Je fais suite à l’article de miliochka sur le désir d’enfant qui me touche particulièrement puisque mon bébé est né d’une fécondation in vitro (FIV) après de longs mois de traitements.
L’article qui est (brillamment) commenté observe que le « devoir d’enfant » est aujourd’hui poussé à son paroxysme puisqu’une femme infertile (pour moi il s’agit en fait du couple infertile) aurait aujourd’hui un devoir de recours à l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP), injonction sociétale de rentrer dans la norme:
D’un point de vue sociologique, on peut comprendre ce dénouement comme une sorte de déplacement d’injonctions. À la contrainte sociale de maternité s’est substitué le devoir de recourir à la médecine.
Pour moi, il est difficile d’admettre que mon désir d’enfant n’est pas entièrement le fait de mon libre arbitre, ou comme le dit miliochka, d’une forme «d’instinct», mais le fruit de pressions de la société dont je serais plus ou moins consciente. D’aussi loin que je me souvienne, je me rêvais à la tête d’une tribu de bébés, et quand mes copines se couvraient la tête d’un foulard pour jouer à la mariée, je glissais moi un coussin sous mon T-shirt et je jouais à la future maman. J’ai toujours eu une peur panique d’être stérile – avant que les causes physiologiques de mon infertilité aient été diagnostiquées, je me suis parfois demandée si j’avais un blocage psychologique, résultat d’une prophétie réalisatrice! – et à l’inverse de miliochka, j’ai toujours su que si cela arrivait, alors j’aurais un enfant par n’importe quel moyen : Le recours à l’AMP ou un parcours d’adoption étaient terrifiants, bien sûr, mais moins que la perspective de ne pas avoir d’enfant. Et quand l’homme que je croyais être l’homme de ma vie m’a dit qu’il ne voulait plus d’enfant (il en avait deux d’un premier mariage), je n’ai pas eu d’autre choix que de renoncer à cet amour. Là encore, aussi douloureuse que la rupture ait pu être, elle l’était moins que de m’imaginer sans enfant.
Pour autant, je ne peux pas contester que mon couple d’aujourd’hui (avec l’homme de ma vie qui partage mon désir d’enfant, donc) a subi des pressions concernant ce choix d’avoir recours à l’AMP. Mais ces pressions se sont exercées dans les deux sens.
L’injonction faite aux couples d’avoir recours à l’AMP
Le « devoir d’enfant » dont parle l’article, est incontestable au regard de la stigmatisation systématique des couples « childfree » (littéralement, les couples «libres d’enfant», c’est-à-dire qui ont choisi de ne pas avoir d’enfant, par opposition aux couples « childless », « sans enfant », dont la situation ne relève pas d’un choix). Dans ce témoignage, recueilli par Gaëlle-Marie Zimmermann et publié au Nouvel Obs., un homme qui ne désire pas d’enfant rapporte que sa position est toujours incomprise: on ne peut tout simplement pas croire que cet homme ne veuille pas d’enfant à moins que cela résulte d’un traumatisme, d’un problème psychologique.
Je ne ressens aucune peur à l’idée d’être père : simplement, je n’en ai pas envie. J’estime qu’un enfant a le droit d’avoir des parents qui l’aiment, et l’ont désiré. Et « céder » à l’injonction sociale, ou amoureuse, serait aussi hypocrite que préjudiciable à un enfant qui n’aurait pas été voulu par moi, et qui ne serait pas aimé comme il le mérite.
Mais à 36 ans, je dois, de plus en plus souvent, « rendre des comptes » sur le fait que je ne souhaite aucunement, ni maintenant ni jamais, avoir d’enfants. Les amis, mon frère et ma sœur, et mes parents aussi, tout le monde se demande quand je vais avoir la révélation.
