La prématurité

Oui, le titre est totalement présomptueux. Car comment parler des risques, des répercussions, des recherches, des solutions, de l’accompagnement des enfants prématurés (et des parents de prématurés)  en un seul article? C’est juste impossible.

C’est pour cela qu’aujourd’hui, je voudrais donner des pistes, des liens, …pour que qui veut poursuivre son questionnement puisse le faire comme il lui convient.

La prématurité, qu’en sait-on? Voici un extrait du rapport  d’activités 2009 de l’association prem’up:

« Pour la première fois, les Français ont été interrogés sur ce qu’il savent et pensent de la prématurité. Commandité par la fondation, le sondage, réalisé par l’institut CSA en septembre 2009, révèle que leurs préoccupations et leurs inquiétudes sont directement liées à leur proximité personnelle avec ce phénomène. Les résultats soulignent également qu’une femme sur deux en âge d’avoir un enfant se sent concernée par la prématurité, mais que leur connaissance est limitées sur les facteurs déclenchant une naissance prématurée et sur les pathologies de la grossesse. »

Je n’ai pas été touchée, ou de loin, par la prématurité .

Mais lorsque j’ai été conviée à une table ronde organisée par les Ptites Pousses by Pampers, avec l’éminent professeur Dehan, j’y suis allée, par envie d’en savoir plus, de pouvoir amener ce sujet en connaissance de cause. Parce que j’ai eu cette impression, vérifiée par la suite, que la prématurité concernait de plus en plus de femmes.

Alors cet article (super sérieux pour une fois :) ) ne fera que lister des faits avérés. Je compte sur vous, lecteurs fidèles ou de passage, pour apporter vos questionnements, vos témoignages et vos prolongements à ce sujet, si vous y tenez bien sûr…

La prématurité, c’est quand?

C’est à partir de 37 semaines d’aménorrhée (avant 8 mois). Pour info, une grossesse à terme se situe à 41 SA. La prématurité moyenne, c’est une naissance entre 33 et 37 SA. On parle de grande prématurité entre 28 et 33 SA. (avant 7 mois.)

La prématurité, c’est qui?

55 000 prématurés par an en France (un peu plus de 6% des naissances), dont 15 000 grands prématurés. (dont 2250 décès, chaque année.)

Une augmentation de 15% des prématurés en 10 ans.

L’augmentation de la prématurité, c’est dû à quoi?

– les grossesses tardives.

– la fréquence des grossesses multiples.

– les accouchements provoqués avant terme pour protéger la santé de la mère et du bébé.

La prématurité, ça donne quoi?

« La prématurité peut être source de séquelles dont certaines perdureront toute leur vie : 10% des grands prématurés sont atteints d’une déficience motrice à l’âge de 5 ans et 12% sont atteints de déficiences intellectuelles au même âge. »

Les organes les plus vulnérables d’un nouveau-né prématuré sont ses poumons et son cerveau.

(propos recueillis sur le site prem’up.org)

La prématurité, comment la prévenir?

On peut lutter contre la prématurité, en dépistant les grossesses à risques.

« Les grossesses à risque peuvent entrainer un accouchement prématuré et implique le transfert de la maman dans une maternité bénéficiant de tous les équipements qui permettront d’accueillir au mieux le nouveau né prématuré. Sur toutes les naissances prématurées, on considère qu’il y a 35% de prématurité induite, c’est à dire provoquée par une pathologie maternelle (50%) ou foetale (50%).« 

Et après la naissance?

Les recherches tendent à prouver qu’un accompagnement des enfants, mais aussi des parents, est plus que nécessaire. Les parents participent de plus en plus activement aux soins.

Des actions de plus en plus précises sont menées. La fondation Prem’up a ciblé ses recherches sur trois axes:

– Améliorer les pratiques de soins auprès des nouveaux nés prématurés.

– Prévenir les handicaps graves liés aux lésions cérébrales.

– Prévenir l’avenir respiratoire des prématurés.

Pour en savoir plus, pour aider la recherche, pour soutenir les actions menées:

le site de la fondation Prem’up

l’INSERM

Bébépréma

Prématurité.com

Maman Bavarde.

10 réflexions sur “La prématurité

  1. Je ne pouvais pas lire ton article sans y déposer un commentaire puisque la prématurité je connais.
    Je suis moi même née à 36sa il y a 25 ans et ma fille à 35sa en février dernier.
    Sur mon blog, j’ai écrit des articles sur ma grossesse, j’étais totalement épanouie, ai travaillé jusqu’à 3 semaines de mon accouchement (j’étais en MAP car trop de stress au bureau et trop de transport).
    J’ai donc accouché à 35sa car poupinette avait le rythme cardiaque trop élevé.
    Je n’ai pas vécu l’accouchement comme je l’imaginais mais bon poupinette va bien, pas eu de couveuse et on est sorties toutes les 2 au bout d’1 semaine.
    Elle a eu du mal pour l allaitement donc prise de poids difficile mais au bout d’un mois sa courbe est bien remontée.
    Je trouve que l’on ne parle pas assez des bb prema et je te remercie pour ton article.

