La réalité en question est la suivante :
***** ˂—˃*** **
(…) C’est vrai partout dans l’univers. (…) L’arithmétique est apparue (et apparaît) quand les homes ont commencé (et commencent…) à prendre conscience de cette réalité numérique de la nature et à y réfléchir. »
« Qu’est-ce que ça nous apporte ? Cela nous apporte la chose suivante : au lieu d’avoir à mémoriser des douzaines de choses » pour cette réalité, « quatre suffisent (…) En bref, toutes les tables d’addition ou de soustraction que l’on donne aux enfants à mémoriser, peuvent être redécouvertes et écrites par les enfants eux-mêmes. L’avantage de cette dernière méthode c’est que notre esprit est bien plus puissant à découvrir qu’à mémoriser, ne serait-ce que parce que découvrir est en soi beaucoup plus amusant. Un autre avantage, c’est que toute cette arithmétique (et par extension toutes les mathématiques) qui semblait pleine de mystères, de coïncidences et de contradictions, apparaît tout à fait sensée. »
John Holt explique comment faire une calculatrice artisanale toute simple avec du papier (et un crayon) , très pratique et efficace ! « Les enfants qui utilisent cette calculatrice artisanale vont rapidement découvrir des choses qu’un apprentissage par cÅ“ur ne leur aurait jamais révélé. »
Nous la testons ici, et ça semble presque magique… quand l’enfant est prêt.
« Même avec de très nombreuses explications, personne ne pourra interpréter un système de symboles non familier pour en déduire une réalité qu’il représente. Il faut d’abord faire l’opération dans l’autre sens. »
John Holt explique comment on peut comprendre ainsi les multiplications, les factorisations, divisions, fractions… à partir d’une donnée réelle toute simple, permettant aussi de comprendre et trouver les nombres « premiers ». Tellement simple expliqué ainsi !
De même tellement simples à connaître ses tables une fois qu’on a vu comment elles fonctionnent et de les utiliser. Se familiariser avec les tables est bien pratique au quotidien, et John Holt en fait un jeu, une sorte de challenge avec soi-même. Il montre comment faire remplir ses grilles à un enfant, en lui laissant le temps nécessaire, et sans y apporter de correction : l’enfant se familiarise au fur et à mesure avec les tables et leur structure, et remarquera bien que l’un des nombres introduit des contradictions et donc semble faux, « comme s’il n’était pas à sa place, exactement de la même manière qu’un enfant qui apprend à lire par lui-même remarque ce genre de contradictions quand il se trompe de mot. Ce qui est bien plus important que de savoir les tables de multiplications en tant que telles, c’est que l’enfant acquière le sentiment que les nombres se comportent d’une manière sensée et ordonnée. (…) Quel que soit son rythme, arrivera un jour où l’enfant aura rempli tous les produits de la grille. Si la grille est (…) placée dans un endroit bien visible, remplir la dernière case va être un moment assez excitant. »
John Holt explique que même si l’enfant choisit de se servir d’une calculatrice (et sait s’en servir) pour remplir sa grille, il faut le laisser faire, « car même ainsi il pourra remarquer certaines structures ». « Le jeu peut aussi devenir : « Combien de cases est-ce que je peux remplir sans utiliser la calculatrice ? » Surtout ne pas lui demander de combien de cases il se souvient, car ils n’en sont pas là  : ils n’ont pas encore conscience de s’en souvenir… mais après avoir rempli plusieurs grilles vierges (de plus en plus facilement et rapidement, mais de lui-même, pas comme pression), battant ses propres records, commençant par ceux qu’il trouve les plus faciles, et petit à petit intégrant les autres sans même faire l’effort démotivant d’apprendre ses tables par cÅ“ur.
« Le problème avec la plupart des exercices d’arithmétique c’est que soit les enfants les trouvent ennuyeux, soit ils leur font peur. Résultat, s’ils ont appris quelque chose, l’expérience a été si déplaisante qu’ils vont bien vite l’oublier. » Transformer en jeu facile l’assimilation des tables donne envie d’en savoir plus, cette excitation qui prend au ventre quand on comprend et/ou apprend quelque chose qui nous semblait mystérieux auparavant.