Par conséquent, j’encaisse le plus stoïquement possible les remarques convenues comme : « Tu verras, un jour tu y viendras, et tu regretteras d’avoir attendu tout ce temps », ou « Tu ne sais pas ce que tu rates, un enfant ça te change la vie », ou encore « C’est parce que tu n’as pas encore rencontré la bonne, celle qui pourrait être la mère de tes enfants ! »
J’aimerais pouvoir dire que je respecte ce choix en tant que tel, et qu’il est parfaitement injuste que les « childfree » aient toujours à se justifier de leur choix, alors que personne ne doit se justifier du choix inverse. En particulier lorsque les raisons d’avoir un enfant sont souvent irrationnelles, voire égoïstes. Alors que le choix de ne pas en avoir est motivé par des raisons souvent très rationnelles et altruistes. Et pourtant, quand j’ai été confrontée à un homme qui faisait ce choix, je n’ai pas réussi à le vivre comme un choix objectif, pour moi c’était un rejet: Cet homme ne voulait pas d’enfant AVEC MOI. Il ne m’aimait pas assez pour fonder une famille AVEC MOI. Pour moi, viscéralement, refuser d’avoir un enfant tout simplement n’était pas un choix concevable!
Partant de là, lorsque le désir d’enfant est là et que l’enfant se fait attendre, subit-on des pressions pour recourir à l’AMP? Ce devoir d’enfant se mute-t-il en devoir d’avoir recours à la médecine? La réponse est oui pour Martin Winckler, qui, dans cet article, parle même de «terrorisme» de la part de certains gynécologues, qui pousseraient à se tourner vers l’AMP alors que cela n’est pas encore nécessaire :
Comment être patient(e) alors qu’on a 35 ans et qu’on veut avoir son premier enfant ? Le temps presse !
Non. Ce n’est pas vrai. Et ne laissez pas les gynécos vous culpabiliser ou vous terroriser avec des arguments du style « L’horloge tourne ». Certes la fécondité baisse avec l’âge, mais les femmes sont fécondes jusqu’à 50 ans. Et croyez-moi, des grossesses non désirées après 45 ans, j’en ai vu des flopées.
Dans les milieux les plus défavorisés, où les femmes sont moins bien suivies (et n’ont pas de contraception), on voit couramment des grossesses après 45 ans, par absence de contraception ou de suivi médical. Aujourd’hui, parmi les femmes les mieux suivies, les grossesses après 35-40 ans sont monnaie courante et elles se passent très bien car les femmes sont en bien meilleure santé que leurs mères ne l’étaient il y a 30 ou 40 ans. Alors, pas de panique. Et tout terrorisme que l’on vous ferait subir à ce sujet est indécent.
La fécondité baisse progressivement après 35 ans (de moitié entre 35 et 42 ans), mais même à 35 ans vous avez encore quinze ans de fécondité devant vous. Si vous devez attendre six ou huit mois avant qu’une grossesse débute, vous ne serez pas beaucoup plus âgée… ni beaucoup moins féconde qu’après avoir commencé.Et souvenez-vous, il y a moins de couples stériles que de couples trop pressés ! ! ! !
Evidemment que la pression mise sur les épaules des femmes en matière de fécondité et d’âge est énorme, et qu’il faut déculpabiliser et détromper les femmes de 35 ans à qui l’on a affirmé que c’est trop tard. Mais, moi qui suis une fan inconditionnelle de Winckler, je dois dire que cet article m’a gênée, d’une certaine façon. Les références incessantes aux couples « trop pressés » me blessent, parce qu’elles sonnent comme un reproche. J’y perçois (peut-être à tort!) un jugement porté sur notre choix d’avoir recours à l’AMP, voire une forme de pression exercée pour que nous y renoncions.
