Les premiers jours de la vie de bébé sont extraordinaires. Ils ne sont pas faciles, non, mais ils nous mettent en face de tous nos a priori, nous confrontent à la réalité d’être parents. Là, il faut assurer, on n’a pas le choix. Et la première grande décision à prendre, c’est la façon de nourrir notre enfant.

J’ai pour ma part opté pour l’allaitement. C’est une décision importante qui, de ce que j’ai pu en voir jusqu’ici, a beaucoup plus d’impact sur ma vie que ce que j’aurais pu en penser !

Ce que j’ai pu lire dans les livres à ce propos, le voilà : l’allaitement est provoqué par la mise au sein du nouveau-né. Cette mise au sein stimule la lactation, qui dans les premiers jours est constituée du colostrum. Le volume de colostrum produit est très faible (quelques millilitres – j’ai tiré ce liquide 2 jours après l’accouchement et j’ai produit… 1,4 mL !!!), c’est normal, c’est ce qui fait que bébé perd du poids les premiers jours, le temps que tout se mette en route. Normalement, au bout de 2/3 jours, la montée de lait se fait et le volume produit augmente : quelques millilitres, puis quelques dizaines de millilitres, et ensuite la production augmente avec la prise du bébé.

Tout se fait donc « naturellement ». Mais ce qu’on oublie de dire souvent, c’est que l’angoisse de la maman pendant la mise en place de l’allaitement est elle aussi naturelle, et aussi qu’un bébé ne se laisse pas mourir de faim. Deux choses que j’aurais bien aimé que les sages-femmes me disent à la maternité.

Trois jours après l’accouchement, c’est normalement le moment de la montée de lait, mais c’est aussi celui de la perte de poids maximale du bébé et enfin, c’est le moment où on a le taux d’hormones dans les chaussettes… Autant dire que tout est réuni pour une méga déprime, pour peu que la montée de lait ait un peu de retard ou que le bébé ait perdu un peu plus de poids que la norme. La norme est l’ennemie de l’allaitement, c’est ce que j’ai compris de toute cette expérience : les 10% de perte de poids, les 3 heures entre deux tétées, les volumes de lait produits par jour… Tout ça, c’est à prendre avec beaucoup, beaucoup de recul.

En fait le seul indicateur, c’est bébé : quand il pleure, il y a de grandes chances qu’il ait faim… Même si on lui a donné 20 minutes avant. Alors zou, au sein. Et si ça ne marche pas, il y a la couche sale, le rot qui n’a pas été fait, le caca qui ne passe pas… Plein d’explication qui sont des pistes pour agir ou pour faire un câlin en attendant… que ça passe.

Un petit schéma issu du site de la Leche League m’a aidé à comprendre comment ça se passe concrètement quand bébé tète :

C’est donc normal que bébé s’arrête, « tétouille »… La tétée est d’autant plus longue qu’on a moins de canaux lactifères. Une conseillère en allaitement de la ville de Paris est venue à la maison peu après mon retour, et m’a expliqué que nous avions en moyenne une quinzaine de canaux… Mais que certaines d’entre nous en  avait seulement 7, et d’autres 20. Pour ces dernières, la tétée est expédiée en 10 minutes. Pour les autres c’est plus long !

Cela fait maintenant presque 2 mois qu’Hadrien est né et l’allaitement est bien en place maintenant. J’ai eu la chance d’être bien entourée par ma famille, d’avoir la visite de la conseillère… Ce n’est pas le cas de toutes, et si vous avez besoin d’information je vous conseille de faire un tour sur le site de la Leche League. Dommage que cette association ne distribue pas des feuillets d’information dans les maternités, car leur site est vraiment une mine d’or d’explications, de conseils et de contacts…

J’aimerai continuer à allaiter le plus longtemps possible, mais depuis le début je me dis toujours la même chose : mon ressenti passe toujours avant. Si c’est trop dur, trop pénible ou trop prenant, si un jour le temps que j’y passe et l’énergie que j’y mets sont une trop grosse charge pour mon équilibre, il y aura toujours les formules infantiles… Et ce sera très bien !

Dans tous les cas pour cette étape importante, rien de vaut l’échange : pour les mamans qui lisent ce billet, comment avez-vous géré l’alimentation de votre nouveau-né ?

Lune de sable