John Holt raconte des anecdotes de séances avec ses élèves très vives et enthousiasmantes. Multiplier des grands nombres, aborder et comprendre les fractions, comprendre que « l’infini » n’est pas un nombre et même pas un nom, mais plutôt un adjectif qui signifie sans limite, ou sans fin ; faire des jeux mathématiques, aborder l’économie domestique (que tout enfant devenu adulte indépendant sera un jour obligé de pratiquer, mais pourquoi attendre pour aborder du sérieux, après tout, les choses peuvent être sérieuses et amusantes?) , résoudre des problèmes , pas ceux sans intérêt qu’on propose souvent aux élèves, mais trouver la solution d’un problème que l’on a vraiment envie de résoudre est très motivant (…) Trouver comment fonctionnent les chose, résoudre des problèmes, c’est la chose la plus amusante que les êtres humains sachent faire »
Apprendre la musique
Apprendre à l’aimer avant tout, et pour l’aimer il faut l’écouter, écouter toute sorte de musique, tout ce qui peut toucher le cÅ“ur et les oreilles, épanouir les sens en quelque sorte. Mais il ne faut pas suggérer à un enfant d’apprendre la musique si son envie n’existe pas : jouer parce qu’on en a envie, et alors viendra l’envie d’apprendre à jouer autre chose… La tyrannie des répétitions devient un véritable plaisir du moment que celui qui joue ne le fait pas pour les autres mais pour soi avant tout… le plaisir de jouer pour les autres ne peut venir qu’après… john Holt évoque la méthode Suzuki, introduisant la musique au quotidien dès la grossesse et les premières années de l’enfant, et incitant les enfants à reproduire (d’abord assez maladroitement, évidemment) ce qu’ils entendent autour d’eux, de même que l’enfant est baigné dès ses premiers instants d’audition dans sa langue maternelle… Les airs sont devenus familiers et c’est d’abord cette familiarité qui rend facile et agréable l’apprentissage de la musique ou de la langue. Les récitals mélangent tous les niveaux, tous les âges, il n’y a pas de star, ni de sentiment de compétition : « juste un groupe d’enfants qui se réunissent pour jouer de la musique pour leur plaisir, le plaisir de leurs parents et de tous ceux qui sont là pour les écouter. »
Bien sûr tout n’est pas parfait : on n’autorise pas les enfants musiciens confirmés à apprendre à accorder leur instrument, alors que c’est important, par exemple. « Ce sont surtout des ressources très utiles pour les enfants qui apprennent la musique ainsi que pour leurs parents (qui peut-être apprennent eux aussi.). L’astuce c’est de les utiliser mais de ne pas s’y restreindre. Il faut étendre l’univers de vos enfants : encouragez-les à improviser, à écrire des petits morceaux. Encouragez-les à composer pour les autres et à commencer aussitôt que possible à jouer de la musique » de tout registre. « En bref, pensez à ramener l’apprentissage de la musique vers l’exploration, la découverte, l’aventure et par dessus tout, vers la joie et l’excitation qui en sont la véritable substance. » Les émotions que l’on ressent quand on travaille et joue d’un instrument (que l’on a choisi) « vont de l’effort pénible à une intense concentration, d’une grande frustration et exaspération à quelque chose qu’on ne peut appeler autrement qu’exaltation. Ces sentiments sont si profonds que parfois, on peut à peine jouer. On ne peut pas utiliser le mot « amusant » pour décrire cet éventail de ressentis. (…) L’effort, la concentration, la frustration, la persévérance, la résolution, les moments de surprise, de joie, et oui aussi d’exaltation, sont un tout autre monde. »
Lire et écrire
John Holt affirme que la confiance doit venir avant tout : « le maximum possible de confort, de réconfort et de sécurité ».

Dans une école près de Copenhague, il n’y a « pas de classes, pas de groupe, pas d’enseignement [de la lecture] (…) Les enfants (comme les adultes) lisent s’ils le veulent, quand ils le veulent, ce qu’ils veulent, avec qui et autant qu’ils le veulent. Cependant tous les enfants savent -ce n’est pas explicite, quand vous êtes dans cette école, vous savez- , que quand ils le veulent, ils peuvent aller voir (…) un grand gaillard d’enseignant à la voix grave qui parle lentement (…) et qu’ils peuvent lui demander : « Tu veux bien lire avec moi ? » il répondra « Oui ». L’enfant choisit quelque chose à lire, va avec Rasmus dans un petit coin, pas une pièce fermée mais un lieu douillet et privé, il s’assoit près de lui et commence à lire à voix haute. Rasmus ne fait presque rien. De temps en temps il dit doucement « Ja, ja », qui signifie : « C’est bien, continue… » Sauf s’il s’aperçoit que l’enfant panique, il n’indique et ne corrige jamais d’erreur. Si l’enfant l’interroge sur un mot, il répond simplement ce que ça veut dire. Au bout d’un moment, environ vingt minutes, l’enfant s’arrête, ferme le livre, se lève et part faire autre chose.
