Il faudrait faire un sondage pour connaître la préoccupation principale du parent, LE problème avec lequel il doit composer, pour connaître la vraie réponse. Mais il m’est avis que la frustration de tes bambins doit occuper une place de choix.

Alors quand il existe des solutions indolores et sans autre conséquences que faire baisser un peu la pression, moi je dis qu’il ne faut pas s’en priver.

Et signer avec son nain est une de ces solutions.

Pourquoi ?

Parce que les signes peuvent te permettre de comprendre ton nain avant qu’il soit capable de prononcer les mots qui conviennent. Avoue que c’est frustrant aussi, de pointer du doigt ta tétine, et de voir l’adulte te ramener un livre ou une peluche…

De plus, l’enfant maîtrise ses gestes bien avant de maîtriser le langage, ce qui ouvre quelques perspectives.

(…) il tend les bras pour être porté, il fait les « marionnettes », il fait « bravo », « oui et « non » de la tête, « au revoir », « chut »… Il envoie des baisers, se frotte le ventre pour dire « miam », c’est bon, (…) Pourquoi ne pas lui fournir d’autres signes et élargir son vocabulaire ?

(…)

L’utilisation de la LSF (Langue des Signes Françaises, note de Vaallos) permet de réduire la frustration, tant chez l’enfant qui se sent compris, que chez l’adulte qui parvient à comprendre ce qui se passe. L’un comme l’autre gaspillent ainsi moins d’énergie et sont plus disponibles pour des interactions plus constructives et chaleureuses.

Extraits de « Signe avec moi », Nathanaëlle Bouhier-Charles et Monica Companys.

Comment ?

En signant bien sûr, et le plus tôt possible (à partir de 6 mois) pour imprégner bébé et sa famille (et si possible les autres personnes qui s’occupent de lui). Il n’est bien sûr jamais trop tard pour s’y mettre.

Il existe des ateliers, ainsi que j’en parle chez moi, mais aussi des livres comme celui dont les premières citations sont extraites et qui contient de nombreux signes très bien expliqués. Et aussi quelques sites web :

Pisourd

L’Univ Paris 8

Sématos

Quand verrai-je les premiers signes ?

Peut-être à 8 mois, peut-être à 12, peut-être aussi jamais. Comme tout apprentissage, cela dépend de bébé, c’est lui qui va décider.

Est-ce que ça va retarder le développement de la parole ?

Non. Les signes sont à la parole ce que le 4 pattes est à la marche : un moyen d’avancer avant de savoir faire l’étape suivante.

C’est d’autant plus vrai que tu vas continuer à parler avec ton nain, et que tu ne vas pas signer tous les mots possibles. Tu vas choisir ceux dont vous avez le plus besoin : j’ai faim, je suis fatigué, je veux un câlin, je veux ma balle, j’ai envie de fraises, on va au bain etc.

Les familles qui signent sont unanimes et les études réalisées par les spécialistes sont tout à fait rassurantes et encourageantes.

Je regrette pour ma part que les études en questions ne soient pas citées, cela me rend méfiante. Cependant je trouve l’argumentation logique.

Les signes que vous offrez s’ajoutent aux mots, les accompagnent. Ce n’est pas parce que vous signez que vous arrêtez de parler à votre enfant. La parole est le mode dominant de communication et ne disparaît pas de votre environnement parce que vous utilisez quelques dizaines de signes.

Extraits de « Les bébés signeurs », Nathanaëlle Bouhier-Charles.

Ayant des beaux-parents sourds, je me permets d’ajouter un petit mot.

En pratique, ne vous étonnez pas de trouver plusieurs signes plus ou moins proches pour le même mot. Il y a différentes écoles d’enseignement de la langue des signes, il y a les signes officiels et les autres, il y a les évolutions au sein d’un même groupe… Il est bien courant que deux sourds signant ensemble n’arrivent pas à se comprendre.

L’exemple le plus flagrant pour moi est le mot Maman, qu’on trouve signé de la tranche de la main contre les côtes, ou de l’index frôlé sur la joue. Les deux se revendiquent pourtant comme étant LE signe officiel…

Vaallos.