L’injonction faite aux couples de ne pas y avoir recours
Au-delà des croyances religieuses – pour l’Eglise catholique, un bébé est un don de Dieu, et la médecine ne devrait pas s’en mêler – L’AMP a, il me semble, une mauvaise réputation (surtout auprès des couples fertiles!). Elle est parfois perçue comme un acte égoïste: Il faudrait accepter son sort ou bien adopter, au lieu de vouloir à tout prix une filiation biologique, et ce, aux frais du contribuable… Ou encore elle est perçu comme une médecine d’apprenti sorcier, dangereuse pour le corps et à la limite de l’éthique. Ou enfin, comme une solution de facilité pour businesswomen capricieuses, «trop pressées»…
J’ai souvent eu le sentiment diffus d’être jugée pour avoir fait le choix de recourir à l’AMP, et afin de retranscrire ce sentiment, j’ai envie de citer les témoignages de femmes infertiles qui semblent l’avoir également ressenti.
D’abord, je ne peux pas m’empêcher de remettre un lien vers cet article, témoignage d’une infertile par rapport aux jugements et opinions des «gens» qui ont jalonné son parcours, dont voici un extrait :
On peut vivre très heureux sans enfants. Enfin, toi. Eux, ils ont eu des gosses, ils sont normaux, merci. Mais toi, tu peux. Et tu dois. T’inscrire dans un long parcours d’AMP, c’est égoïste. Il faut savoir accepter son sort. L’infertilité c’est déjà un truc de gros connard égocentrique. Mais vouloir en sortir c’est encore pire. Etre parent, c’est une preuve de leur équilibre psychique- puisqu’il est bien connu que l’infertilité c’est dans la tête – mais surtout de leur incommensurable sagesse. Ton infertilité est la preuve de ta nullitude.
Les gens ont tout compris à la vie. Pas toi. Bah ouais, sinon tu serais fertile, sombre crétin. Donc quand un de tes proches te dit “faut pas y penser, ça viendra tout seul”, tu lui dit merci et tu le laisses s’essuyer les pieds sur ta gueule si ça lui fait plaisir. Parce que c’est vrai, quoi. Comme méthode de contraception on a pas trouvé mieux que d’y penser. Personne ne le dit parce que l’industrie pharmaceutique ne veut pas que ça se sache (encore un complot crypto-communiste). C’est comme le moteur à eau dont le brevet a été racheté par les grandes compagnies pétrolières. On nous manipule.
Dans son livre Puisque les cigognes ont perdu mon adresse (Plon, 2008) Laurence Boccolini témoigne:
Je voulais juste en parler pour que plus jamais je ne lise dans Libération des articles comme celui qui fit vibrer les filles du forum de colère et d’indignation, où un journaliste osa écrire que la PMA (procréation médicalement assistée) était aujourd’hui une solution de facilité pour les femmes qui n’arrivent pas a tomber enceinte rapidement. Si seulement il savait. Si seulement il connaissait le détail de nos parcours, les examens douloureux qui s’enchainent, les traitements contraignants, les espoirs qui s’envolent après chaque test négatif, l’attente qui n’en finit pas, la paperasse pour la Sécu, les problèmes financiers qui bloquent lorsque, pour certaines, elles doivent prendre en charge la totalité du traitement (après 43 ans ou après la cinquième fécondation in vitro), les tensions dans le couple, les reproches et les regrets, et l’amour, la patience et la volonté que tout cela demande pour ne pas sombrer.
Plus loin, elle retranscrit une conversation au cours d’un dìner avec une mère de quatre enfants:
«Mais vous n’avez qu’à adopter! Nous avons pleins d’amis qui ont adopté et ça se passe très bien vous savez!»
Il y a encore une demi-heure, elle racontait à qui voulait l’entendre la naissance de son quatrième enfant à la clinique Saint-Isabelle de Neuilly, mais bon… Son intervention partait certainement d’un bon sentiment. Elle ajouta en se replaçant une longue mèche de cheveux derrière l’oreille:
«Ah, évidemment, si vous voulez un beau bébé blond aux yeux bleus, ça va être difficile. C’est vrai, les gens ne se précipitent pas vers les enfants de sept ou huit ans, ou ceux qui ont de légers handicaps, et qui ont tout autant besoin d’amour… Je trouve ça tellement injuste pour eux!»