On peut difficilement qualifier cette d’enseignement. Pourtant Rasmus avait été formé pour enseigner la lecture. Il m’a raconté qu’il lui avait fallu bien des années pour arrêter de faire, d’un seul coup, toutes ces choses qu’on lui avait apprises à faire, car finalement il avait réalisé que ce minuscule soutien moral c’était tout ce dont les enfants avaient besoin, et qu’en faire plus n’était en fait d’aucune aide. »
« J’ai demandé à Rasmus combien de temps les enfants semblaient avoir besoin de ce « soutien » avant de se sentir prêts à explorer la lecture tout seuls. Il m’a répondu que, d’après ses souvenirs de ces sessions de lecture, la durée la plus longue qu’un enfant ait passé à lire avec lui était d’environtrente heures réparties en séances de vingt minutes à une demi-heure sur quelques mois. Et il a ajouté que de nombreux enfants passent beaucoup moins de temps que ça avec lui et que beaucoup d’autres ne lisent jamais avec lui.(…) Quelle que soit la manière et le moment où les enfants [de cette école] avaient appris à lire, ils étaient tous devenus de bons lecteurs. (…)
Trente heures. Une semaine d’école. Voilà l’ampleur de la tâche. »
Découvrir les lettres et découvrir les mots dans le contexte
Les « chemins qu’ils prennent pour explorer le monde autour d’eux, en particulier celui des lettres et des nombres, sont variés, ingénieux et inattendus. »
Nous voyons tous partout de l’écrit autour de nous, chez nous, dans la rue, lorsqu’on fait ses courses, et bien sûr sur et dans les livres… quels qu’ils soient, les mots griffonnés sur un bout de papier pour nos proches, pour une liste de choses à faire, pour un courrier , même un mail ou l’internet nous exposent ainsi que les enfants, s’ils sont avec un adulte – de préférence- à l’écrit…
Vient un jour où, que cela soit à un proche, parent ou non, ou bien à un enseignant, l’enfant demande ce que veut dire tel mot (il a compris depuis quelques temps déjà qu’un mot est une forme particulière entourée d’espace et qui signifie la même chose que ce qu’on peut dire, même s’il ne saura pas forcément l’expliquer). L’enfant commence ainsi par demander ce que font telle et telle lettre si on les met ensemble… ou voudra écrire une lettre à quelqu’un qu’il aime. Là , il a envie de se sentir « alors plus fort, plus compétent, plus utile et plus proche du monde des adultes » : il n’apprend pas pour plaire à l’adulte, même si ça peut plaire à l’enfant de montrer ce qu’il a compris, ce qu’il sait. Pour lui c’est sérieux et important. Comme un journal sérieux qui contient de l’information réelle, ou une carte routière ou un calendrier, les pages jaunes… tout ces trucs d’adulte « où tout le monde fait des choses mystérieuses et intéressantes ».
John Holt regrette que l’école ne permette pas aux enfants de faire leur propre progression de tâches de plus en plus difficiles, car les défis extérieurs sont souvent vus « comme des menaces (ce qu’ils sont souvent, car si vous échouez à les accomplir, vous prenez un gros risque d’être ridiculisé) [et] perdent peu à peu l’habitude de se stimuler eux-mêmes, même en dehors de l’école.
« Les enfants qui lisent pour leur plaisir s’arrêtent rarement pour poser des questions sur des mots. Ils ont envie d’avancer dans l’histoire. Si le mot est important, ils devinent son sens. (…) En ce qui concerne les mots compliqués, ils les comprennent en les rencontrant dans différents contextes.
