On a coutume de parler du babyblues comme étant la dépression post-natale affectant la mère. On l’explique notamment par les chutes hormonales suivant l’accouchement.
Quel ne fut pas ma surprise de trouver un article parlant de ce même problème… mais chez les pères.
J’avoue que, bien que sachant que certains pères sont complètement paumés à la naissance (voire même avant. Et tout comme certaines mères sont paumées hein… ;) ) je ne savais pas qu’on parlait de dépression post-natale chez les pères.
J’ai du coup, voulu en savoir plus et fait une petite recherche internet.
Et je suis tombée sur cet article du site mondeo
On y fait état d’une recherche , en Australie et aux USA entre autre.
Les chercheurs ont ainsi pu constaté que les pères déprimés représentaient une part non négligeable des pères : 12 à 13% dans les pays dit « développés » et jusqu’à 25% dans les pays dit « en voie de développement ». Ça me semble énorme.
Par comparaison, les chiffres que j’ai trouvé concernant les mères sont les suivants. Si 60 à 70% des mères présentant un épisode de légère déprime dans les jours suivants l’accouchement, elles sont 10 à 20% à voir cette déprime se transformer en dépression
Cela aurait des conséquences sur l’enfant (tout au moins sur le court terme) :
Loin d’être anodine, cette dépression paternelle semble avoir un impact sur l’épanouissement de l’enfant. […] cette dépression paternelle affecte le développement du langage chez l’enfant. « Nous nous sommes aperçus que les pères déprimés lisent moins de livres, chantent moins de chansons, racontent moins d’histoires à leur enfant entre l’âge d’un an et deux ans que les pères qui ne sont pas déprimés. À l’âge de deux ans, ces enfants présentent un vocabulaire plus réduit que les autres, cela indifféremment du niveau de revenu et d’éducation de la famille. Même si nous ne savons pas précisément comment la dépression va affecter le développement du langage futur de l’enfant, elle aura sûrement une incidence »
et plus surprenant encore :
De manière surprenante, les travaux du Dr Paulson indiquent que seule la dépression paternelle affecte le développement du langage de l’enfant, les chercheurs n’ayant pas découvert de lien entre la dépression maternelle postnatale et la richesse du vocabulaire de l’enfant à l’âge de deux ans.
Là , je ne comprend vraiment pas comment les dépressions paternelles pourraient avoir un impact et pas les dépressions maternelles. Ça me semble bizarre. Il est assez logique qu’un parent déprimé soit moins à l’écoute de son enfant, lui lise moins d’histoire, interagisse moins avec lui. Mais je pense que cela est vrai aussi bien pour les pères que pour les mères. Alors pourquoi une telle différence?
Je ne sais pas comment l’étude a été menée, donc impossible de savoir si il y a un biais dedans où si il existe réellement une plus grosse incidence sur l’enfant d’une dépression paternelle par rapport à une dépression maternelle.
Par contre, j’ai l’impression que les hommes n’osent pas montrer leurs peurs, leurs faiblesses… Je me trompe peut-être (j’espère en tout cas) mais j’ai la sensation que trop d’hommes encore, répriment leurs émotions, s’interdisent de montrer leur angoisse parce « ce sont des mecs quoi! Et un mec, c’est fort! »
Les clichés ont la vie dure (il suffit de constater le nombre effarant de personnes prêtes à dire à un petit garçon que « les garçons, ça ne pleurent pas, c’est fort et courageux un garçon »… pouic pouic pouic….)
De plus, c’est vrai que certains futurs et jeunes pères ne savent pas trop où se positionner. Parfois, les médecins, voir même les futures mères ne leur laissent pas trop de place. Mais dans le même temps, on leur mets la pression (tout comme aux mères) : il FAUT être un parent parfait.
Ça aurait aussi des impact sur la santé psychologique de l’enfant :
D’après deux études réalisées sur 14 000 familles par le Dr Paul Ramchandani du Departement de Psychiatrie à l’Université d’Oxford au Royaume-Uni, il semble que les enfants de huit mois de père ayant souffert de dépression postnatale seraient deux fois plus susceptibles d’être eux-mêmes déprimés, surtout les garçons, et de développer des problèmes émotifs ou comportementaux à l’âge de trois ans et demi
et voici la conclusion du docteur :
« Nous savions déjà que de la dépression post-partum chez la mère est associée plus tard chez l’enfant à des perturbations sociales et comportementales et qu’elle affecte son développement psychologique et physique. Nous savons maintenant que la dépression paternelle suivant la période postnatale, largement négligée jusqu’à aujourd’hui, doit être reconnue et traitée par les professionnels de santé afin d’atténuer les effets néfastes sur l’enfant »
et personnellement, je ne l’aime pas du tout. C’est vrai qu’il faut protéger les enfants. Mais je trouve grave que l’on dise qu’on va s’occuper des pères dépressifs, non pas pour eux, pour les aider EUX, qui vont mal. Mais pour protéger leurs enfants. je ne sais pas si je m’explique bien, mais je pense que le but principal du suivi d’un père dépressif, ça devrait être de l’aider lui! Parce que ce genre de discours, ça va encore plus les culpabiliser. (style : « non seulement je suis faible, je fais une dépression, mais en plus, je vais rendre mon gamin dépressif. Ça sera tout ma faute. etc etc. » ) Si un père dépressif se fait soigner pour protéger son enfant (ce qui est très louable) mais en s’oubliant au passage, je ne suis pas sûr que le suivi soit aussi efficace que si il le fait pour lui même.
