Oui je sais, c’est un titre choquant… très choquant. Quand je suis tombée sur cet article du Guardian il y a quelques jours, je n’ai d’abord pas osé le lire. Je trouve parfois que toutes les informations ne sont pas forcément bonnes à connaitre, surtout quand j’ai l’impression que je ne peux pas y faire grand-chose. Et puis la curiosité a pris le dessus. L’auteur, Philippa Perry, est psychothérapeute. Elle commente un malheureux fait divers, le meurtre d’une mère par son fils de 14 ans.
La recherches semble indiquer que les parricides tombent sous 3 types de catégories : ceux commis par les enfants souffrant d’handicap mental, à la personnalité profondément antisociale et les enfants victimes d’abus (à peu près 90% des cas)
“In the short term I would be looking at widening choices about those ways of surviving. In the longer term I would want to provide trusting relationships so that pathways for optimism, empathy and ways of self-soothing can be formed. This would be pretty difficult as early influences tend to be the most lingering, but the brain retains some plasticity so that there is always hope that our mind can be positively influenced.”
“ A court terme j’essaierai d’élargir le plus possible le spectre des moyens de survie envisageables. A plus long terme j’essaierai d’établir une relation de confiance pour reconnecter l’enfant avec des traits de personnalité tels que l’optimisme, l’empathie et les manières d’aider l’enfant à guérir. Ce serait quelque chose d’extrêmement difficile si l’on considère à quel point la petite enfance est importante mais le cerveau est adaptable et il y a toujours la possibilité que l’esprit puisse être influencé de façon positive »
C’est vrai que le problème d’enfants parricides et comment les guérir et les réinsérer. Philippa Perry a écrit cet article suite a un terrible fait divers ou un enfant de 14 ans a tué sa mère à coups de marteau. A 14 ans, il est trop jeune pour être jugé comme un adulte et sa personnalité est sans doute encore en formation mais peut-on réussir à le réinsérer ? Peut-être, si on disposait d’une équipe de soignants et psychothérapeutes pour l’accompagner sur le chemin périlleux de la réinsertion. Mais la vérité est sans doute qu’avec le nombre grandissant d’actes violents étant commis par des enfants, les ressources pour les soigner sont sans doute insuffisantes et la clé est sans doute dans la prévention. Prévention auprès des parents et auprès des enfants.
“However, prevention is better than a cure. At antenatal classes, less time could be spent teaching parents-to-be how to cope with labour and birth, which are over swiftly, and more time on parenting skills that will have repercussions for a lifetime. We need to teach the basics of how children form a relationship and how to make that relationship as rewarding as possible for the child and for the parents.”
“La prévention est sans doute une meilleure solution que la guérison. Durant les cours de préparation à l’accouchement, on pourrait passer moins de temps sur le travail et l’accouchement, qui en général sa passe relativement rapidement, et plus de temps sur les méthodes d’éducation qui ont dse répercussions sur toute la vie de l’enfant. On aurait besoin d’enseigner les bases de la formation de la relation parent-enfant et comment construire une relation aussi épanouissante que possible pour les parents comme pour les enfants »
C’est vrai que durant la grossesse on passe beaucoup de temps à préparer la naissance et la chambre du bébé et puis après on se soucie des nuits du bébé, de ses dents… mais pas forcement sur la manière dont notre relation se forme. Pour être honnête, personnellement je me pose beaucoup de questions mais il y a tellement d’ouvrages et de points de vue différents sur le sujet qu’on ne sait pas vraiment qui lire ou croire.
La deuxième route de prévention qui est explorée est enseigner aux enfants les signes de l’abus pour qu’ils puissent les reconnaitre. “As well as continuing support for parents, all children need a safe support network so that they never need feel isolated. We need to teach children to recognise what abuse is, because as it is probably all they have ever known, they will not recognise it as anything other than the norm”.
“ Parallèlement au support continue dont les parents ont besoin, tous les enfants ont besoin d’un réseau de soutien pour qu’ils ne se sentent jamais isolés. Nous avons besoin d’apprendre à nos enfants à reconnaître les signes d’abus, parce que si c’est tout ce qu’ils connaissent, ils ne se rendront pas compte que la situation n’est pas normale. »
Philippa Perry finit son article sur un proverbe que j’ai souvent entendu en Grande-Bretagne : « it takes a whole village to bring up a child » (« il faut tout un village pour élever un enfant »). C’est un ancien proverbe africain qui enseigne une vérité éternelle : aucun homme, femme ou enfant ne peut vivre dans l’isolement. Si la famille est en constante évolution, les liens communautaires restent et seront sans doute toujours partie intégrante de notre identité, l’homme étant avant tout un être social.
Je traite d’habitude de sujets plus légers dans mon blog mais j’aime parfois partager mes coups de tête, mes coups de gueule. Les commentaires de cet article sur le site du Gardian sont aux vitriols… Je comprends, c’est un sujet qui ne laisse pas indifférent. Y-a-t-il une « bonne manière » de traiter ce sujet ? Sans doute pas. Est-ce-que ça veut dire qu’il ne faille pas traiter ce sujet ? Je ne crois pas, parce que se voiler la face ne sert jamais à rien.
C’est clairement un vaste sujet et qui a été reçu de façon très mitigée sur le site du Guardian. Les commentaires sont très durs envers l’auteur. Je trouve que cet article a le mérite d’exister et de lancer le débat. Au final, cet article m’a réellement fait réfléchir. En tant que parent, je fais tout ce que je peux pour protéger mon enfant mais parfois protéger c’est peut-être aussi expliquer des sujets aussi difficiles que celui-ci. Parceque savoir c’est pouvoir, que l’on vit en communauté et que l’on doit faire tout ce qu’on peut pour protéger les siens mais aussi son prochain… Et vous, qu’en pensez-vous ?
French Girl in London
Merci beaucoup de tes réflexions sur ce sujet si complexe et si interpellant…!! Il appelle la question de la résilience (qu’on n’a plus trop évoqué ces derniers temps sur les VI bouh!!!) mais aussi celles de la maltraitance (non plus pas beaucoup évoquée) et enfin celle des relations ambivalentes d’amour et de haine entre parents et enfants (y compris les enfants maltraités, d’où peut être ces situations extrêmes…).
A titre personnel, je ne crois absolument pas que la préparation à la naissance soit le meilleur moment pour se poser ces questions, ou du moins TOUTES ces questions… L’accueil de l’enfant, la relation d’attachement doit bien entendu en faire partie, mais on ne peut pas mettre la charrue avant les boeufs!!! Par contre, je pense qu’un accompagnement du même type devrait être proposé tout au long de l’enfance et de l’adolescence aux parents qui le souhaitent et pas seulement dans les cas d’épuisement parental, de dépressions, ou de problème éducatif grave…!!! Quant à savoir si ces propositions pourraient toucher le public concerné par les situations plus que dramatiques que tu décris, rien n’est moins sûr…
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