Les gens deviennent bons lecteurs et acquièrent un riche vocabulaire grâce aux vrais livres et non pas grâce aux livres de classe ou aux dictionnaires. (…) un dictionnaire c’est une collection d’opinions de personnes différentes sur ce que les mots signifient et sur la façon dont les gens les utilisent. »
Les auditifs
John Holt nous évoque une enseignante qui « écrivait les paroles d’une chanson au tableau -parfois une chanson que les enfants connaissaient, parfois une nouvelle chanson qu’elle leur apprenait – et au fur et à mesure qu’elle pointait les mots, les enfants les chantaient et, ce faisant, ils apprenaient à lire. » Comme les parents qui à la demande de leur enfant lisent et relisent « son histoire préférée. Puis un jour, ils se rendent compte que l’enfant lit avec eux, voire même peut lire sans eux. Il a appris simplement en voyant les mots et en les entendant en même temps. » Sans tout maîtriser de cette façon, ils ont malgré tout « appris plein de choses sur les correspondances syllabiques. »
L’importance de savoir lire plutôt que d’apprendre à lire
« Si nous lisons et si nous écrivons, les enfants auront envie de le faire aussi ; et si nous ne le faisons pas, ils n’en auront pas envie. »
« Quand les livres ont du sens pour eux, les jeunes veulent lire, ils en ont besoin et ils aiment ça ; et quand ce style de livres est mis à leur disposition, tôt ou tard, sans qu’on leur « apprenne », avec juste un coup de pouce, ils arrivent bien à les lire. (…)
Les livres avec lesquels la plupart des enfants sont obligés d’apprendre à lire sont, au delà de toute compréhension, ennuyeux, stupides, superficiels, trompeurs, malhonnêtes et simplistes. » Un vocabulaire restreint et faible, à vouloir faciliter la tâche de l’enfant, ne lui rend pas honneur… Un livre doit avant tout être intéressant pour son lecteur, sinon à quoi bon ? Certains livres de lecteurs débutants sont assez intéressants, mais au vocabulaire et nombre de mots là encore navrant… Demandez donc à des enseignants ou à des parents d’élèves de CP et CE1…
Arrêtons de demander aux enfants de lire à voix haute en classe pour vérifier s’ils savent lire ou pour soi-disant les aider… « Et plus important, si les enfants étaient autorisés à lire tout seuls pour leur propre plaisir, ils remarqueraient et corrigeraient d’eux-même la plupart de leurs erreurs. »
apprendre à écrire
« Pour aider quelqu’un à apprendre à écrire, on doit lui montrer très clairement que l’écriture est un prolongement du discours, que derrière tous les mots écrits il y a une voix humaine qui parle et que lire est ce qui permet d’entendre ce que disent ces voix. »
« Ce qui est capital ici, c’est de faire la connexion entre l’ordre chronologique des sons dans un mot parlé et l’ordre dans l’espace des lettres du même mot écrit. Si tant d’enfants ont du mal à comprendre cette connexion, c’est que dans la plupart des consignes de lecture, on n’en parle pas. » Opposer les lettres minuscules et majuscules est aussi une absurdité, qui induit les enfants en erreur : il s’agit de sa forme et non de sa taille…Cela donne aussi à certains enfants l’impression que ce n’est pas la même lettre. Il y a plusieurs façons de tracer les lettres, et plusieurs manières d’écrire, et avec plusieurs objets différents également.