Les autres invités acquiescèrent à l’unisson. Difficile de ne pas répondre à cette remarque pertinente et pleine de tact.
«- Ah bon? Parce que vous le feriez, vous?
– Quoi donc? dit-elle en faisant cliqueter ses bracelets sur sa montre Chanel.
– Si vous n’aviez pas eu vos quatre enfants, vous auriez immédiatement fait une demande pour adopter des préados handicapés?»
Elle n’eut même pas un moment d’hésitation, par courtoisie.
«Mais absolument! Et mon mari aurait été totalement en accord avec cette décision».
Enfin, dans Un miracle en équilibre, Lucia Etxebarria juge de façon extrèmement sévère l’une de ses voisines qui a deux filles nées grâce à la FIV après de très nombreuses tentatives. Elle considère que lorsque l’enfant a été trop désiré, lorsque des dizaines de milliers d’Euros ont été dépensés pour sa conception, alors l’enfant porte une trop grande responsabilité sur ses épaules parce qu’il se doit d’être parfait (après tout ce que ses parents ont fait pour lui!).
Il est difficile de comprendre, lorsque l’on ne l’a pas connu, toutes les conséquences du mal d’enfant sur une personne, sur un couple. Ces conséquences sont souvent sous-estimées, et par conséquent, l’AMP est perçue comme un mal qui n’était pas forcément nécessaire.
En conclusion, je ne prétends pas contredire la conclusion de cet article et affirmer que notre choix d’avoir recours à l’AMP n’a pas été influencé, ou n’a en aucun cas obéi à une injonction sociétale. Mais je crois que faire ce choix, c’est en premier lieu surmonter la peur incommensurable, toutes les petites humiliations et les souffrances quotidiennes que la PMA implique, et en second lieu briser un certain nombre de tabous, braver un certain nombre d’interdits et de croyances. Dans notre cas, je crois que nous avons subi (et que nous subissons encore) autant de pressions pour se dépêcher d’avoir des enfants (nous nous sommes rencontrés relativement tard), que pour nous dissuader d’avoir recours à l’AMP… Et je crois avoir plus souffert des pressions exercées dans le but de nous y faire renoncer, et des jugements réprobateurs quant à ce choix.
Drenka
Je sais déja que nos billets seront dans la même thématique de mini-débrief! Je tiens à te dire encore une fois combien je trouve toujours aussi brillante ta façon d’exprimer ton vécu et ton avis sur un sujet donné!
Merci beaucoup!
C’est vrai que les médecins ont vite fait d’orienter vers la PMA, et ne parlent jamais d’adoption.
Curieux aussi qu’on parle la plupart de temps de femme infertile plutôt que de couple, et alors que les hommes voient leur nombre de spermatozoïdes diminuer, et leur chromosome Y dégénérer !!
Le contexte de l’adoption est très compliqué en ce moment, et pourtant ce ne sont pas les enfants ayant besoin d’une famille qui manquent dans le monde .
Mais il y a des tas d’autres façons de donner un sens à sa vie que d’élever des enfants.
Comme le dit la Fille plus bas, les centres PMA évoquent l’adoption également en général. Pour ce qui concerne mon expérience au Royaume-Uni, nous sommes allés voir un médecin en vue d’un bilan fertilité, puis d’un traitement, donc je ne suis pas certaine que c’était son rôle de nous parler d’adoption sans que nous l’ayons nous-même évoqué.
D’une manière générale, je crois qu’il est compliqué d’évoquer l’adoption ou la possibilité de donner un sens à sa vie autrement qu’en élevant des enfants avec les couples infertiles. Nous sommes de véritables écorchés vifs sur le sujet!
