C’est un sujet qui a déjà été traité, de nombreuses fois, chez les VI. Mais j’ai quand même envie d’y mettre mon petit grain de sel…

La crainte du moment des repas. Mangera, mangera pas aujourd’hui???? Et quand le nombre d’enfant autour de la table augmente, les tensions vont de pair.

Pourquoi tant d’inquiétudes autour de ce moment de plaisir, de convivialité, de calme? Pourquoi les repas deviennent un champ de bataille où se mêlent chantage et désespoir?

Je suis tombée par hasard sur ce site : http://www.enfants-ados.com et j’ai pu y lire ceci:

« Chaque jour, l’heure de passer à table est synonyme de bataille pour les parents dont l’enfant ne mange que très peu.
Le refus obstiné de bon nombre d’aliments, les petites quantités ingérées, le « non » répétitif face à une assiette pleine transforment en effet le moment du repas en une véritable situation de stress tant pour l’enfant que pour ses parents.
Que faire face à un enfant qui refuse de manger ce que sa maman lui a préparé avec tant d’amour ? Comment ne pas céder à l’angoisse, la colère et le stress.
Parce qu’un enfant qui a un bon appétit est associé à un enfant en bonne santé, à contrario, la crainte que son enfant ne s’alimente pas suffisamment arrive en première position chez les parents. »

Alors bien sûr ces mots m’ont parlé un langage plutôt familier. Et pourtant… Est ce qu’un enfant qui a un « bon » appétit, un enfant que nos grands mère trouveront en Bonne Santé, parce qu’il Se Porte Bien, parce qu’il dévore est un enfant en meilleure santé??? non je ne crois pas.

Tout d’abord, tout comme les adultes les enfants n’ont pas toujours le même appétit. Ils adaptent ce qu’ils mangent à leurs besoins.

Lorsqu’un adulte se sert d’un plat, la ration choisie n’est pas le fruit du hasard mais exactement celle dont il a besoin pour être rassasié. C’est le fonctionnement magique de notre cerveau. Pour un enfant c’est la même chose sauf que…

Sauf qu’un enfant, en général ne se sert pas tout seul. Il a dans son assiette la ration que sa maman ou son papa, bien intentionné, a préparé et a choisi pour lui.Ce qui ne va pas spécialement correspondre à ses besoins du moment.

Est ce que quand on force un enfant à terminer son assiette, on ne dérègle pas le fonctionnement de son organisme, en plus de devenir maltraitant… C’est une question que je me pose souvent quand j’entends « c’est bien il a tout fini » à savoir peut être, il est bien gavé !

Ce qui est important c’est de présenter à l’enfant une alimentation diversifié et équilibrée. De le laisser choisir, ou picorer et s’il le peut l’aider à se servir seul, en fonction de ses besoins.

Ce qui est important c’est de trouver ou retrouver le plaisir de manger, la convivialité, le partage et l’amour.

Malheureusement au quotidien c’est pas si facile. Il y a la littérature et le terrain. Et sur le terrain parfois il faut courir vite… très vite. J’ai l’impression de faire des sprints. Et les sprints ça fatigue, ça creuse l’appétit. De ce côté là je n’ai aucun souci.

A table avec mes loulous j’essaye de prendre de la hauteur, de me dégager de ce quotidien pesant qui me fait devenir « robot ». J’essaye de vivre avec eux dans toutes mes actions. J’essaye de les écouter, de les regarder vraiment. A travers le jeu et l’imaginaire on arrive à passer des repas sympas. On chante, on rigole, on se lève parfois juste deux secondes pour mimer quelque chose. Certains aliments passent d’une assiette à l’autre, de façon raisonnable. J’ai encore un peu le stress des horaires car chez nous ça traine à table; j’essaye de ne plus commencer à débarrasser quand mon grand n’a pas encore commencé son dessert.

Avant je croyais qu’être une bonne maman c’était leur faire de bons petits plats équilibrés diversifiés avec des aliments soigneusement choisis. Maintenant je sais que ça ne suffit pas. Il faut aussi animer le repas, participer, être à l’écoute, être disponible… Et oui c’est pas si simple d’être parent!

Notre bulle à nous