Loin de moi l’idée de faire un vilain jeu de mot avec ce titre en faisant allusion à l’épisiotomie tant pratiquée au moment de l’accouchement (quoique…).
En effet, avant d’avoir le sentiment d’être mère, on devient mère, physiologiquement parlant, par l’acte même de la mise au monde de l’enfant, par voie basse ou par césarienne, ou encore de la rencontre avec l’enfant dans le cadre de l’adoption.

Mais pour le mental, le psychisme, cela est tout autre.

Drenka nous parle du rôle des hormones dans le fait d’être mère : l’ocytocine jouerait un rôle important dans l’attachement si ce n’est primordial. Mais de l’amour naissant de la mère envers son enfant à l’ancrage plus profond dans ce rôle, il y a un monde. Comme toujours en médecine occidentale, on oublie toujours le lien entre le corps (ici exprimé à travers la sécrétion de cette hormone) et l’esprit (le psychisme plus exactement). Si l’on existe d’abord par le corps, le psychisme est indispensable à mon sens dans l’attachement de la mère à l’enfant. Et vice-versa. Dommage donc que ces études voient plus l’homme comme un animal que comme un être pensant. Même si sans doute, nous avons des comportements ancrés dans notre cerveau reptilien qui répondent à des processus hormonaux et chimiques. Je n’en doute pas en fait. Qui n’a jamais reniflé son petit nourrisson pour sentir son odeur, ressentant une bouffée de bonheur ? Moi, perso, tel un animal, à la naissance de ma fille, je reniflais 10 fois par jour son body. J’aurais reconnu son odeur parmi mille autres… Quoi qu’il en soit, je vous invite à lire les commentaires qui, encore une fois, ouvrent de nombreuses pistes de réflexion.

Et ce qui me dérange dans ces études, même si elles nous apprennent beaucoup néanmoins, c’est que cela semble donner une seule définition à la maternité, au fait d’être mère : les femmes produisent de l’ocytocine, donc toutes les femmes sont mères… Cela peut vite être réducteur et dangereux. Car il y a sans doute mille façons d’être mère. La meilleure : suivre notre instinct. Mais comme le dit Htormelc, il y a des choix comme l’allaitement qui sont des problèmes de société. Faire le choix d’allaiter ou de donner un biberon par exemple n’appartient pas à 100 % à la mère. Il appartient au couple, mais surtout à la société. Des comportements répandus sont considérés comme normatifs. Si bien qu’aujourd’hui, donner le biberon est considéré comme plus facile et plus normal que… donner le sein. Il n’est donc pas toujours facile d’être mère tel qu’on l’entend. Pour y parvenir il faut arriver à se défaire de l’influence qu’exercent sur nous la société, la famille, l’environnement… Pas facile mais pas impossible non ?

Le visage de la maternité à des contours bien peu définis si l’on étend la question au monde entier. A travers le monde, il y a mille façons d’être mère, de tisser ce lien invisible avec notre enfant, et ce que nous présente Vert Citrouille. Si l’on entend bien volontiers l’existence de cette pluralité à travers le monde, pourquoi ne pas la considérer à travers la France, chaque région, chaque famille et finalement chaque être humain ? Chacun d’entre nous porte un bagage personnel familial ou culturel différent qui nous pousse à faire des choix différents de ceux du voisin. Et chaque enfant étant unique, cela laisse entrevoir la diversité des possibilités qu’il y a de s’inscrire dans un rôle de mère tout à fait unique.

Kiki the mum