8 ans aux USA et sur les chantiers vers 12 ans).
La polygamie est donc une violence envers les femmes mais aussi les hommes qui ne sont pas les plus vieux.
Dans un contexte sexuel, il faut prendre les statistiques avec beaucoup de de pincettes. En France on a coutume de dire que les hommes ont plus de partenaires et perdent leur virginité plus tôt. Mais entre un groupe A et B de quasiment même taille, la moyenne est forcément la même entre les deux groupes. Et franchement de vos souvenirs de lycées, quel était le nombre de couples où la fille était plus âgée que le garçon? les couples les plus courants étaient ceux qui avaient le même âge ou le garçon le plus âgé. La réalité est donc que les filles ont une vie sexuelle plus tôt que les garçons et que le nombre partenaire moyen est le même entre les femmes et les hommes. On parle de relations consenties non tarifées bien sûr, il est certain que dans les générations anciennes, dans les milieux aisés, les jeunes hommes allaient voir des professionnelles pendant que leurs sœurs avaient intérêt à arriver vierge au mariage. Mais il ne s’agit pas d’une différence d’envie sexuelle entre les hommes et les femmes mais bien d’une pression de la société différente sur la valeur sociale de leurs virginités respectives.
Je suis bien d’accord, la soi-disant plus forte envie sexuelle des hommes reste à prouver! Elle est avant tout liée à l’éducation genrée je pense – quoique mes copines sous testostérone (comme traitement de la ménopause) m’ont parfois fait part de leur libido décuplée – de même que leur envie de casser la gueule à beaucoup de monde… Mais là aussi, quel part de ce ressenti est liée à un mécanisme biologique, quelle part à un effet placébo. quelle part à la coryance que la virilité vient de la testostérone? Impossible à dire…
D’où tiens-tu cette impressionnante culture sur la polygamie??
Moi aussi suis très impressionnée par la culture sur la polygamie de Lyly !
Et je confirme qu’une certaine forme de polyandrie est très répandue dans la nature : des animaux qui forment en apparence un couple stable (on parle de fidélité sociale, la femelle construit son nid chaque année avec le même mâle, voire élève ses petits avec celui) sont en fait infidèles d’un point de vue reproductif (la femelle choisit plusieurs mâles pour se faire féconder, car c’est bien un choix de sa part). De sorte qu’elle ne met pas tous ses oeufs dans le même panier génétiquement parlant ! Dans certaines espèces animales, c’est le cas des chats il me semble bien, les femelles sont même dotées d’une spermathèque (une bibliothèque de sperme, oui mesdames ;-) dans laquelle elle stocke le sperme de plusieurs mâles et s’en servent ensuite pour féconder ses ovocytes. Ainsi chez le chat, tous les petits d’une même portée n’ont pas forcément le même père !!
Des études ont même montré que les femelles étaient capables, d’un point de vue physiologique, de privilégier certaines spermes par rapport à d’autres.
À la fac, mon prof d’éthologie (science du comportement animal) nous avait même relaté une étude concluant qu’une femme a plus de chance d’être fécondée par son amant que par son mari (son corps privilégiant le sperme de celui avec lequel elle fait l’amour moins souvent mais a le plus de plaisir – au passage, l’orgasme féminin aurait donc une fonction reproductive, entre autres, ce qui est contesté par beaucoup…) Bon maintenant, faudrait pouvoir remettre la main sur cette étude…
Quant à l’expulsion des jeunes mâles du groupe, tant chez l’homme que chez les animaux (où elle est aussi valable selon les espèces pour les femelles, tout dépend du modèle d’organisation sociale), elle a aussi une fonction génétique : favoriser le brassage des gènes en limitant au maximum l’endogamie, défavorable d’un point de vue évolutif.
Euh je précise que ceci n’est en rien un plaidoyer pour certaines pratiques humaines, juste des pistes d’explication !!
Haha! J’aime bien ta précision – au cas je t’accuserais de défendre la polygamie et l’adultère!! Mais c’est pas ma faute chéri, c’est pour le brassage génétique enfin!!
