La pédagogie Montessori est centrée sur l’autonomie psychique de l’enfant, sa capacité à gérer ses envies et ses besoins, mais aussi sur son autonomie matérielle. Sortir une activité, s’installer confortablement, la ranger puis nettoyer son espace de jeu sont les premiers objectifs visés dans ce domaine.
Voici un extrait du chapitre « Je veux le faire tout seul » du livre de Tim Seldin Eveiller épanouir encourager son enfant : Participer aux tâches ménagères.
Les enfants ont une envie bien naturelle de nous suivre partout dans la maison quand ils sont petits. Ils ont souvent envie d’aider, ne serait-ce que pour se sentir utile et grand.
Considérez les tâches ménagères comme une activité familiale à laquelle les enfants sont conviés à participer même quand ils sont très jeunes. Votre enfant aura ainsi un sentiment de fierté à garde le jardin et la maison propres et rangés. Cela ne doit jamais être vécu comme une corvée, mais comme une activité qui permet d’acquérir le sens de l’ordre et du travail bien fait.
On parle ici d’enfants de 2 à 6 ans, il me semble bien de commencer à « imposer » certaines tâches à partir de 6-7ans, pour « le bien de la communauté » ;)
Commencez par rassembler le matériel dont votre enfant aura besoin pour vous aider. Il lui faut un petit balai, une serpillère et un seau à sa taille, un petit plumeau, des chiffons et quelques-uns des produits d’entretien que vous utilisez. Il doit aussi pouvoir accéder aux endroits où il a le plus envie d’aider, mais qui sont trop hauts pour lui, comme l’évier.
Personnellement, je n’utilise plus de seau et serpillère depuis 1962, vive la microfibre. Bon, pas très écolo, mais pas de produit d’entretien, ni de serpillère en coton qui pollue avec les insecticides …
N’oubliez pas que, contrairement à nous adultes, qui effectuons ces tâches machinalement, les enfants ont besoin qu’on les leur décompose en petites étapes. Quand votre enfant apprend à faire quelque chose, il est important de ritualiser ces étapes, en éveillant à ce qu’il utilise chaque fois le même matériel et dans le même ordre. Les enfants apprennent en s’exerçant et en répétant des gestes. Ne soyez pas étonné s’il lui faut des semaines ou des mois pour acquérir une compétence.
On retrouve là la base des « leçons en trois étapes » de la pédagogie Montessori.
Bien sur, le but n’est pas de faire de votre enfant un petit esclave. Acceptez qu’il ait parfois très envie d’aider, alors que, à d’autres moments, cela ne lui dit rien parce qu’il est plongé dans une autre activité.
Bon je crois que mes petits ouvriers qui pédalent dans ma cave vont devoir retourner en Chine, suis déçue…
S’il veut aider, c’est généralement parce qu’il cherche à capter votre attention et à obtenir votre approbation. Le jeune enfant effectue rarement une tâche de lui-même. Il y a plus de chances qu’il vous suive partout et veuille vous aider dans ce que vous êtes entrain de faire. Si vous adoptez la bonne approche, c’est-à-dire sans la harceler, sans montrer d’impatience, sans le critiquer et sans refaire ce qu’il n’a pas parfaitement bien fait, il prendra plaisir à vous aider à tenir la maison.
Une grande question m’envahit soudain : Tim Seldin, il a des enfants ? Et si oui, il a entendu parler de Comment ne pas être une mère parfaite ? Là j’ai un gros doute …
Sinon, voici une liste des tâches qu’on peut proposer :
– Se servir d’une petite carafe pour verser dans un verre. On peut laisser notre petit s’entrainer avec des lentilles, pour limiter les dégâts. Et on passe à l’eau dès qu’il n’en renverse plus.
– Couper et tartiner avec un couteau à beurre
– Nettoyer une table, en apprenant à bien essorer l’éponge ou la lingette
– Balayer le sol
– Se laver les mains, …
On parlera de se débrouiller seul dans la salle de bain au prochain épisode …
Elodie, du blog Conseils éducatifs
Sympa ce billet.
Nous, Surprise veut absolument fermer les tiroirs entrouverts. Et c’est lui aussi qui ferme le lave-vaisselle.
Depuis le déménagement, il a découvert la machine à laver et adore regarder le linge tourner.
Depuis quelques jours, c’est aussi lui qui mouille sa lingette lavable avant de changer la couche, et il veut essuyer la tablette de sa chaise haute. Pour lui, c’est un jeu et il adore qu’on l’applaudisse quand il a fini.
