Tout dire, ne pas tout dire, mentir par omission, mentir tout court. Quand il est question de communication, la problématique du mensonge n’est jamais bien loin car il faut bien l’avouer la frontière est fine entre la vérité et le petit mensonge par omission pour protéger ou se valoriser. Quelle place lui donner à cette fameuse vérité et aussi quelle tolérance adopter avec son enfant ?

Ainsi, Dreiss se questionne sur la place du mensonge dans la communication avec son fils. Elle qui a pour habitude de tout dire au sein de son couple, s’interroge sur la place à laisser au mensonge dans la bouche de son enfant. Elle démarre sa réflexion à partir d’un article de Sciences Humaines résumant le livre de Dana Castro Petits Silences et Petits Mensonges.

Cette question du mensonge de l’enfant me semble assez complexe car elle demande de trouver et de montrer une limite au delà de laquelle ce que dit l’enfant n’est plus tolérable. Le tout en réussissant à respecter son jardin secret. Tout un programme !

La question du mensonge des parents est quant à elle complexe, mais elle dépend surtout de nous, adultes que nous sommes. On est en droit de se demander s’il faut tout dire à son enfant. Si tant est que l’on puisse tout se dire. J’aurais tendance à insister sur la notion très relative de la vérité. Effectivement, à part dans des cas très concrets qui sont monnaie courante dans la vie de tous les jours, il existe toute une gamme de nuances concernant nos sentiments, nos émotions, notre perception des choses. Réussir à dire la vérité en matière d’émotions c’est certainement ce qu’il y a de plus sain pour communiquer à bon escient,  mais encore faut-il être soi-même au clair avec ce que l’on ressent.

C’est le cas de la maîtresse d’école évoquée par Dolto dans Tout est langage, et dont nous parle Phypa dans son billet sur Parler vrai avec un enfant différent. Cette maîtresse d’école dit très clairement qu’elle ne veut pas d’une petite fille atteinte de trisomie 21 dans sa classe, sans honte aucune. Cette vérité crue qui pourrait en choquer plus d’un, permet à terme de dénouer une situation qui dans le mensonge se serait envenimée et engluée dans les frustrations et les incompréhensions. D’où cette question : devrait-on parler vrai avec un enfant différent ? Et plus généralement, à tout enfant ?

Je dirais, pour ma part, que les non-dits peuvent faire des ravages et au-delà de la vérité, c’est la sincérité qui me semble essentielle. Essayer tant que possible de poser les mots les plus justes mais aussi les plus adaptés à la situation, en toute sincérité, avec son enfant. L’apprentissage de cette communication de la sincérité est aussi toute une histoire pour nos enfants.

Homesweetmome.