Sinon, sur le rôle de l’orgasme, ce serait à creuser, mais je pense à manier avec beaucoup de prudence! Par exemple, comme je suis infertile, on m’a souvent suspectée de frigidité! C’est d’autant plus culpabilisant qu’en PMA, les rapports intimes sont programmés, se doivent d’être fréquents, que les hormones artificielles changent la libido et l’équilibre de la flore vaginale (et peuvent donner des mycoses en passant, miam), et que tout ça n’est pas franchement favorable à l’orgasme… Mais enfin si tu as des infos là-dessus je suis preneuse (et j’ai pleins de questions! Si l’orgasme n’est pas simultané, ca marche quand même? Genre on a une deuxième chance au grattage?) (ahem)
Merci :-). L’expulsion des mâles peut aussi faire dans le cadre de la monogamie,
dans la polygamie les hommes reviennent dans leur famille au final la plupart de temps. Et la plupart des sociétés organisent plutôt l’expulsion des femmes pour favoriser le brassage.
Pour la testostérone, une étude très intéressante avait été faite l’année dernière. On avait pris deux groupes, à l’un on leur a dit qu’on leur avait administré de la testostérone alors que c’était un placebo. On les a fait joué à un jeu et ils se sont conformés à l’image qu’ils ont de la testostérone en étant agressif et ayant peu l’esprit de coopération. A l’autre groupe à qui on a vraiment administré de la testostérone sans leur dire, les personnes se sont montrés particulièrement coopératives et égalitaristes entre elles…
En Occident où un homme doit être musclé, agressif, on a fait l’amalgame entre la testostérone qui est une hormone plus présente chez les hommes et les « critères » de masculinité naturelle aux yeux des Occidentaux. Cela sert de justification. Pourtant dans les cultures d’Extrême-orient, c’est la sagesse et le calme qui sont considérés comme étant des valeurs masculines par excellence. Et dans les derniers groupes de chasseurs-cueilleurs, la masse musculaire et la taille des hommes ne sont guère éloignés de celles de femmes, et les muscles sont plutôt longs et étirés ayant le meilleur rapport coût en calorie/rapportage de nourriture. Notre vision de muscle gonflé et saillant est anti-naturel, cela suppose une énorme dépense de calories qui n’est guère viable à long terme sur les ressources disponibles. Sur une île déserte, c’est woody allen qui devrait être mieux nourri en attendant que rocky perde tous les muscles qui bouffent trop de calories par rapport à la nourriture qu’il peut effectivement rapporté.
Ca ne m’étonne pas du tout ce que tu dis sur la testostérone et sur la taille (as-tu les références de l’étude?) – J’ai entendu sur France Inter (impossible de retrouver le podcast de l’émission!) que la taille / corpulence des hommes plus importante que celle des femmes, était dû au fait que depuis toujours, ils se servent / sont servi à manger en premier, et plus! J’étais en train de servir mon mari généreusement en gigot quand je l’ai entendu, ça m’a fait rire!
Ah non Drenka je ne servirai pas de caution a ton adultere ! Quoique, petite je disais toujours « je veux un enfant noir, un jaune et un blanc ! »…
Sinon, rapport a l’orgasme, on dit classiquement que les contractions vaginales qui ont lieu lors de l’orgasme feminin favorise l’ascencion du sperme jusqu’au col de l’uterus, donc vaut mieux que mme jouisse juste apres mr… Maintenant je suis quand meme convaincue qu’une forte proportion de femmes tombent enceintes sans orgasme (les pauvres…) ! Donc ceux-sses qui osent associer subfertilité et frigidité sont vraiment des idiots, des primates (ou alors des frustrés sexuels ;-)
J’ai trouvé qques études allant dans le sens de ce que je disais dans mon precedent com’ je t’envoie les references si tu veux !
Non Drenka ce n’est pas parce que les hommes mangent en premier depuis des millenaires qu’ils sont plus grands et plus costauds !! De meme meme si ton mari, son pere, son grand pere etc… se rasent depuis des siecles, ca n’empechera pas ton fils d’avoir de la barbe ! Ce n’est pas dans ce sens que marche l’evolution (tu vis au pays de Darwin, gaffe quand meme…)
C’est la selection naturelle (des hommes plus forts avaient moins de risque de mourir et donc se reproduisaient plus) ET sexuelles (les femmes preferaient des hommes plus forts car plus à meme de les proteger elles et leur progeniture donc ceux ci se reproduisaient plus) qui a conduit à ça. Enfin je schématise mais grosso modo c’est dans ce sens que ça marche !