« Nous pouvons aussi faire toucher du doigt aux enfants que, tout ce qu’ils voient écrit autour d’eux, ce sont des messages délivrés par des gens. »
« Nous devons faire comprendre aux enfants qu’écrire, c’est une extension de capacités qu’ils possèdent et utilisent déjà pour leur propre compte : les capacités du langage. (…) Écrire, c’est un truc magique, comme des paroles congelées qu’utilise celui qui écrit, jour après jour, pour dire tout ce qu’il veut à celui qui le lira. C’est une extension de la voix, et comme les enfants ont le sentiment de leur petitesse et qu’ils aimeraient être plus grands et plus puissants, l’idée qu’écrire peut rendre plus large leur audience peut vraiment les motiver. »
L’orthographe
« La meilleure façon de bien apprendre l’orthographe est de beaucoup lire et écrire. Cela va remplir vos yeux avec l’apparence des mots, et vos doigts avec la sensation des mots. »
John Holt trouve ainsi inutile tous les exercices et règles d’orthographe pour tenter d’apprendre à bien orthographier, mais pour les « irréductibles » des exercices, il propose « un auto-test d’orthographe qui permet aux élèves de faire le tri entre les mots qu’ils connaissent et ceux qu’ils ne connaissent pas, et de travailler sur ces derniers » (page 166). « L’important dans tout ça, c’est que ce soit l’enfant qui contrôle le processus de test et de vérification. » John Holt demande expressément de ne pas faire cet auto-test avec des enfants qui commencent tout juste à lire et à écrire. Il ne recommande cette méthode qu’avec « des enfants plus âgés qui ont déjà une mauvaise orthographe » et « seulement de mots mal orthographiés dans leurs propres écrits. » Méthode qui « fonctionne aussi avec des adultes. »
John Holt nous démontre que l’on ne devrait pas imposer aux enfants d’utiliser uniquement l’écriture cursive mais leur laisser le choix entre le scripte et le cursif, car « l’essentiel, c’est qu’écrire signifie bien pour eux être lu par les autres. »
Citoyen du monde des livres
« Ce livre est le mien ! »
« Au lieu de démarrer par la porte étroite, le son d’une lettre, (…) commenc[er] par une idée importante : les livres nous appartiennent. Alors [le lecteur débutant structure] cette grande idée en plus petites, néanmoins toujours essentielles : des histoires habitent dans les livres ; il y a des mots dedans ; les histoires sont en quelque sorte contenues dans les mots ; la clé pour voir surgir et prendre possession des histoires consiste à saisir les mots ; et, ainsi, les histoires peuvent être partagées avec d’autres gens. » N’est-ce pas là le plus important ?
Conclusion et élargissements
Je conclue cet article destiné aux Vendredis Intellos en faisant quelques constatations et aussi quelques propositions qui méritent d’être commentées, annotées, débattues et augmentées de vos avis et idées concrètes.
Il n’y a à mon sens pas de lieu idéal pour apprendre.
A vrai dire, le lieu importe peu, du moment qu’il permet à celui qui apprend d’être en confiance et de ne pas brutaliser son corps donc d’être confortable pendant que son cerveau demande toute son énergie et sa concentration ; cela veut dire aussi un sommeil suffisant, des rythmes physiologiques d’apprentissage compris et respectés, mais avant tout laisser à l’apprenant ,enfant ou adolescent, le temps de gérer ses propres apprentissages afin qu’ils soient durables (sinon, on demande un « bachotage » quasi-permanent, et comme chacun le sait, le « bachotage » n’a aucun intérêt pour la compréhension et la mémorisation à long terme). Le lieu importe peu, du moment qu’il est ouvert sur le monde et donne envie d’en savoir plus sur celui-ci : les collèges par exemple, sont des architectures conçues pour enfermer l’élève loin de l’agitation du monde, des murs hauts et très peu de fenêtres… tout le contraire de ce qui permettrait à nos ados de s’ouvrir sur ce monde auquel ils vont bientôt participer comme tout un chacun, à leur façon. Le lieu importe peu mais devrait permettre à l’apprenant de rester connecté avec les autres générations pour ne pas s’en détourner et se fixer uniquement sur sa propre personne sans daigner ouvrir ses yeux et son cÅ“ur aux autres… On se plaint d’avoir une société égoïste (enfin, c’est bizarre car les égoïstes sont toujours les autres, n’est-il pas?), mais on enferme chaque catégorie d’âge et bien plus dans des cases et des bâtiments qui les repoussent loin les uns des autres, et loin de la compréhension mutuelle, loin des savoirs que chacun accumule dans sa vie et qui rend nos vies si riches et dignes d’être partagées…
Il n’y a à mon sens pas de personne idéale pour accompagner celui qui apprend, dans le sens où une seule personne ne peut suffire ! Qu’on parle de l’enseignant ou du parent qui pratique l’instruction en famille, cela ne peut être le seul référent de l’apprenant ! Ne criez ni ne fuyez pas ! Essayez plutôt de voir plus loin :
