Est-ce qu’on ne s’y prendrait pas à l’envers?

Quand on est parents, on se pose une tonne de questions, genre « est-ce que je vais allaiter ? », « est-ce que je vais donner des fessées », « est-ce que je vais lui donner des petits pots ou cuisiner moi-même ? », « est-ce que je vais lui parler en plusieurs langues ? », « est-ce qu’on va porter ? »,…

Mais est-ce qu’on ne se pose pas les mauvaises questions ?
Est-ce qu’on ne devrait pas tout simplement commencer par LA question ultime ; « quel genre de parent aimerais-je être? qu’est-ce que j’aimerais que mon enfant tire de son éducation auprès de moi? quel est mon but en tant que parent? »
(oui, bon, y a trois questions, ça va hein)

L’article qui m’a fait tilter à ce sujet, même s’il s’agit d’un sujet qui me trotte dans la tête depuis longtemps, c’est l’article « Since When Did Obedience Become the Epitome of Good Parenting ? » (Depuis quand l’obéissance est-elle l’incarnation de la bonne parentalité ?) par Annalisa Barbieri pour le site du Guardian.

Voici où exactement j’ai tilté :

Most parenting books are about how to get children to do things well. By well, read obediently. When and how you – the adult – want them to do something: eat well, pee in the potty, sleep well (that’s the big one), behave well. The aim, it would seem, is to raise compliant children. Because, according to these books, obedient children = successful parents, disobedient = head hanging failures. But actually is an obedient child cause for concern or celebration? The more I thought about it, the more intrigued I became by this question. Telling someone their child is obedient is (usually) meant as a compliment. But an obedient adult? Not quite so attractive is it? We have other words for that, doormat being one of them.

La majorité des livres traitant de la parentalité nous apprennent comment faire en sorte que les enfants font les choses bien. Avec « bien » comprenez « obéissant ». Lorsque vous – l’adulte – voulez leur faire faire quelque chose : manger correctement, faire pipi dans le pot, faire ses nuits (LE gros sujet), bien se comporter. Le but, semble-t-il, est de créer des enfants dociles. Parce que, si l’on doit y croire ces livres, des enfants obéissants = des parents accomplis, des enfants désobéissants = de gros ratés de parents. Mais est-ce qu’un enfant docile est source de souci ou de réjouissance ? Plus j’y pensais, plus cette question m’intriguait. De dire à quelque que son enfant est obéissant est (généralement) considéré comme un compliment. Mais un adulte docile ? Ca a moins d’attrait, me semble-t-il ? On se risquerait plutôt de parler… d’ une lavette.

Je trouve que toutes les questions qu’on se pose sur l’allaitement, l’école, la fessée,… sont des questions qui nous déroutent de notre chemin. Ce sont des question ayant rapport aux outils que l’on utilisera pendant notre période en tant . Une fois qu’on sait quel adulte on aimerait voir grandir de notre foyer, on peut se poser la question de « comment vais-je atteindre ce but ? ».

Si on veut que notre enfant devienne une personne saine, on peut se servir de l’allaitement comme outil.
Si on veut créer un être multilingue, on peut se servir de divers techniques de multilinguisme.
Si on veut créer une lavette, comme décrit plus haut on peut utiliser l’ultra-discipline comme outil

Ne faudrait-il donc pas se poser LA question ultime, qui n’est non pas « quel enfant aimerais-je avoir dans mon foyer ? » mais « en quel genre d’adulte aimerais-je voir évoluer mon enfant ? » et, s’en suivant « quels sont les outils à ma disposition que je peux utiliser pour atteindre ce but ? »

Ilse