J’avais lu quelque part que lorsqu’un petit enfant se fait mal et pleure, on a envie de lui dire « c’est rien » pour ne pas qu’il s’inquiète. Or il ne faut pas dire que c’est rien. Parce qu’au lieu de le comprendre dans le sens « ne t’inquiète pas », il le comprend dans le sens « ne sois pas douillet ». S’il pleure, c’est que ce n’est pas rien, c’est qu’il a mal ou peur. Il faudrait au contraire valider sa douleur ou sa peur, simplement dire, « tu as mal / tu as eu peur, je suis là ».
De même, il me semble que quand on dit à un couple infertile « mais vous pouvez adoptez » ou « mais on peut s’épanouir sans enfant », au lieu de le comprendre dans le sens « ne vous inquiétez pas », ils le comprennent dans le sens « arrête un peu ton cirque, ce n’est pas si grave ce qui t’arrive ». Enfin moi, j’ai tendance à le prendre comme ça, même si je sais que la réflexion était bienveillante à la base… Moi, tout ce que j’attends, c’est un « je comprends, tu as mal, tu as peur, je suis là pour toi ».
Dans mon esprit, il ne s’agissait pas de minimiser la souffrance, ou de se poser en donneur de leçon, mais de simplement indiquer un choix.
Moi j’avais plutôt l’impression que les médecins et une certaine pression sociale qui valorise la maternité et le lien biologique pousse inconsciemment vers la PMA.
Excuse-moi si mes propos t’ont paru blessants.
Je te suis depuis un petit moment sur les VI et ton commentaire ne m’a pas blessée parce que je connais ta bienveillance et que j’ai bien pensé que tu ne porterais aucun jugement. Mais La Fille y a réagit vivement, donc je t’explique pourquoi en matière d’infertilité, il faut marcher sur des oeufs.
En ce qui concerne ton impression, c’est également que qu’affirme l’article que nous commentons avec Miliochka. Mais moi, à aucun moment, je n’ai eu l’impression que les médecins me poussaient vers l’AMP. Rien que lorsqu’ils rappellent les faits (temps d’attente pour un RV, protocoles de traitements lourds et douloureux, effets secondaires et risques et taux de réussites très, très faibles (12% pour une insémination, 20% our une FIV, 10% pour un transfer d’embryons congelés!), crois-moi, ça refroidit!
Merci Drenka pour ce témoignage etayé de références très enrichissantes. Le fait de répondre à la participation de Miliochka par le partage de ton expérience montre une fois de plus la grande richesse des Vendredis Intellos!..
Merci maitresse remplaçante!
Merci pour ce billet si parlant pour moi…
Merci pour ce commentaire, et du courage pour toi!
Comme toi, Drenka, je n’ai pas eu l’impression qu’on me poussait à consommer de la PMA. Quiconque est passé par ce parcours sait qu’il faut que le désire d’enfant soit profondément ancré en soi pour s’y inscrire. Dans mon centre d’AMP on nous a parlé des différentes possibilités pour nous d’avoir des enfants soit via la médecine, soit via l’adoption. Mais on ne nous impose pas de nous reproduire. De toute façon, si on est dans le cabinet d’un type spécialisé en assistance médicale à la procréation, qu’on y est en couple, qu’on accepte de se taper les examens parfois douloureux et souvent gênants pour savoir si quelque chose cloche en nous, c’est qu’on désire un enfant.
