Gwenaëlle, à 3 ans, disait à sa mèrequi voulait lui donner un coup de main pour mettre son manteau : « Non. Moi toute seule. C’est moi qui m’aide. « 

C’est moi qui m’aide. Voilà une formulation que je trouve magnifique, tellement juste, et tellement positive !

L’enfant qui devient sa propre aide, l’enfant qui compte sur lui-même, l’enfant sûr de lui parce qu’il sait faire.

Mais pour qu’il sache faire, il faut lui apprendre, il faut le laisser faire.

 

Le livre de Jeannette Toulemonde présente la pensée de Maria Montessori, avec une douceur incroyable. Les textes sont pédagogiques, pratiques, ouverts et respectueux de la pensée de chacun.

Des astuces, des transformations du logis sont proposées, en précisant de ne le faire que si on le souhaite vraiment, si cela nous parle, si on en est convaincu.

 

J’ai beaucoup aimé cette lecture. Lorsque j’ai découvert Maria Montessori et des extraits de ses écrits sur le site des Vendredis Intellos, ça m’a fait peur, je n’ai pas compris, j’ai pensé que ça allait beaucoup trop loin. Mais à force d’en entendre parler, et notamment d’entendre parler du livre de J. Toulemonde, j’ai eu envie d’aller voir de plus près, et je suis conquise.

Je suis conquise par une façon de parler très simple, des idées pratiques, des exemples concrets, des paroles d’enfant.

L’auteure nous invite à nous projeter dans l’activité d’un enfant, pour comprendre comment les interférences d’un adulte peuvent être perçues.

 

On y lit des histoires de période sensible, on y apprend pourquoi les enfants s’agitent sur leur chaise (eh non, ce n’est pas forcément de l’impatience ou un enfant mal élevé ou incapable de se concentrer), comment aménager sa maison pour proposer à l’enfant de participer réellement et plus facilement à la vie quotidienne.

Un petit exemple : une patère ou une tringle à sa hauteur dans l’entrée, pour lui permettre de suspendre son manteau sans demander à personne.

Pendre un blouson sur un cintre, ce n’est pas facile… Mais les petits aiment la difficulté : l’avez-vous remarqué ?

Eh bien oui, surtout depuis la lecture de cette question. J’ai observé mon petit si concentré sur ses petites tâches. Je l’ai vu ne pas se satisfaire de jouer avec sa cuiller. Il voulait la mettre dans le pot. Il voulait manger avec, pas jouer, manger.

 

Les enfants sont de formidables machines à apprendre, ils aiment ça, ils sont curieux et passionnés. Ce livre nous donne des astuces pour leur permettre d’exprimer cela encore plus. Et de moins souffrir de frustration en ne pouvant pas participer à la vie des adultes.

 

Pour s’approcher de la pensée de Maria Montessori, il faut être prêt à se laisser guider par son enfant. A repérer quand il souhaite (et donc est prêt) à faire un progrès, et lui donner de quoi s’exercer.

Il me semble que c’est Filliozat qui, dans son livre J’ai tout essayé, indique que des études scientifiques tendent à prouver que les petites obsessions qu’ont les enfants correspondent à des développements précis de leur cerveau.

Alors en combinant ces pensées (qui ne sont pas bien éloignées), on pourrait offrir un développement harmonieux, sans heurt, plus respectueux de l’enfant, plus adapté à ses besoins, et donc, plus efficace.

Vaallos