Punir, ça sert à quoi ?

Il y a déjà longtemps que je suis persuadée que la punition – privé de télé, privé de console, privé de sortie, copier des lignes, aller au coin, … – n’est pas vraiment éducative. Je voulais donc vous faire partager mes réflexions sur le sujet à partir de citation glânées ici et là depuis plusieurs années.

Mes enfants, et ceux d’autres parents dont j’entends les témoignages, ceux gardés par des assistantes maternelles que je côtoie, ceux qui sont punis par les enseignants que je peux croiser, n’ont fait que me confirmer dans cette opinion …

Ce qui m’a interpellée en premier lieu, ce sont ces enfants qui, une fois la bêtise faite, se mettent au coin tous seuls … puis recommencent illico une fois la sanction levée. Là je me dis que quelque chose n’est pas clair pour eux. C’est comme si la punition effaçait tout et qu’ils pouvaient reprendre leurs activités comme si de rien n’était, une façon de passer l’éponge, genre «c’est cool, je peux faire des bêtises, il suffit de faire la punition ensuite et hop tout va bien.»

Mais qu’est-ce qui cloche alors ?

Et je suis retombée sur une citation de Skinner à ce sujet. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, Skinner est le fondateur du béhaviorisme radical … Et pour ceux et celles qui ne connaissent pas le behaviorisme, c’est – en très résumé – une théorie qui voit les apprentissages comme du conditionnement, type Pavlov … ce qui est sans doute vrai pour les rats mais un peu moins pour les êtres humains ;-) … Skinner est donc le fondateur d’une théorie qui dit que les comportements humains peuvent être modifiés par la répétition de stimulus positifs ou négatifs.

Alors voilà ce que Skinner dit à propos de la punition :

«La punition n’apprend qu’une chose : à éviter la punition.»

Oups … Si même ceux dont je pensais qu’ils étaient pour en disent du mal alors où va-t-on ?

Je poursuis donc ma recherche … et je tombe sur une autre citation, de John Whitmore cette fois. John Whitmore est un ancien pilote automobile, aujourd’hui un coach réputés au Royaume-Uni. Et lui, ce qu’il dit à propos de la punition – et plus largement du système punition/récompense, et pas seulement pour l’éducation des enfants – c’est :

«La carotte et le bâton sont des stimulants persuasifs et fréquemment utilisés. Mais traitez les gens comme des ânes et ils se comporteront comme des ânes …»

Voilà comment j’interprète cette phrase : utiliser punition et récompense est efficace … à court terme. Mais lorsque je punis ou je récompense, je conditionne … et j’apprends à l’enfant – ou à l’adulte – à réagir en fonction de son envie de la récompense ou de sa peur de la punition. Je lui apprends donc à raisonner par rapport à lui-même, par rapport à ses envies propres, non par rapport à son impact sur les autres ni aux conséquences globales de ses actes …

Si j’en crois ces 2 premières citations, la punition semble reconnue comme inutile parmi les gens qui ont réfléchi au sujet de l’éducation et du changement …

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J’ai parlé au début des enfants qui se mettent au coin tous seuls … Mais que dire des enfants qui contestent la punition ? Ceux qui refusent d’aller au coin, en sortent vite fait, ceux qui râlent et pestent, voir se rebellent vertement contre la punition, genre «c’est pas juste m’dame !!!» ou qui rejettent la faute sur les autres – «c’est pas moi, c’est lui !».

Et là encore, c’est une autre citation qui a éclairé ma lanterne.Voici ce que Haim Ginott, le psychologue qui a inspiré à Elaine Faber et Adele Mazlish les ateliers «parler pour que les enfants écoutent, écouter pour qu’ils parlent», dit à propos de la punition :

«La punition ne décourage pas l’inconduite. Elle ne fait que rendre le coupable plus prudent dans l’accomplissement de ses crimes, plus adroit à dissimuler ses traces, plus habile à éviter qu’on le détecte. Quand un enfant est puni, il prend la résolution de devenir plus prudent, non celle de devenir plus honnête et plus responsable.»

Voilà pour moi une chose importante : quand je punis, c’est généralement dans un but éducatif, c’est-à-dire que je veux que mon enfant comprenne que telle ou telle comportement n’est pas acceptable pour moi ou dans un cadre bien précis. Je ne veux pas qu’il essaie de me dissimuler des choses.

Mais tout se passe comme si la punition en elle-même détournait l’attention de l’enfant du processus de réflexion sur l’acte commis. L’enfant se met à se rebeller contre celui qui le punit, le jugeant injuste. Il commence alors à chercher comment éviter d’être puni plutôt qu’à éviter de faire ce qui lui a valu la punition … Bon sang mais c’est bien sur !