Haha, j’ai engueulé mon chéri pour rien (et j’ai mangé la dernière tranche de gigot!) – c’est la faute à France Inter.
pour ma part je n’ai pas dit qu’il y avait une plus forte envie sexuelle, j’ai voulu dire que génétiquement les mâles ont souvent avantage à faire plus de descendants, parce qu’ils investissent moins dans la survie de chaque descendant. Les femelles prennent plus de risque, pour leur propre survie dans la nature, à faire plus de descendants. C’est un conflit génétique. Comme les femelles contrôlent leur reproduction, la solution trouvée par les mâles pour augmenter leur nombre de descendants est souvent de trouver une autre femelle. C’est bien sûr contrôlé par le ratio mâle/ femelle, le mode de choix des partenaires, et la certitude qu’a un mâle que la descendance est bien de lui. Ca n’empêche que les femelles peuvent avoir intérêt à aller voir ailleurs, tout en bénéficiant de l’aide d’un mâle pour élever leurs petits (même chez les oiseaux très fidèles, 1/3 des descendants sont issus d’un autre mâle…). Ça dépend donc par exemple de l’investissement des mâles dans la survie des descendants. Et puis nous ne sommes pas que gouvernés par nos gènes, la socialisation contrôle bien d’autres choses chez l’homme …
Bien d’accord avec toi!
Dans un cadre le plus préhistorique, si les mâles ont génétiquement avantage à faire plus de descendant mais ça serait dans le cadre d’un groupe social qui soutient les mères et donc la survie des enfants. La mère humaine ne peut pas survivre seule avec ses enfants.
Ce qui sous-entend que les hommes soient dans le cadre d’une monogamie ou d’une polygamie où les autres hommes ne sont pas autorisés officiellement à se reproduire. Il y a donc le même nombre moyen d’enfant entre les hommes et les femmes même si il n’y aurait que très peu de mâles qui sont les pères.
Qu’un homme se contente de donner son sperme à plus de femmes possibles sans s’investir dans l’élevage est moins rentable que de s’investir dans l’élevage de quelques enfants pour la survie de ses gènes. Pour les êtres humains où le nouveau-né et la jeune accouchée ne sont pas autonomes, le non-investissement des hommes dans le groupe social est anti-naturel. Et génétiquement est-ce que les humains ont vraiment intérêt à ce que leurs enfants qui demandent un temps conséquent d’élevage pour parvenir à l’âge adulte se retrouvent à être trop souvent incestueux ayant le même père officieusement? Une société où un profil génétique serait trop présent conduit à une dégénérescence génétique et à une infertilité des générations suivantes et donc à la disparition des gènes. Même si les femmes et les hommes ont donc des relations illicites (qui répondent à une séduction immunitaire contre une hiérarchie officielle de reproduction), elles ne doivent pas être trop courantes même ils auraient envie de plus de partenaires.
D’un point de vue culturel, il y a plusieurs ethnies à travers le monde où une femme ne peut se marier que si elle a prouvé sa fertilité en ayant d’abord un premier enfant ou en tombant enceinte d’amant de passage. L’enfant est alors reconnu comme étant celui de son mari alors que dans les faits ce n’est pas le cas. L’homme doit donc élever un enfant ainé qu’il sait ne pas être le sien mais comme faisant parti de son groupe social. Et un autre homme élève probablement le sien.
Je vois que tu es intarrissable – tu devrais peut-être contacter Mme D. et écrire ton propre billet (en citant tes sources cette fois-ci). Au delà d’un certain nombre de commentaires, j’ai bien peur qu’il y a ait de moins en moins de lecteurs!
Comme dans tout livre, il y a du bon et du moins bon.
Par contre, désolée, mais je reviendrai sur ta dernière partie : tu dis être choquée par certains raccourcis de l’auteur, mais je trouve ta réflexion sur les sociétés qui pratiquent la polygamie très méprisante et caricaturale : « La polygamie va en fait souvent de pair avec excision, mariage forcé, relations sexuelles subies et non consenties, travail forcé… »
J’ose espérer que c’est juste parque ce passage du bouquin t’a énervée et que ça t’a poussée à surenchérir dans la thèse opposée, mais que tu ne penses pas une telle phrase…
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