Apprendre est bien chercher à accumuler des savoirs complexes (pas toujours compliqués, mais complexes bien souvent) ou des compréhensions multiples et enrichies au fur et à mesure de nos besoins, et ce quel que soit notre âge, n’est-ce pas ! Êtes-vous d’accord, qu’apprendre, c’est s’enrichir de plus en plus grâce à l’action conjuguée de notre expérience et de la connaissance des autres ? Alors pourquoi vouloir tout résumer en une personne ? Pourquoi ne pas permettre par exemple, très régulièrement ou quotidiennement, que des personnes de tous métiers, de toute classe sociale viennent raconter et montrer leur métier ou mieux encore que les élèves intéressés puissent être accueillis facilement au sein des entreprises, des usines, parmi les artisans et les professions libérales etc… où chacun pourrait se frotter un peu au monde réel et y apprendre autant sinon plus que dans un lieu fermé à la réalité sous prétexte de protection… J’ai des enfants, et les protéger n’est pas les enfermer, c’est leur faire découvrir le monde avec un accompagnement respectueux d’eux et des autres à la fois ! Spécialiser l’éducation dès onze ans me semble une aberration pour la plupart des enfants qui ne savent pas du tout quels métiers vers lesquels ils ont envie de se tourner, étant donné qu’ils n’y sont jamais confrontés (ne parlons pas du stage unique de 3e qui est de la poudre aux yeux!). Les classes pourraient se partager en deux groupes pour les moins de 16 ans avec par exemple d’une part deux enseignants généralistes qui feraient vivre les apprentissages en développant des échanges et en cumulant les expériences et les connaissances (car qui peut dire que chaque enseignant a retenu exactement les mêmes choses!?) , et d’autre part, des classes ouvertes avec deux enseignants aussi mais spécialistes (une classe de 2 spécialistes pour chaque « matière » à développer) où les élèves seraient libres d’aller -et de sortir (sans gêner les autres) selon leur désir d’apprentissage … un peu à la manière deÂ
l’Ecole de Summerhill en Angleterre. Je ne fais qu’extrapoler, bien sûr, je ne prétends pas avoir les solutions parfaites, mais les idées essentielles me semblent exposées dans cet article, en toute humilité, et ne demandent qu’à entendre d’autres points de vues, d’autres esquisses de solutions…mais de solutions concrètes.
Car enfin, n’ayons pas peur de dire que l’éducation a vu son industrialisation croître et le bien-être et les connaissances des élèves régresser dans un même temps (comme pour l’industrialisation de la Naissance, voir Michel Odent : le Fermier et l’Accoucheur). Est-ce que je dis une absurdité ? Pas si sûr : je défends l’école laïque et pour tous avec conviction, mais ce n’est pas en transformant l’école en usine des apprentissages que cela va contribuer à former des citoyens bien dans leur peau et leur tête, fiers de leurs connaissances, honnêtes et confiants dans leurs capacités à s’adapter au monde qui les entoure ! L’industrialisation de la connaissance qui se justifie, c’est la connaissance à la portée de tous, pas la connaissance unique imposée et réduite à un programme pour tous : la nuance est de taille ! Nous avons commis là une grosse erreur : l’Éducation a besoin de sur-mesure (comme la Naissance), et si nombre d’enseignants – que je respecte pour tous ceux qui sont passionnés par leur métier qu’ils voient comme un partage et un échange au profit de l’enfant ou de l’adolescent et non comme une partie d’entre eux qui voient leur métier comme un enseignement de maître à disciple, comme adulte ayant tout pouvoir et autorité à mineur (quel mot bien choisi, en l’occurrence !) n’ayant que le droit d’écouter en silence ou sans trop poser de questions trop digressives… – si nombre d’enseignants passionnés et respectueux pouvaient pratiquer leur métier de cÅ“ur sans qu’on leur reproche ce qui font d’eux de véritables enseignants, de véritables accompagnants au savoir et au savoir-faire , si des « scribouillards » ne se lançaient pas à chaque nouveau gouvernement de quelque pays que ce soit dans une refonte prétendue, déstructurante et sans intérêt pour les apprentissages des enfants et des adolescents, si une réelle prise en compte des besoins des apprenants, des élèves qui sont avant tout des enfants et des adolescents en pleine croissance, en pleine mutation, en pleine maturation vers l’adulte qu’ils deviendront, était réellement faite (et non de simples constatations évidentes pour tous : ah oui, les jeunes ont besoin de dormir pour mieux grandir et apprendre, ils ont besoin de manger équilibré et de ne pas faire ci ou de faire ça…?)… Il s’agit de nos enfants ; bon sang ! Ou des enfants de nos amis, de nos proches, de nos futurs enfants ou de nos petits-enfants… Cessons de contempler les dégâts et de se contenter de constater que ça va mal ! Soyons de vrais citoyens : nous avons la chance de vivre dans une démocratie, or la démocratie comme la liberté, ne s’use que quand on ne s’en sert pas !