Pour finir, je trouve que Christophe André résume joliment les choses en disant :

«La punition sert – éventuellement – au maintien de l’ordre, non à créer une ambiance psychologique de motivation au changement personnel.»

Voilà une clé importante à mes yeux ! Si je punis, je maintiens l’ordre – et encore, ça dépend des jours !

Or ce que je veux généralement provoquer chez mes enfants quand j’ai envie de les punir, c’est un changement personnel = j’ai envie qu’ils comprennent que leur comportement n’est pas acceptable dans ce contexte, j’ai envie qu’ils intègrent un certain nombre de valeurs (ordre, politesse, respect, non violence, …).

Mais si je les punis, je fais respecter l’ordre – MON ordre – mais je ne les mets pas dans une dynamique de changement et de réflexion.

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Toute la question est alors – non plus de contraindre – mais d’influencer positivement, de donner envie, de susciter le changement et l’évolution

Et là, les outils sont tout autres … Nous devons alors savoir apprécier, donner des feed-backs positifs, savoir encourager, réfléchir à comment on fait passer son message plutôt que de rester sur ses positions, comprendre, se mettre à la portée …

Je conclurai sur une dernière citation de Haim G. Ginott qui résume ce qu’est une éducation sans punition ni récompense :

« Pour que notre amour puisse être utile à nos enfants, nous devons apprendre à le découper en mots qui pourront les aider. »

Ca veut dire qu’il y a du travail d’apprentissage de la communication et de la relation pour nous parents … qu’il y a aussi de la réflexion, de la pédagogie dans notre travail de parent !

Un beau programme non ?

Sandrine S comme C

Retrouvez cet article – et bien d’autres au sujet de l’éducation des enfants – sur mon blog : Le Blog de S Comm C

26 réflexions sur “Punir, ça sert à quoi ?

  1. Savoir pourquoi nous ne sommes pas d’accord et donc pourquoi nous voulons les punir, et essayer de se mettre d’accord sur des facons de vivre ensemble dans le respect des besoins et attentes de chacun
    Toujours essayer de reflechir sur notre vie, comment on veut la voir et se donner des soupapes de decompression pour ne pas craquer et prendre le temps d’apprendre a se connaitre soi, se connaitre vraiment

  2. La punition apprend quelque chose d’autre : à détester (au moins sur le moment) celui qui donne la punition… quel dommage !

    Il y a en effet des tas de choses à tester et à mettre en place pour éduquer ses enfants « autrement » (qu’en utilisant les sanctions/récompenses)… mais c’est un travail de tous les jours pour nous les parents, une remise en question permanente, surtout quand 1- on a soi-même été éduqué via les « punitions/récompenses » et 2- on a déjà reproduis ces « erreurs » avec les premiers enfants et qu’il faut essayer de rattraper tout ça !

    • oui j’ai vu ;-) … Je répondrai sans doute à l’occasion. J’ai mis un commentaire d’ailleurs sur le Baby Blog en disant que sans punition ne voulait pas dire sans conséquence pour ses actes.

      • D’autant que l’article du Baby blog vise à démontrer que « punir sert à qq chose » ce qui partiellement vrai à très court terme (et ce que tu montres dans ton billet) et vrai aussi à plus long terme mais pas dans le sens où on le voudrait (dans le sens où punir à des conséquences réelles sur les relations parents- enfants)… Je me dépêche aussi d’aller commenter!!

  3. Pingback: Éducation | Pearltrees

  4. J’aime bien ce que tu fais. Là, suis à court de temps mais viendrai plus tard ne serait-ce que pour se frotter aux idées des femmes ;) mais surtout pour lire le reste et ai déjà twitté ton blog.
    Hold on

  5. le risque de punition ou sa crainte devrait suffire dans la majorité des cas.
    le fameux 1,2,….3 n’est il pas le plus efficace.
    Chantal

    • Je ne souhaite pas que mes enfants obéissent par peur. Je souhaite qu’ils fassent les choses en assumant leurs responsabilités, qu’ils obéissent ou pas.

      Si l’obeissance est liée à la peur, que se passe-t-il quand l’enfant n’a plus peur ?
      Et quel impact sur sa vie d’adulte s’il continue à avoir peur toute sa vie ?

      Sandrine

      • bien sur tes enfants assument pleinement leurs responsabilités des leur plus jeune age.
        Les miens sont grands et je te rassure nullement apeuré par la vie.