L’injonction, ce devoir d’enfant; il ne vient pas de la médecine mais de la société (via les médias, la pub,ma mère et ma boulangère). J’ai 34 ans, je suis en couple depuis un certain temps et on (y compris des gens que je connais à peine) me demande sans arrêt pourquoi je n’ai pas d’enfant. Si je réponde que ce n’est pas à l’ordre du jour (pas toujours envie de rentrer dans les détails), on me répond que je suis égoïste (c’est fou comme les gens se sentent autorisés à commenter ce que je fais ou pas de mon utérus). Si j’explique que mon homme est infertile et que nous enchaînons les traitements, je le suis aussi. Alors quoi? Dans un cas comme dans l’autre, j’ai tort. Oui, j’ai bien compris, je DOIS faire des enfants mais, surtout, je DOIS les avoir naturellement. Sinon, il y a l’adoption. Mon désir d’enfant forcément suspect (les infertiles sont tous des jusqu’au-boutistes psychorigides) ne peut être compensé que par ce geste incroyablement généreux qu’est l’adoption. Ne pas vouloir adopter quand est infertile, c’est égoïste. Il y a tellement d’enfants malheureux de part le monde (dixit des gens qui sont fertiles, qui ne connaissent rien à l’adoption et qui soit-dit en passant peuvent aussi adopter s’ils se sentent l’âme généreuse – à mais non, eux ils sont normaux, c’est pas pareil).
J’ai arrêté la pilule en 2006, en même temps qu’une de mes amies. Aujourd’hui, cette amie a deux enfants, je n’en ai aucun. La différence entre nous? Son mec a des spermatozoïdes quand le mien n’en a pas. Personne, cependant, ne lui a demandé pourquoi elle a voulu ses enfants. Et encore moins pourquoi elle ne désire pas adopter. Moi si. Tout le temps.
Je pense que le désir d’enfant est partiellement construit par la société, que vivant dans cette société, j’y suis soumise mais q’une partie de ce désir, il répond à quelque chose qui m’échappe, quelque chose que je ne peux pas rationaliser (appelez ça instinct ou inconscient, comme vous voulez). Comme chez tout le monde.
Alors oui, Phyta, on peut s’épanouir sans enfants. De cela, je suis convainque. Je suis aussi convainque que c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire quand ce n’est pas un choix. A l’heure actuelle, je ne sais pas si nous serons parents un jour. Peut-être que nous devrons faire partie de ces gens donnent du sens à leur vie autrement qu’en élevant des enfants (si la PMA échoue, il faudra bien). Mais si il y a une injonction médicale à faire des enfants, je suis une victime mille fois consentante. Et reconnaissante.
Je suis 200% d’accord avec toi.
Je pense que l’adoption n’est pas du tout la même démarche que la PMA. Et que si l’adoption fait suite à un échec de la PMA, alors il faut avoir digéré ces échecs et entrer dans l’adoption sans que cela soit une solution de rechange.
Pour ma part, j’aurais été tentée de me lancer dans l’adoption en parallèle à la PMA, EN PLUS, parce que j’aurais probablement été tentée aussi si j’avais été fertile et parce que je conçois l’adoption comme complètement différente. Mais il se trouve que lorsqu’on a déja des enfants, ou lorsqu’on essaie d’en avoir, il y a des restrictions pour l’adoption… par exemple on doit avoir arrêté les traitements depuis un certains temps (le fameux deuil de l’enfant biologique, que personnellement je ne comprends pas du tout), ou les enfants biologiques doivent avoir au moins 2 ans d’écart avec l’enfant adopté…
Enfin voilà je me retrouve comme d’habitude en train de me justifier de ne pas avoir adopté à cause de mon infertilité….
Je suis aussi d’accord avec toi par rapport à l’injonction de maternité faite à toutes les femmes sans enfant qui ont passé la trentaine. Nous le répétons à longueur de VI, notre société apparemment libérée est extrêmement normative. Et tous les médias véhiculent une image de féminité maternante.
Dire qu’avoir des enfants est « généreux » et ne pas en avoir serait « égoïste » est complètement à côté de la plaque.
De même que dire qu’adopter est « généreux ».( pour comprendre comment c’est vécu du côté des enfants lire ‘Dis merci » de Barbara Monestier).
Pour ce qui me concerne, qu’il s’agisse d’avoir des enfants, ou de toute autre engagement important de ma vie, j’ai toujours eu besoin de me demander « Et si ça ne marche pas, qu’est-ce que je fais ? », parce que agir (ou au moins en avoir l’impression !) a toujours été une façon de surmonter mes déceptions.