Bref, je me retrouve très bien dans ce que tu dis. (et euh, moi, je refais ou je finis ce qu’il n’a pas pu/voulu faire ou finir. Parce que, allumer l’eau pour mouiller la lingette, c’est très chouette, mais l’arrêter hein…^^’)
Oui, j’aime bien ton article : tout est dans l’art délicat et peu évident de proposer sans imposer et sans craquer quand on voit qu’en grandissant, leur intérêt est de moins en moins porté sur les activités de rangement et de nettoyage de leur lieu de jeux et d’apprentissages et de sommeil… toujours cette petite voix qu’on n’a pas oublié et qui rabâchait « range ta chambre! » … mais nous, peut-on faire autrement ? peut-on vraiment ne pas montrer d’impatience et un plaisir chaque fois présent à faire ces tâches utiles mais toujours répétées, et avec d’autant plus de patience si nous les faisons ensemble ?? Entre les intentions et la pratique, notre patience n’est pas toujours parfaite… alors, quoi? Les arguments magiques pour qu’ils fassent « leur part » sans jamais rechigner existent-ils? Pas si sûr…
Mais mettre à leur taille ou adapter et les impliquer sans arrière-pensée est d’une grande aide… c’est pour ça que j’aime ton article : les autonomises est l’essentiel, pas vraiment qu’ils fassent leur part finalement, même si parfois (souvent?) ça nous pèse à nous parents ! ;)
Merci beaucoup de ta contribution!!! ça fait plusieurs fois que je vois passer cet auteur sur les VI et j’avoue qu’il me laisse perplexe: d’abord la politesse, puis le ménage…. Ce sont des choses importantes bien sûr, mais quand même…!! ;) J’attends avec impatience le passage sur le bain!!!
Bon sinon, sur le fond, je suis assez d’accord… Je ne suis néanmoins pas persuadée que les enfants demandent à participer pour capter notre attention, ou susciter notre approbation: je pense simplement que cela s’inscrit dans leur mode d’apprentissage instinctif par imitation… Donc à ce titre, pourquoi les en priver??!!! Quand il dit « n’en faites pas vos esclaves », je pense que ça ne serait pas venu à l’esprit de beaucoup de parents mais néanmoins, je pense qu’il est nécessaire que les enfants aient conscience que leur travail « sert » à la communauté… sinon, on en arriverait à considérer le passage du balai au même titre qu’un exercice de mathématique, celui là même qu’on aura critiqué pour son manque d’ancrage au réel!!! Bref, selon moi, l’imitation ne marche que dans un contexte un minimum « authentique », qui implique donc que l’enfant soit conscient du service rendu…
Chez nous, Gros-Plein-de-Lait a-do-re aider au ménage!!! Vu comme je suis alerte ^^, il n’a pas son pareil pour me dénicher les petites pièces des playmobils égarés par les grands et il sait que je lui en suis extrêmement reconnaissante!!! Il est aussi super fortiche pour vider la machine à laver et remplir le sèche linge!!!
En conclusion, tout ceci me fait assez penser au centrage sur l’activité des adultes que propose par exemple le concept du continuum…
Ici je n’ai jamais envisagé de faire participer mes enfants (2 et 4 ans seulement !!!) au ménage pour m’alléger la tâche, en revanche comme elles sont forcément dans mes pattes dès que je veux absolument avancer un truc hyper vital (ou pas… peu importe), j’ai pris l’habitude de voir comment les intégrer à ce que je fais pour les occuper, et qu’elles arrêtent de me harceler de demandes diverses et variées lol
Donc les trucs qui ont marché, plus ou moins suivant les périodes :
– mettre le linge sale dans le lave-linge, ou m’aider à le sortir le linge mouillé (poulette2, à peine 14 mois à l’époque, en action : http://bienvenuechezlesgones.blogspot.fr/2011/04/travail-des-enfants-la-releve.html), me passer les vêtements pour que je les étende, voire essayer de les étendre elles-mêmes,
– m’aider à mettre le couvert (genre porter des petites choses, mettre les couverts à la bonne place – ou pas d’ailleurs),
– faire les poussières des étagères du bas, en flanquant tout par terre au passage,
– passer l’aspirateur (ou chevaucher l’aspirateur et se laisser tirer par maman… c’est plus drôle),
– préparer la vinaigrette, ou participer à la réalisation du repas. Ma grande de 4 ans en ce moment aime mélanger, casser les oeufs, laver les légumes. Les enfants peuvent aussi être mis à contribution pour transvaser (j’épluche les pommes de terre, tu les mets dans le plat). Pas forcément indispensable, mais ça occupe aussi…
– arroser les plantes vertes (malheureusement, la mise à disposition de petites carafes conduit aussi au développement d’une manie d’arrosage extrêment néfaste aux plantes vertes !)
Pour ce qui est de verser l’eau, etc. ça rentre plus pour moi dans un apprentissage de l’autonomie pour ses propres besoins que ceux de la collectivité. C’est vrai que mettre à leur disposition du matériel adapté leur permet d’être plus vite autonome et Montessori proposent de nombreuses pistes en ce sens.
Le bouquin de Tim Seldin, je l’est, et je ne m’en sers plus vraiment. C’est une vulgarisation de la pédagogie Montessori qui a le mérite d’être accessible, mais qui s’éloigne parfois un peu de l’esprit montessorien, d’une façon qui nous paraît parfois étrange car éloignée de notre culture (c’est un auteur américain si je me souviens bien).
Ceci dit, ces points « bizarres » restent peu nombreux, la majorité du contenu du livre est assez intéressante pour quelqu’un qui découvre la pédagogie Montessori.
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