  6. Merci beaucoup pour ton article qui, je dois dire à remporté un très vif succès!!! BRAVO!!! Personnellement, j’ai la chance d’avoir d’excellents souvenirs d’enfance… chez moi la punition induisait une envie irrépressible de reprendre le contrôle… bref, je me punissais pour ne pas laisser à mes parents la possibilité de le faire et leur montrer par là même à quel point les sanctions infligées n’étaient rien pour moi… Du coup, je n’ai jamais considéré que cela puisse faire partie de mes moyens d’action sur mes enfants… Il n’en demeure pas moins que les comportements indésirables sont condamnés, que je leur demande parfois d’aller dans leur chambre (non comme punition mais comme nécessité pour eux et moi de nous calmer afin de reprendre plus tard une conversation sereine) et que les règles sont appliquées (grâce à des contrats négociés notamment)…
    Je regrette beaucoup que l’absence de punition soit encore trop associée à une forme de laxisme (comme en témoigne l’article du Baby blog)…
    Enfin, merci d’avoir évoqué Skinner!!! Il faut bien reconnaître que le behaviorisme n’a pas bonne presse (et assez largement à juste titre!) mais comme dirait Crahay à propos de ces théories: « ne jetons pas bébé avec l’eau du bain »!!

    • En tout cas, merci pour vos commentaires ! Ca me fait plaisir de voir que ce billet a donné lieu à commentaires, échanges, … et ça me donne envie de poster plus souvent :-).

  7. Mais bien sûr que les punitions ne servent à rien, j’en suis convaincue, encore plus après t’avoir lue ! Mais, les récompenses ne sont pas mieux… A méditer ! MErci pour ce joli billet qui démontre par A + B que les punitions sont en fait des procédures qui ne mènent à tout sauf à la compréhension de l’acte répréhensible.

  8. Pingback: Être un bon parent… Ou juste suffisamment bon, c’est déjà pas mal {mini-débrief} « Les Vendredis Intellos

  9. Quel horreur cet article, oui on peut se poser la question, mais quand on voit ce ramassis de stupidité, il n’y a rien a ajouter, élevez vos enfant comme des rois égoïstes et incapable de vivre avec les autres, surtout ne leur fixez pas de limites, surtout ne jouer pas votre rôle de parents !!!

    • Bonjour ;-).

      Donc mes enfants de 4 et 6 ans – jamais punis, ni récompensés d’ailleurs, Kiki the Mum en a parlé – qui font le ménage 1 à 2 fois par semaine (aspirateur et serpillière) sans que je leur demande, qui s’habillent seuls tous les matins, qui disent bonjour et au revoir partout où ils vont, qui aident leurs petits copains à s’habiller à l’école, consolent ceux qui se font mal, … (et j’en oublie) sont des enfants rois égoïstes et incapables de vivre avec les autres ?

      Je crois que nous n’avons pas la même notion de l’enfant-roi en fait …
      Et si mes enfants sont des enfants rois égoïstes et incapables de vivre avec les autres, alors j’aimerai que tous les autres enfants soient comme eux finalement :-D.

      Il y a une confusion fréquente – et compréhensible – entre une éducation sans punition ni récompenses et une éducation sans limites. Si cela vous intéresse de savoir comment on peut poser des limites sans punir ni taper, je vous invite à lire quelques bons bouquins sur le sujet (« éduquer sans punir de Thomas Gordon, « parler pour que les enfants écoutent, écouter pour qu’ils parlent » de Faber et Mazlish, « between Parent and Child » d’Haim Ginott – malheureusement pas traduit en français, et des tas d’autres dont je peux vous donner les références).

      Bonne lecture !

      Sandrine

    • Je pense si tu as lu l’article qu’il n’est à aucun moment question de nier la nécessité de poser des limites éducatives et justement entièrement question d’investir le plus largement possible le rôle de parents…
      Ce même rôle sur lequel il me semble sain de se questionner pour le construire solidement chaque jour un peu plus… à ce titre, nous sommes tous en chemin!! A ce titre, j’aimerai beaucoup que tu nous fasses part de ton expérience, que tu nous dises de quelle façon tu as recours à la punition et quels avantages tu constates sur ta vie de famille…. mais sans insulte par pitié, personne ne peut avancer de cette façon!!!