Mais bien sûr, c’est très personnel, chacun a ses modes de fonctionnement.
Enfin, je pense aussi qu’il faut remettre en place les personnes qui se permettent des jugements sur nos vies et nos choix. Personne n’a à se justifier de sa vie !
Avec mes excuses anticipées si mes propos heurtent certaines sensibilités, je tente juste d’exprimer mon point de vue. ;-)
Encore un magnifique article… qui n’a de cesse de nous montrer ô combien la dictature de la norme est puissante lorsqu’il s’agit de maternité… Je n’en dis pas plus sinon j’aurais bien un pavé ou deux à pondre sur le sujet… ça me fait simplement mal au coeur de voir que quelque soient les choix faits et les épreuves rencontrées, la société a toujours quelque chose à redire…
Merci. Comme je le dis plus haut (à Phypa), je pense qu’il y a peut-être une part de ce sentiment d’être constamment jugés qui vient du fait que les infertiles sont un peu des écorchés vifs, et se sentent incompris par ceux qui ont eu leurs enfants sans mal. Mais enfin c’est vrai que parfois on a envie de se pincer devant le manque de tact et les jugements à l’emporte pièce qu’on reçois en pleine figure!
Comme je le réponds aussi à La Fille, je crois qu’il faut remettre en place les personnes qui se mêlent de nous dire comment on doit être et comment on doit vivre.
Je reconnais que dans le cadre professionnel (où tous se sentent toujours autorisés à faire des remarques à une femme sur son mode de vie, et cela commence par le « Madame ou Mademoiselle ? », au « alors un bébé , c’est pour bientôt , » ?, et j’en passe), ce n’est pas toujours facile, car certains cons on un grand pouvoir de nuisance sur nos carrières.
Et puis il y a aussi la famille et l’équilibre ténu des relations avec nos parents, oncles tantes, frères /soeurs, beau-frères/ belles soeurs …
Je milite pour le droit à la différence et à être soi-même tel qu’on est toujours et partout. Bon OK il faut aussi savoir se protéger, faire la part des choses entre ce que ça coûte et ce que ça rapporte. (C’est parfois donner de la confiture à des cochons que se révéler tel qu’on est à indécrottables intolérants)
On peut peut-être se faire dans les VI un répertoire de réparties humoristiques à servir aux importuns selon les circonstances, un genre de bêtisier avec remèdes ? A méditer !
Merci pour cet article. Désir ou non d’enfants, parcours simple ou difficile… chaque personne, chaque couple écrit sa propre histoire, en fonction de son vécu et de ses envies. Mais pourquoi diable y a t-il toujours des personnes pour entrer dans l’intimité des autres sans y être invitées ?
Merci pour ce commentaire, Je ne sais pas… Et j’essaie de ne pas me placer non plus en juge de la curiosité ou parfois du sans-gêne de ces personnes, je pense qu’avant de traverser cette épreuve moi-même, j’aurais facilement commis les mêmes impairs!
C’est comme beaucoup de choses, tant qu’on y est pas sensibilisé, on a de belles idées toutes faites, des jugements de valeur, et on ne comprend pas ce qui est différent…et on veut apporter une solution au problème apporté…comme ça, il n’y a plus de problème..;c’est très humain et ça nous concerne tous.
Les personnes perçoivent le « problème » comme l’absence d’enfant…alors que bien souvent, c’est la souffrance qui prime… de ne pas pouvoir concevoir un enfant tout simplement dans son couple, de se sentir nul, d’être envahi jour et nuit par cela, de penser qu’on n’y survivra pas….
Je crois que plus on en parlera en remettant le vécu des couples au cœur du sujet, plus on pourra changer le regard des autres et leur rendre leur faculté de penser à tout ces sujets auxquels on souhaiterait ne jamais être confronté.
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