Peut-on vraiment juger la supériorité d’un model parental sur un autre ? Je ne suis pas sure… Donc quand je suis tombée sur cet article de Pamela Druckerman dans le Wall Street Journal , à propos de son ouvrage « bringing up bébé », j’étais sceptique. Pamela est une américaine à Paris et après quelques mois dans la capitale, elle semble vraiment impressionnée par le model français. En fait son article compare les méthodes d’éducation françaises, jugées plus strictes et plus traditionnelles, à celles des Américains qui ont plus une tradition d’enfants rois.

“Why was it, for example, that in the hundreds of hours I’d clocked at French playgrounds, I’d never seen a child (except my own) throw a temper tantrum? Why didn’t my French friends ever need to rush off the phone because their kids were demanding something? …”

“ Pourquoi, par exemple, après toutes ces heures passées dans les aires de jeux françaises, je n’ai jamais vu un enfant faire un caprice (à part ma fille) ? Pourquoi aucune de mes amies française ne m’a jamais raccroché au nez parce qu’elles devaient urgemment aller s’occuper de ses enfants ?… »

Alors comment Pamela Druckerman caractérise l’éducation à la française ? D’après elle, c’est un mélange de calme et d’autorité. Nous autres françaises aurions trouvé la bonne combinaison du rôle de mère et de femme :
– une absence de culpabilité (notamment dans le placement en crèche)
– un recours accepté à la structuration et à l’interdiction comme mode d’éducation (heures des repas, interdiction de regarder la télé).

Je dois dire que je ne suis pas tout à fait sure que ce soit une spécificité française. Elle n’a jamais du entendre parler de Gina Ford, mais l’auteur de la bible britannique « the contended little baby book » est aussi l’avocate d’une approche plus disciplinée de l’éducation.

“American parents want their kids to be patient, of course. We encourage our kids to share, to wait their turn, to set the table and to practice the piano. But patience isn’t a skill that we hone quite as assiduously as French parents do. We tend to view whether kids are good at waiting as a matter of temperament. In our view, parents either luck out and get a child who waits well or they don’t.”

“Les parents américains souhaitent aussi, bien évidemment, que leurs enfants soient patients. Nous encourageons nos enfants à partager, attendre leur tour et à s’exercer au piano. Mais la patience n’est pas une qualité que nous encourageons autant que les parents français. Nous avons tendance à voir la patience comme un trait de personnalité. Pour nous, soit les parents ont la chance d’avoir un enfant patient, soit ils ne l’ont pas. »

Donc chez nous, ce sont les enfants qui s’adaptent aux parents, pas l’inverse. L’éducation française serait plus cadrée, laissant aux enfants une certaine liberté au sein de ce cadre.
Je ne suis pas sure que le type d’éducation que Pamela Druckerman décrit soit typiquement française. J’ai beaucoup d’amies anglaises qui élèvent leurs enfants de façon similaire. Peut-être est-ce plus une éducation européenne ?

Et puis je ne sais pas si le fait que les enfants soient plus faciles à contrôler en fasse nécessairement une meilleure éducation. C’est certainement plus facile pour nous, les parents, mais je crois qu’il n’y a pas d’éducation parfaite : ça dépend de l’enfant, de son caractère, de ses circonstances économiques et sociales, de s’il a des frères et sœurs et puis surtout… du pays où il vit. Et vous qu’en pensez-vous ?

French Girl in London

Pour la version « plus perso » de cet article c’est par ici