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  11. Pingback: Punir, ça sert à quoi? et après? (VACANCES DES VI) « Les Vendredis Intellos

  12. Bonjour,
    je suis une lectrice assidue, et je n’ai jamais posté jusqu’à rencontrer de sérieuses difficultés avec mon aînée de bientôt 2 ans (en septembre prochain), très amplifiées voir créées par l’arrivée de sa sœur (il y a 3 mois). Je vraiment la volonté de les éduquer sans violence, mais c’est tellement plus facile à dire à qu’à faire… Surtout quand le contexte n’aide pas, notamment quand on n’est pas tout à fait dans sur la même ligne dans le couple. Et que la famille m’en met plein la tête au sujet de ma grande qui « n’écoute rien, pique des colères et tape à la moindre frustration »…
    Il y a de nombreux moments où j’ai juste l’impression qu’il n’y a pas de bonne solution, et que les besoins des uns et des autres ne sont tout simplement pas compatibles (besoin de calme de la petite le soir, pour la dernière tétée vs besoin d’expression et de jeux bruyants de la grande).
    Il y a de nombreux moments où toutes mes lectures ne me permettent pas de trouver de solution, non violente et sans punition ni récompense.
    Il y a de nombreux moments où je ne sais même pas si ce que je fais est un punition ou pas.

    Ainsi, est-ce la punir de mettre ma grande (hurlante et se débattant) de force dans poussette pour mettre un terme à la balade, après l’avoir prévenue 3 fois que maintenant (après avoir joué avec elle et suivi ses envies à elles pendant 1/2h), soit elle marchait / courrait / sautait… mais quoiqu’il en soit avançait dans la bonne direction sur le trottoir, soit je la mettais dans la poussette, mais que je ne voulais plus qu’elle aille jouer dans les galets et ralentisse tout le monde ?
    Je l’ai clairement privé de liberté de mouvement, non sans mal donc pas « gentillement et en la saisissant avec bienveillance » (on fait ça comment avec un bambin qui se débat ?), mais j’avais besoin, sa sœur et ses grands-parents avaient besoin de rentrer, et il était de toute façon déjà largement temps de commencer le rituel du soir.

    Est-ce la punir de mettre un jouet bruyant hors de sa portée, lorsqu’elle vient s’en servir justement dans la pièce où je tente d’endormir sa sœur ? Ce qui a pour conséquence qu’elle se met à hurler, donc raté pour le calme souhaité, mais une fois que j’ai expliqué 5 ou 6 fois et de différentes manières que je ne voulais pas qu’elle fasse du bruit à ce moment-là dans cet endroit-là, je suis très démunie…

    Est-ce la punir de refuser un câlin et m’éloigner d’elle ou l’enfermer dans une pièce quand elle veut prendre la place de sa soeur que je suis en train d’allaiter, et qu’elle tente (et parfois réussi) à la taper ?

    Est-ce la punir de la mettre au lit de force (pas simple dans un lit sans barreau) quand elle est clairement épuisée, mais qu’elle ne veut pas se coucher (trop excitée) ?

    Si oui, je n’ai vraiment aucune idée de comment gérer sans punition… Et toutes vos réponses concrètes (autre que éviter les situations en question : si je pouvais, je le ferais, mais je suis majoritairement seule avec les miss).

    Bonnes vacances !

    • Il me semble nécessaire pour l’enfant qu’il y aie des conséquences à ses actes. L’idée est de le responsabiliser pour qu’il puisse faire un choix en assumant les conséquences de celui-ci.
      Ce qui fait souvent la différence entre une punition et une sanction, c’est pour moi une chose essentielle : dans une punition, il y a l’envie de « se venger » du parent = je suis en colère, je veux que mon enfant « paie » pour ce qu’il a fait, pour les « ennuis » qu’il me cause. Là typiquement, on est dans une réaction émotionnelle et non dans une réponse éducative.

      Après il y a la façon de cadrer les choses qui compte aussi dans la façon dont l’enfant va percevoir la sanction. Plus on cadre les choses en termes de choix, plus l’enfant comprend et assume les conséquences de ces actes.
      « Si tu continues à faire du bruit, je vais me fâcher » fonctionne moins bien que « quand il y du bruit alors que je t’ai demandé 3 fois d’arrêter, je suis très en colère. ». En effet, le 1er est une menace qui peut inciter à continuer pour voir à quel moment le parent se fâche.
      Le 2e est une réalité que l’enfant doit prendre en compte … Et le fait que le parent soit beaucoup moins coopératif avec l’enfant, n’aie pas envie de jouer, … est une réalité avec laquelle l’enfant doit composer. Cela fait partie de son apprentissage relationnel ;-).

      Pour ta grande qui pique des colères, la question est aussi comment gères-tu ces situations de ton côté ? Que lui dis-tu ? Cela change souvent beaucoup de choses.
      Essayer de calmer ou d’apaiser un enfant en le raisonnant ne fonctionne pas ;-). Il faut agir au niveau émotionnel.

