Aujourd’hui j’aurais du reprendre mon emploi. Aujourd’hui j’ai parcouru la route que j’avais l’habitude de prendre tous les matins après avoir déposé mon grand à l’école et mon petit chez sa nounou. Mais au lieu d’aller travailler, j’ai signé une rupture de contrat de travail. A contre cœur. Parce qu’avec 3 enfants on ne m’a pas laissé le choix. J’aurais pu me battre. J’aurais du ma battre. Mais j’ai décidé de garder mon énergie pour ma famille. Je vaux mieux que ça. Tant pis pour mes employeurs. Je n’ai pas voulu me rabaisser et accepter leurs conditions… J’avais simplement demandé un congé parental à temps partiel pour être efficace aussi bien au boulot qu’auprès de mes enfants. J’ai eu l’honnêteté de leur proposer le meilleur de moi même. Mais une mère de famille « nombreuse » c’est un boulet à traîner. Nous sommes en quelle année déjà ? 2012. A oui merci.

Aujourd’hui on m’a dit « mais de toutes façon avec 3enfants vous n’auriez pas tenu le coup, maintenant au moins vous êtes tranquille ».

Non je regrette aujourd’hui je suis victime de discrimination et ce, d’ailleurs, depuis que j’ai annoncé que j’étais enceinte. Oui la période où vous avez commencé à ma pourrir la vie. Alors je rectifie: aujourd’hui je suis en situation précaire avec 3 enfants. Et je me suis retenu de répondre allez vous faire voir. J’aurais du non?

La discrimination au travail envers les femmes, futures mamans ou mamans je l’ai découverte au moment de mon mariage. Quand mon employeur m’a félicité puis m’a tout de suite dit « vous ne comptez pas avoir d’enfants tout de suite?? » Bien sûr que non je vais d’ailleurs de ce pas me faire stériliser pour vous. Quand j’ai été enceinte de mon premier enfant on m’a reproché « vous auriez du me prévenir dès la conception ». Ça vous paraît dingue, et pourtant tout est absolument vrai. D’ailleurs je vous épargnes les détails d’une longue liste d’aberrations subies.Voilà pourquoi l’article proposé par Mme Déjantée m’a tout de suite parlé.

« Le sexe, la grossesse et la maternité sont même devenus, avec l’âge, les premiers critères de discrimination cités par les victimes ».

Alors oui dans une carrière un enfant pose un problème… à l’employeur. Nous les mamans on s’en prend plein la figure; notre carrière est ralentie, les augmentations de salaire pfff, le regard de la hierarchie et des collègues n’en parlons pas. J’ai même entendu derrière mon dos quelqu’un demander pourquoi deux enfants ne me suffisaient pas.

Que pouvons nous faire pour lutter????

« Après une campagne sur le sujet en 2009, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde, aujourd’hui le Défenseur des droits) avait vu les réclamations liées à la grossesse passer de 126 en 2008 à 615 en 2010. »

Je croyais avoir un dossier béton avec, entre autres, un courrier dans lequel on me conseille de profiter du temps libre de mon congé maternité pour trouver un autre emploi. Oh yeah!  Et bien mes démarches m’ont menées à rien et les juristes consultés m’ont conseillé de quitter mon job et passer à autre chose.

« En 2011, 18 % des saisines dans l’emploi privé sont liées à la grossesse, 14 % dans l’emploi public. Sur l’ensemble, 30 % des dossiers sont menés à terme. »

Les mamans et futures mamans, baignées d’hormones, deviennent les cibles d’un acharnement injustifié. Ces proies faciles ne se débattent pas assez, préférant consacrer leur temps, leur énergie et leur moral à leurs enfants. Celles qui luttent sont très fortes mais sont trop rares.

Pourtant une maman est obligée d’être efficace, rapide et ultra organisée. Toutes ces qualités (et autres) acquises grâce à la maternité peuvent largement être utilisées dans leur travail et améliorer leurs résultats.

Et tant pis pour les employeurs qui n’ont rien compris à tout ça et qui se privent de personnel féminin encore plus compétent.

Cela dit, il me semble qu’une meilleure politique à l’égard de la femme et de la famille serait nécessaire? Voire urgente.

 

Notre bulle à nous