Etre mère m’a appris beaucoup au sujet de mon rôle comme fille. Ce double rôle mère-fille que j’ai la chance de jouer (car ma mère est toujours bien présente dans ma vie) je le chéris. Plus ça avance et plus je me rends compte de ce que je peux rendre à ma  mère.

Comme je voudrais partager ce sujet avec les Neuroneuses des Vendredis Intellos, j’ai cherché une référence qui exprimait plus ou moins ce que je voulais dire et j’ai eu le coup de foudre pour cette référence:
“The kind of daughter that you are becomes more important the older you get. When you are young, you have endless opportunities to make your mother proud. When you are older your opportunities are more about doing right by them and for them.”
“Plus le temps avance, plus vous prêterez de l’attention à votre rôle de fille. Quand vous êtes jeunes, vous avez un nombre incalculable d’opportunités pour faire en sorte que votre mère soit fière de vous. En vieillissant, ces opportunités vous poussent plus à faire les choses correctement envers votre mère”
Candace Alper pour ModernMom.com dans l’article “Lessons Learned About Being a Daughter From My Mom

3 générations de femmes. Qui apprend le plus à qui?

Comme tout le monde j’ai commencé ma vie comme étant l’enfant de quelqu’un. J’ai eu la chance de grandir auprès de mes parents biologiques et de les avoir tous les deux toujours près de moi.
Comme tout le monde j’ai été loin d’être la fille parfaite. J’ai fait ma dose de conneries mais rien de bien grave. J’ai sortie ma dose de “je te déteste”, j’ai rêvé que j’étais la fille adoptive et que mes parents biologique faisaient partie de la famille royale en Inde (WTF?!!), j’ai attendu avec impatience le moment où je pouvais vivre seule, loin d’eux.

J’ai été vivre loin d’eux, j’ai même complètement coupé les ponts pendant un moment. Puis j’ai été vivre encore plus loin, à l’autre bout du monde! Mais je suis revenue. Que de vivre six mois sans eux, ça a été une révélation. Je pouvais bien vivre sans mes parents. Ils n’étaient pas les dieux ni les démons que je les imaginais. A mon retour je les voyais pour qui ils étaient: des gens. Des adultes qui avaient fait tout ce qu’ils pouvaient pour m’instruire, m’éduquer, me faire grandir sans aucun des soucis ou traumatismes qu’ils avaient vécu en tant qu’enfant. Et qui avaient fait un sacré boulot, faut réussir à me suivre, hein!!

Oh ils ont fait leurs erreurs mais là n’est pas la question.

La question est que, lorsque j’ai eu ma fille, j’ai commencé à voir le parcours que mes parents ont entamé en tant que parent et j’ai commencé à me projeter à leur côté, au même age. Et j’ai vu que les choses “ultra méchantes” qu’ils m’avaient fait (ne pas vouloir m’acheter tel habit ou ne pas me laisser sortir en boîte à 14 ans)… que ces choix étaient justifiés.

Ceci n’est qu’une photo. Je ne tricoterais jamais le même pull pour ma fille que celui que je porte!

Ma mère m’a préparé à mon rôle de mère depuis que je suis toute petite. Elle a toujours systématiquement refusé de m’acheter des Barbies. Ce souvenir vient à me réconforter maintenant, 25 ans plus tard car je fais ce même choix et, même si je me souviens de la peine que j’avais quand j’étais petite, je vois maintenant la futilité de ces moments. J’ai survécu au manque de Barbie et je me souviens toujours des conversations:
“Mais maman, j’en rêve tous les jours d’avoir une Barbie, s’il te plaît!!!”
“Et bien c’est très bien ma fille. Si je te donnais une Barbie, je te volerais tes rêves et je n’ai pas envie de te faire ça voyons!” (ma mère, ce héros!!)

Ma mère m’apprends que les “le jour où moi j’aurais un enfant, je ferais ……….” sont arrivés maintenant. Et parfois je tiens ma promesse d’antan (ma fille de 4 ans a le droit de choisir toute seule ses habits à acheter par exemple) et puis parfois… bah parfois ma mère doit bien se foutre de ma gueule (j’avais toujours juré donner des bonbons tous les jours à mes enfants… hmmm….).

D’un autre côté, ma fille m’a appris à être une meilleure fille pour mes parents. Elle m’a montré le rôle que je joue dans la vie de ma mère. Elle m’a appris que, si je veux éviter que ma mère m’appelle tous les jours en me disant “je t’ai jamais au téléphone, ça m’énerve!!” et bien qu’il suffit de décrocher le téléphone et d’appeler ma mère moi-même. Il est temps d’arrêter d’être la petite fille à sa maman. Il est temps de devenir la fille qui écoute, la fille qui ose parfois conseiller, la fille qui raconte ses déboires de mamans pour que sa propre maman sourit à l’écouter, qu’elle secoue sa tête en se disant que sa fille ne s’en sort pas si mal que ça et que elle-même elle s’en est aussi tiré plutôt bien.

Le billet de Candice Alper se finit avec ce bel espoir que moi aussi j’ose avoir:

“It’s a whole different kind of pride now in my grandmother’s eyes when she says “there’s nobody like my Lainie” because it is pride that is saturated with gratitude.”
“C’est une toute autre fierté que je vois dans les yeux de ma grand-mère quand elle dit “Ma fille Lainie est vraiment unique”, c’est une fierté saturée de gratitude.”

Défi du jour: APPELLE TA MERE!!!

Le jour où une femme se rend compte que sa mère avait raison est le jour où elle a une fille qui pense qu’elle a tort!

Ilse