      As-tu lu « parler pour que les enfants écoutent, écouter pour qu’ils parlent » de Faber et MAzlish ? Et « Parents épanouis, enfants épanouis » aussi.
      Tu peux aussi participer à des ateliers, ça aide beaucoup justement à y voir plus clair dans toutes ces situations.

      • Merci pour ta réponse ! Je viens de finir le Faber et Mazlish sur les frères et soeurs (bof sur la forme mais passionnant sur le fond), après avoir dévoré « J »ai tout essayé » de Filiozat (le seul que j’ai lu au sujet des tous-petits). J’enchaîne avec « Il n’y a pas de parents parfaits », et je connais « mon Gordon » par coeur… Mais autant j’applique avec assez de facilité avec les enfants plus grands (au-delà de 3-4 ans), autant je manque d’outils pour traverser le terrible two sereinement.
        Est-ce que les livres que tu me conseillent m’apporteraient plus de pistes ?

        Je pense réussir à éviter dans la majorité des cas de me laisser emporter par la colère, en tout cas dans mes paroles. Vive les « messages-je », comme dans ton exemple.
        Mais mes gestes me trahissent parfois, car je saisis la grande avec plus de vigueur que je ne devrais (quand elle se débat pour s’habiller, par exemple), et elle ne s’y trompe pas : elle me dit que je lui ai fait mal, alors que je suis sûre que ce n’est pas physiquement qu’elle souffre, mais qu’elle exprime ainsi qu’elle a bien perçu l’énervement dans mes gestes. Je tente de travailler sur moi sur ce point, car c’est évident que je nourris ainsi son agressivité physique. Mais pas facile de saisir fermement (pour qu’il ne se fasse pas mal) un bambin qui se débat vigoureusement !

        Pour l’aider à exprimer ses émotions, je me sers du langage des signes et de petits livres sur le sujet en amont (pour qu’elle comprenne à quoi les mots et les signes des émotions correspondent), donc je pense que son vocabulaire est assez riche. Et je commence toujours, quand elle est agressive ou en colère, par tenter de lui faire dire ou signer « colère », « triste » ou « elle m’embête », « elle me gêne »… etc. Mais une fois qu’elle est partie en crise et quand je dois gérer en même temps BB2, ou que le coup est partie et qu’elle a griffé un camarade de toboggan, ça coince…

        Exemple typique pour la sieste ce midi : la grande était visiblement fatiguée, mais impossible de la coucher. Elle était très irritable et en demande de présence, de câlins, etc.
        Or sa petite sœur a beau être patiente, quand elle a faim il faut bien que je m’en occupe. Elle était sur le point de s’endormir après la tétée quand la grande, que j’avais laissée avec des livres dans son lit après lui en avoir lu un, est arrivée avec le sac des instruments de musique dans la chambre… Elle a donc réveillé en sursaut la petite qui s’est mise à hurler, j’ai immédiatement éloigné l’aînée qui s’est mise à hurler aussi… Ambiance !
        Je ne vois pas trop quel choix je peux proposer à la grande : or de question de la laisser continuer à perturber l’endormissement de sa sœur, ça fait partie des « interdits non-négociables ». Et la sanction adaptée est difficile à trouver, puisqu’elle ne peut « réparer » en endormant sa sœur. Elle subit la conséquence direct : confiscation du sac en question, et éloignement, mais c’est un peu une double peine pour elle qui venait chercher le contact.
        Dans ce type de cas (un jour sur deux environs, pour la sieste ou le coucher du soir, quand les deux filles ont le même besoin en même temps au lieu d’être désynchronisées), je n’ai vraiment pas trouvé de solution efficace. Ça use !
        Ça se termine parfois en enfermant la grande en pleurs (dans la cuisine, seule pièce qui ferme, hic…) le temps d’endormir la petite, puis un gros câlin avec la grande pour la calmer et l’endormir, mais c’est loin d’être satisfaisant. Et j’ai peur un jour de m’emporter ; la fatigue n’aidant pas, je sature !

        Heureusement que je partage plein de « moments dorés » avec les filles pour recharger les batteries !

  13. Pingback: Comment bien punir ses enfants (ou pas)? « Les Vendredis Intellos

  14. Quand j’ ai voulu montrer cela à ma mère elle m’ en a mis une en me disant qu’ elle s’ en foutait et que punir c’ étais utile aujourd’hui j’ ai 13 ans et tout les jours ( ce n’ est pas une expression.) je suis puni de console,de téléphone.Une question me tracasse es une maladie que de punir systèmatiquement ?

  15. Pingback: Punition (citations) | Bébé Bleuet's Blog

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