  2. Ma puce est née à 34 semaines, il y a presque 2 mois. Rien ne nous y avait préparé, puisque je travaillait encore. Le travail a juste démarré spontanément, on ne sait pas trop pourquoi. Et c’est vrai que l’on est peu préparé à ça.
    Ma puce n’a pas eu besoin d’aide respiratoire, mais elle est restée 8 jours en couveuse et avait besoin d’une sonde pour s’alimenter au début. Heureusement pour nous, elle a vite repris du poids et bien digéré. Dans tous les cas, c’est un moment compliqué pour nous parents. On essaie de faire face et de voir le positif. J’ai eu la chance de pouvoir rester à la maternité le temps que notre fille sorte, soit 11 jours. L’équipe du service de néonat a été super avec elle et avec nous. Aujourd’hui elle grandit bien et se porte comme un charme. Plus de peur que de mal !

  3. Ma laloutte est née à 37 SA + 4jours donc à la limite de la prématurité, j’ai du faire attention les 2 derniers mois et même si le risque était faible, je comptais chaque jour de gagner et à 37 SA pile, le stress a du se relâcher et elle est venue, petite crevette de 2,830kg, en pleine forme. J’ai eu de la chance mais je pense souvent à tous ces bébés et parents qui vivent cette terrible épreuve de la prématurité

  4. Merci beaucoup de ta contribution!!! Effectivement, c’est un sujet vraiment très important et qui n’a que très peu (pas?) été abordé par ici…!!!
    A titre personnel, je me demande si l’augmentation de la prématurité n’est pas aussi liée au fait que des foetus de plus en plus jeunes sont « sauvés ».. la limite de viabilité ayant été spectaculairement repoussée depuis 20 ans…
    Quoiqu’il en soit, je me dis que l’amélioration des conditions d’accueil pour minimiser le traumatisme et optimiser l’établissement des liens d’attachement (y compris via l’allaitement maternel) sont indissociables des progrès médicaux à proprement parlé…

  5. Crapouillette Ière est née à 28 semaines. 36cm, 1kg080… Grande préma, donc. Aucune causes liées à la grossesse, mais à des pb de santé très graves chez moi. Pour me sauver la vie, il a fallu la faire sortir (j’étais moi-même inconsciente, je n’ai pas vécu « l’accouchement »). Elle est donc partie en réa néonat’ à 60km de l’hosto où j’étais moi-même en réa. J’ai dû attendre 15 jours pour simplement être en mesure de la voir, et enfin la tenir dans mes bras… Le peau à peau, même avec le papa, nous a été proposé d’emblée dès qu’elle a été capable de supporter la température hors couveuse. Les soignants ont été géniaux, tout comme les médecins, les psy… Ils ne nous ont jamais rien caché sur les pb qu’elle risquerait de rencontrer jusqu’à ses 6 ans notamment, qu’ils soient physiques, intellectuels, pscychologiques… On a du bol, elle n’a strictement aucune séquelle. Cela dit, elle a une terrible peur de l’abandon, elle a fait des crises d’angoisse terribles à 2 ans 1/2. La scolarisation, la socialisation, ont été très difficiles. Mais on a tenu, toujours secondés par les pédiatres et pédopsy. Cet accompagnement des parents est primordial, et il est hyper important que les parents écoutent, même si c’est loin d’être facile. Il faut déjà faire le deuil de l’accouchement, du bébé parfait, joufflu etc…
    En tous cas, j’avais une seule question qui concernant la prise en charge de la douleur de ces tout petits bébés, notamment lors des soins invasifs. T’as appris des trucs ?

    • Je comprends tellement ce que Arsinoé écrit ici.
      J’ai accouché par césarienne en urgence à 35SA. Je contractais depuis plusieurs jours et le coeur de ma petite fille a finit par fatiguer. On ne me l’a pas montré à la naissance. Le samu est venu me la présenter quelques heures plus tard avant de l’enmener dans un autre hôpital où elle a fait 10 jours de réa puis 3 semaines de néonat. Un lourd moment à traverser mais tu connais.
      Ma cousine devait accoucher le même jour que moi et à accouché 2 semaines plus tôt encore que moi (pré éclampsie et n’a pas non plus vu son bébé avant plusieurs jours). Son petit était comme ta crapouillette…et j’en ai vu aussi beaucoup autour de nous.
      J’ai tiré mon lait pendant 3 semaines, je l’ai étiqueté, congelé et le lui ai apporté. Ensuite elle a appris à prendre au sein. Une victoire dans un contexte pareil.

      Aujourd’hui elle a 17 mois et me réclame énormément, repousse son papa. Ca ne m’avait pas effleuré l’esprit mais ta reflexion sur la peur de l’abandon m’interroge. Je vais essayer de lui expliquer les choses et d’être plus attentive.

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