C’est le chapitre de « Parents Efficaces« , le livre de Thomas Gordon, dont je vais parler aujourd’hui. Je suis en plein dedans puisque maman d’un petit chat d’un an, qui – bien que très expressif – a parfois des difficultés à nous communiquer ses pensées, ses envies, ses ressentis. Cela engendre souvent de la frustration, de son côté comme du nôtre.

J’ai le bouquin de Gordon dans ma bibliothèque depuis un certain temps mais je ne l’avais jusqu’alors que feuilleté. L’autre jour, je cherchais des pistes pour échanger avec Camille, pour lui montrer que j’entendais sa frustration et je suis tombée sur un chapitre qui explique que même avec des bébés, avec des enfants qui ne parlent pas encore, on peut pratiquer l’écoute active.

En quelques lignes, le rappel de ce qu’est le concept de l’écoute active :

Le concept est qu’il vaut mieux placer le conflit au niveau des besoins qu’au niveau des personnes. C’est l’approche «gagnant-gagnant» ou «win-win».

Pratiquer une écoute « active », c’est entendre et reconnaître les sentiments et les besoins de l’autre, et les lui reformuler.

Ex. : « Je vois que vous êtes en colère. », plutôt que : « Arrêtez de vous énerver.»

Il s’agit d’accepter l’autre et de le reconnaître dans son intégralité.

L’idée est qu’avec cette technique d’écoute active, on permette aux enfants de résoudre eux-même leurs problèmes, ce qui est une source de satisfaction énorme et un grand pas sur le chemin de l’autonomie.

Il semble de prime abord compliqué d’utiliser cette méthode avec un enfant qui ne parle pas encore. Pourtant, d’après Gordon, cela est tout à fait possible.

Le jeune enfant, tout comme les enfants plus âgés peut résoudre lui-même ses problèmes, et il appartient à l’adulte de l’accompagner en étant attentif à son expression non-verbale. Il existe de nombreuses façons de s’exprimer sans parole, les pleurs, les mouvements du corps, les sons ; bien connaître son enfant est une excellente façon de commencer l’écoute active.

Puisque le parent ne peut pas employer une réponse verbale pour vérifier la justesse de son interprétation, il doit employer une méthode non-verbale ou répondre par des gestes.

Le parent pourra ensuite vérifier la justesse de son interprétation en observant le comportement de son tout petit. S’il ne semble toujours pas à son aise, il faudra réitérer l’expérience en proposant une autre réponse, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’enfant semble soulagé et compris. Je pense qu’on peut également utiliser la parole en complément du geste, pour expliquer ce qu’on fait, communiquer son incompréhension, son impuissance parfois aussi.

Selon Gordon, les parents paniquent souvent aux messages d’alerte de leurs bébés, notamment aux pleurs et se précipitent pour stopper les cris sans en chercher la véritable cause, ce qui creuse un fossé dans le lien parent-enfant et est source de grandes frustrations, pour l’un comme pour l’autre. L’écoute active est une autre façon de faire, plus près des émotions de chacun.

Gordon remet également en question les indications de nombreux manuels et professionnels de la petite enfance en expliquant qu’un enfant – comme tout être humain – a des besoins et des envies qui varient selon les moments, et qu’on ne peut généraliser la façon de s’en occuper. Il faut savoir être à son écoute, et lui montrer qu’on a compris son message en adaptant son comportement, autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que les besoins et les envies de l’enfant semblent comblés. C’est la voie royale vers une belle relation de confiance, un enfant épanoui et en conséquence, un parent serein et heureux.

Gordon conclue son chapitre en rappelant que :

Vous serez des parents efficaces en fournissant à votre enfant un climat familial où vous saurez satisfaire adéquatement ses besoins par l’emploi de l’écoute active pour faire comprendre les messages par lesquels il manifeste ses besoins particuliers.

Mille Bulles

Ici, on peut apporter ses baisers