Et vers la fin de l’article, voici ce qu’on peut lire :
« Pendant ou après la grossesse de leur partenaire, la majorité des hommes vivent une vraie détresse. Il semblerait que chez les hommes dont la partenaire présente des symptômes dépressifs, il y ait un effet aggravant sur le risque de développer une dépression puisque chez ces pères l’incidence augmenterait dans des proportions allant de 24 à 50 % »
Je ne sais pas trop comment on doit le comprendre. La dépression maternelle post-partum serait une des cause de la dépression paternelle? Ou bien ces deux dépressions partagent elles certaines causes? (manque de soutien, impossibilité d’exprimer ses doutes, sa fatigue, son ras-le-bol même parfois ; parce que c’est bien connu : « un bébé, c’est QUE du bonheur »… re pouic pouic pouic…)
Bref, cet article me laisse un peu sur ma faim. Certes, je sais maintenant que l’on parle de dépression du post-partum chez le père. Mais je trouve dommage qu’on ne s’en inquiète que parce que cela peut avoir des conséquences sur l’enfant. (On retrouve sans doute un peu le même problème pour les mères atteintes de dépression du post-partum.) Et c’est un peu ce qui ressort de cet article. Je trouve cette façon de présenter les choses très culpabilisante pour des personnes déjà fragilisée, qui n’ont pas vraiment une superbe image d’elle-même. Sans oublier que la dépression, fut elle du post-partum, est une maladie. Ou alors, c’est moi qui suis trop négative et qui comprends l’article de travers…
La conclusion de l’article cherche à déterminer les signes de dépression post-natale chez les hommes :
Alors, comment reconnaître que l’on est un père déprimé ? Pour le Dr Paulson les symptômes de la dépression paternelle post-partum diffèrent sensiblement de la dépression maternelle : « Les femmes déprimées sont souvent tristes ou effacées, tandis que les hommes peuvent devenir irritables, agressifs, et même hostiles. Mais il n’y a pas de règles fixes. D’une manière générale, les pères qui ont beaucoup de mal à s’adapter à leur parentalité devraient rapidement demander l’aide de professionnel de la santé. »
Ça reste très flou. J’en retiens que les pères, tout autant que les mères, doivent apprendre à appeler à l’aide, qu’il n’y a aucun honte à être dépassé par les évènements. Que c’est normal de devoir demander de l’aide en fait. Mais voilà , les hommes, la société (médias, série télé, etc.) leur serine tellement, et depuis tellement longtemps qu’un mâle, un vrai, ça n’a pas besoin d’aide… J’imagine que pour certains, ce ne doit pas être évident.
Et vous, vous en pensez quoi?
La Farfa
Si vous voulez venir par chez moi, c’est ici.
Merci beaucoup de ta contribution!!! C’est marrant parce que je crois aussi avoir lu récemment un article sur les dépressions paternelles (évidemment, je ne sais plus où, sinon ça ne serait pas drôle!!)… Alors moi, je ne l’avais pas compris dans le sens « post-partum »… c’est à dire qu’il était listé les causes de dépression chez les pères (le chômage arrivant en première position si je me souviens bien) et les conséquences chez les enfants (qui étaient semblables à celles que tu décris)… du coup, je n’ai pas vraiment réussi à faire la différence entre: une analyse des conséquences de dépressions chez le père d’une part et d’autre part le lien entre dépression chez le père et arrivée de l’enfant…
Or justement, je trouve qu’on ne réfléchit pas assez (quand je dis « on » je ne parle pas des VI mais de la société en général!!) sur les processus d’élaboration de l’enfant durant la grossesse côté papas… or cela nous permettrait probablement de mieux comprendre et analyser les perturbations, désorientations, souffrances (parfois lourds de conséquences puisque certains prennent la poudre d’escampette!) dont ceux-ci sont parfois victimes à l’arrivée d’un enfant….
C’est vrai qu’on s’occupe finalement peu des futurs pères, sous pretexte qu’ils ne portent pas l’enfant en eux. (du coup, on va jusque emm**** les femmes enceintes..) et que beaucoup de gens pensent encore (du moins dans le discours) que les enfants, c’est du domaine des femmes. Ben non en fait… Mais du coup, on ne fait pas vrament attention aux futurs et jeunes pères et à leurs angoisses.
Et comme tu dis, y en a chez qui c’est tellement lourd qu’ils prennent la fuite. :(
J’aime beaucoup ton article! Merci!
Je dois dire que c’était l’une de mes grandes angoisses, la réaction de l’amoureux à l’arrivée du bébé. Je me suis surprise à réfléchir sur son irritabilité en lisant ton article! Bon je ne crois pas qu’il soit dépressif mais il est bien évident que c’est parfois TRES dur pour lui aussi, entre les pressions au travail, la culpabilité de rentrer tard et épuisé, le fait de n’être avec son fils les jours de semaines que pour lui changer sa couche et l’habiller le matin puis le déposer à la crèche, donc pas vraiment du quality time avec un bébé euh… contestataire!
Enfin heureusement qu’il y a pour lui aussi des moments d’intenses bonheurs qui compensent!
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