Sacré sujet que Mme Déjantée m’a chargée de débriefer. J’ai trouvé ces 3 contributions autour de l’école passionnantes et je ne me sens pas super à la hauteur pour les commenter… mais je vais tout de même vous les présenter, ça vaut le détour !

L’idée forte qui se dégage de ces contributions, c’est qu’aujourd’hui, l’école semble fonctionner à côté de l’enfant, selon sa logique propre, qui non seulement ne prend pas en compte le rythme biologique de l’enfant mais ne lui permet pas non plus de s’exprimer dans toute sa personnalité, son individualité.

Individualité ? Mais ça n’a pas de sens ! Comment peut-on imaginer avoir le temps de laisser s’exprimer 30 petits individus avec un programme et un espace de classe aussi chargés ? Kiki The Mum nous apporte un début de réponse en évoquant le rôle des pairs dans l’apprentissage des enfants : qui mieux qu’un autre enfant, ayant saisi une notion ou une manoeuvre, peut l’expliquer ou la montrer à un autre enfant ? Avec leur propre langage, leur compréhension propre, les enfants sont souvent très à même de s’entraider – ils le feraient même beaucoup plus spontanément que nous ! – libérant peut-être ainsi du temps à l’instituteur mais surtout valorisant ainsi le potentiel d’enrichissement que constitue chaque enfant pour le groupe, « chacun ayant à un moment donné la possibilité d’aider un autre » nous dit Kiki en commentaires. Les prémices de la pédagogie coopérative (notion évoquée en commentaire par Prune)?

La pédagogie coopérative… un joli nom pour une notion  que je découvre pour l’occasion. Ceci dit, si moi je la découvre, ça ne semble pas être le cas des Finlandais ! Flolasouricette nous offre un panorama fascinant du fonctionnement de l’école de nos voisins du grand nord, du jardin d’enfant aux études supérieures. Un système qui fait rêver, une école où « chaque élève est important ». Des rapports ouverts entre élèves et enseignants, des enseignants respectés et particulièrement fiers de leur mission, un système d’évaluation ponctuel et au service d’une bonne image de soi de l’élève. Tout semble fait pour chacun réussisse sans pression et à son rythme… et cela fonctionne à en croire le dernier classement des évaluations internationales PISA !

Où se situe donc le « problème » de l’école française ? Dans la surcharge des classes, dans le manque de valorisation et l’évaluation sans logique des enseignants, dans le fonctionnement d’une école « pour tous » qui s’avère n’être adaptée à personne ? Phypa avance l’hypothèse d’une école française trop abstraite, en se basant sur le regard critique d’un journaliste britannique, dont les enfants sont scolarisés dans l’Hexagone. L’école française voudrait faire entrer à tout prix la théorie dans les esprits des élèves avant même de leur faire comprendre en quoi consiste la pratique, en quoi la notion à appréhender peut s’ancrer dans leur réalité et leurs connaissances pré-existantes. Une vision intéressante, qui sait aussi dégager les points forts du système de notre « chère » Education Nationale.

Pédagogie coopérative, pédagogies alternatives (Steiner, Freinet, Montessori, etc), il semblerait qu’il devienne urgent de replacer l’enfant au centre de l’enseignement, de lui donner une part active, de l’encourager à s’exprimer (place de l’oralité), à se déplacer et rencontrer l’autre ailleurs que dans l’évaluation notée des performances, de l’accompagner dans sa motivation à apprendre, pour chacun puisse trouver sa voie un jour, sans sentiment d’anormalité ou d’échec répété.

Madame Sioux