L’humanité est faite d’individus uniques qui apprennent toute leur vie à vivre en groupe et à se découvrir eux-même. Apprendre est l’affaire de toute une vie, et ne pas déconnecter l’apprenant du quotidien comme de lui-même est crucial pour permettre de garder ou créer la confiance en soi et ne pas briser les liens intergénérationnels qui font qu’une société le reste. Apprendre, c’est vivre ; vivre, c’est apprendre.
Voilà , pardonnez-moi (si vous le voulez) si je me suis un peu lâchée dans la conclusion, mais il y a tant à dire et surtout à faire pour améliorer les conditions d’apprentissage des enfants et des adolescents ! Je sais pertinemment que dans nombre de pays, les enfants n’ont même pas la possibilité d’apprendre et sont contraints d’aller travailler pour subvenir aux besoins de leurs famille et aux leurs, mais cela ne doit pas empêcher de vouloir toujours mieux pour nos enfants, où qu’ils soient dans le monde ! Si nous cessons de vouloir mieux comme monde, comme société pour eux, alors ce n’est pas la peine d’être parents, non ?
Merci beaucoup de ta contribution!!! Quand tu dis à propos du renoncement au sens: « On « demande souvent aux enfants de répéter comme quelque chose de logique, quelque chose qui ne leur semble pas du tout logique, au point qu’ils renoncent à réconcilier ce que disent les gens sur le monde et ce qu’ils ressentent réellement de ce monde. Ils acceptent comme une vérité tout ce que l’autorité dit être la vérité » me parle énormément vis à vis de mon ex-travail de thèse… car non seulement peu nombreux sont les enseignants qui gardent dans leurs objectifs la question de la construction du sens (qui à mon sens est la seule qui conduit à un réel apprentissage) au profit de la simple réussite ( des exercices par exemple) ceci induisant comme tu l’as souligné une progressive mise à distance de l’expérience vécue et des connaissances théoriques enseignées mais de surcroît l’arrivée au collège accentue ce phénomène par le biais des différentes disciplines et de leur cloisonnement… Je te donne un exemple concret: durant mon master j’ai développé cette idée autour de la notion d' »image ». Une « image » dans la vie quotidienne, c’est une photo, une carte postale, une représentation la plupart du temps figurative, un objet concret aussi… En sciences physiques par exemple, le terme « image » est employé de manière beaucoup plus restrictive: il correspond à une notion d’optique, très précise, impliquant la convergence de faisceaux lumineux après traversée d’un matériel d’optique type lentille… En Arts plastiques (autre exemple), l’image est une notion beaucoup plus large, englobant plus ou moins la notion « quotidienne » mais aussi toute la dimension non figurative, ainsi que la dimension artistique impliquant intention de l’artiste et interprétation sensible du spectateur… A ce titre, ce concept montre à quel point le clivage disciplinaire associé au déni des enseignants du lien avec la vie quotidienne contraint les élèves à rompre de manière préjudiciable avec la construction du sens…
Sinon la suite de ton propos sur les mathématiques me fait penser au travail de Stella Baruk… tu connais?? Si oui, ça serait cool d’en parler!!! :-)
Pour le travail de Stella Baruk, je ne connais pas, non, j’irai voir dès que possible :)
Oui, le clivage de chaque « matière » est anti-constructif car la vie est un tout, et si je comprend la difficulté à être spécialiste en tout, cela n’est pas cohérent avec le fonctionnement de notre cerveau, qui s’il catégorise pour plus de clarté, ne cesse pourtant de faire des liaisons entre les connaissances ou informations pour se faire une représentation plus précise du monde… C’est donc limiter les capacités du cerveau en dépit de ses besoins et facultés, ce qui est fort dommage et restreint la qualité de l’apprentissage et de l’autonomie entre autres… On demandera une fois adulte à chacun de faire preuve de qualités qu’il n’aura pas apprises à développer du coup, sauf passion particulière ayant permis de dépasser ces limitations d’analyse et de transversalité qui est plus fréquemment pratiquée dans l’enseignement primaire, mais cel
mais cela dépend des équipes pédagogiques et des enseignants… La transversalité est pourtant la plus intéressante façon de procéder, sans empêcher la précision, elle permet la cohérence !
;)
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