Hier, je publiais ce statut sur Facebook :

Mon boulot ne comporte pas de congé, mais un jour férié. Ce métier est multiple et unique à la fois. Je n’ai pas d’horaire de boulot fixe, mes journées peuvent démarrer très tôt, et se terminer……. euh… mes journées ne se terminent pas vraiment à vrai dire. Je ne suis pas payée en argent, mais en bisous et en câlins. C’est un des plus beaux métiers du monde, et pourtant il est souvent montré du doigt, critiqué, jugé. A cause de ça, parfois, je me dit que j’aimerais bosser comme les autres, pour avoir un statut aux yeux de la société. Et puis je regarde ses yeux a ELLE, et je me dit que je suis importante à ses yeux. Et c’est encore tout ce qui compte. Je suis Maman au foyer.

Travailler pour être acceptée aux yeux de la société. Mais je travaille déjà. Ok, on va me dire « oui mais les mamans qui travaillent en dehors de chez elles alors? ».

Souvent, elles n’ont certes pas eu le choix de recommencer a travailler. Souvent, elles ont les regrets qui accompagnent ce choix et les faits aussi : elles loupent certains moments clés de la vie de leur progéniture.

Mais pour beaucoup d’entre elles, elles ont choisis de reprendre le travail, parce qu’elles aiment bosser, avoir une vie sociale, ne pas être enfermée entre 4 murs, toujours les même, 24h sur 24.

Je me situe entre deux.

J’ai cette envie qui me ronge le ventre d’enfin travailler. De prouver à la société qu’elle a besoin de moi, de mes compétences, de mon savoir…

Mais, d’un autre côté, là tout de suite, celle qui a le plus besoin de moi, ce n’est pas cette société moralisatrice, montreuse du doigt, blâmeuse à souhait. Non. Celle qui a besoin de ma présence, de mes bras, de mes compétences et mon savoir, celle qui n’en a que faire de mon beau diplôme ou de savoir si j’aime bosser en équipe, ou si je connais Adobe In Design. Celle qui a juste besoin de moi, c’est ma fille…

Alors je me dit qu’un jour, quand elle aura moins besoin de moi, je sauterais le pas.

Dreiss s’est posée la question de Comment adapter sa vie pro et privée quand on a un enfant. 

C’est en effet une des questions qui me taraude l’esprit. Devoir me séparer de ma Babycolle pour m’épanouir professionnellement parlant, ça me donne en gros comme des lourdeurs d’estomac… Du coup, je me demande si je m’épanouirait vraiment.

Et puis y’a aussi Drenka, qui a écrit un admirable billet en écho au livre d’Annie Ernaux : La Femme Gelée.

Ce passage m’a interpellée :

Lui, il rentre très tard. Moi, fini ou pas fini, réunion ou pas réunion, à 16h30 je dois partir. Renoncer aux voyages d’affaires, aux promotions. Rester à la maison quand le bébé est malade. Et parler de mon travail comme de temps pris pour moi, comme si je travaillais pour me distraire, pour mon plaisir seulement.

Travailler pour se distraire, comme un hobbie. Ce passage m’interpelle car je pense que c’est ce dont j’ai besoin. Sortir de chez moi pour faire quelque chose de tangible de mes deux mains, autre que la lessive, la vaisselle, le ménage. D’autant plus que je suis très mauvaise fée du logis, si il y a bien un truc qui me saoule c’est tout ça. D’ailleurs, quand on vient chez moi, on dirait que jamais rien n’est fait. Et pourtant…

Aucune reconnaissance sociétaire.

La femme au foyer n’est considérée tout bonnement que comme une femme de ménage bon marché, une nounou gratos… Une profiteuse, une fainéante.

Et pourtant, quand on voit les horaires que je me tape, en tant que maman au foyer, je pense souvent à ce moment où je trouverais peut-être du travail. Ce travail où je pourrais me reposer. Et vider mon esprit des tracas quotidiens.

Bonne lecture !

 

Mam’Sauterelle.