© and TM Aardman Animations Limited 2010

Avant d’avoir un bébé, je n’avais pas trop d’idée préconçue sur les enfants et la télé.

J’entendais de loin les experts se prononcer avec véhémence CONTRE la télévision, la télé baby-sitter, ce fléau responsable des mauvais résultats scolaires, de l’obésité, de la violence, de la précocité sexuelle, des ados qui sombrent dans la drogue – liste non exhaustive! Autour de moi je voyais des parents qui avaient carrément jeté leur télé, d’autres qui se culpabilisaient de mettre leurs enfants devant le soir pour enfin avoir quelques minutes de paix. D’autres enfin qui n’avaient plus de nouvelles de leurs ados IRL (mais recevaient parfois des twitts rassurants) entre la télé, l’ipod , Internet, et la Wii. Dans cet article, Vert-Citrouille commente un petit guide canadien qui décrit les ravages de la télé. Et dans celui-ci, Flolasouricette raconte une conférence de Michel Desmurget qui arrive à la même conclusion.

Je n’ai jamais aimé les opinions catégoriques, surtout en matière de « parenting ». Ce qui m’a souvent mis dans des situations délicates parce que je me retrouve systématiquement à faire l’avocat du diable… Pour la télé, je me disais évidemment que je ne voulais pas faire de mon fils une « patate sur canapé », et que comme pour moi elle provoque des insomnies si je la regarde le soir, je préfère l’éviter pour un bébé avant le coucher. Mais qu’à faire de la télé un interdit, on la rend d’autant plus désirable, et que la bannir de la maison peut aussi priver parents et enfants d’une certaine culture populaire (personnellement, si je lance le sujet de mes dernières lectures à la machine à café tout le monde a un dossier urgent à traiter, alors que si je parle de Sherlock, ou toute autre série TV, je me fais 8 nouveaux amis en 10 secondes). Bref, comme pour beaucoup de choses, je pense que la nocivité dépend de la dose.

Et puis, j’ai allumé la télé à l’heure des enfants. Et je n’ai pas aimé! Je ne regarde pas tellement la télé (la télé de la maison est celle que le chéri a acheté en 1992, elle fête son jubilee de porcelaine mémère!), et je n’étais pas du tout au fait des programmes jeunesse, si ce n’est que j’avais un a priori contre les programmes dits éducatifs. Bin je n’ai pas été déçue, ça pour pas être éducatif, ça ne l’était pas… Donc la télé est resté éteinte longtemps. De toute façon, la télé bien rarement allumée semblait ne susciter absolument aucun intérêt de la part de mon bébé.

Jusqu’à ce qu’un soir, nous tombions sur Shaun the Sheep! (Si vous vivez au Royaume-Uni, Shaun le Mouton est sur CBBC du lundi au jeudi à 18h45!). Nous sommes tous les deux restés scotchés!

Shaun est donc le petit frère de Wallas et Gromit, c’est de l’animation en pâte à modeler. Il n’y a pas de paroles –  ce qui n’est pas un mal compte tenu de la bêtise des dialogues dans beaucoup d’émissions pour enfant – et c’est un plus pour mon bébé, qui est censé être bilingue mais refuse souvent tout ce qui parle anglais… Un épisode dure 10 minutes, juste assez court pour ne pas culpabiliser en ce qui me concerne.

Shaun est notre rituel, mon bébé bêêle pour parler de la télé, connait exactement l’horaire de diffusion et glousse devant les facéties du troupeau… Et moi je l’aime beaucoup aussi, il nous fait bien rigoler, et il a un pti côté anglais (d’où l’image de Shaun en Punk que j’ai trouvée… ): il est complètement frappé et on ne sait jamais où il va nous emmener .

Une critique quand même: la maman de Timmy, le bébé mouton, a des bigoudis sur la tête, et à part elle, le seul autre personnage femelle est Shirley, le mouton obèse le plus stupide du troupeau. Pour l’image des femmes dans les programmes des petits, ahem,  on repassera…

Drenka