Oui, t’as bien lu. Le thème de mon billet c’est apprendre à être une mère imparfaite.
Du moins à accepter de l’être. Sans culpabilité. Sans honte. Et sans stress, pitié.

Alors on va dire que c’est l’hôpital qui se fout de la charité, moi qui me pose des milliards de questions sur l’éducation de ma Zouzou que je ne veux absolument pas rater.
Alors que je crois que c’est le principe de l’éducation : rater des choses.
Ben oui, si on ne rate pas, on avance pas enfin !
Plus on rate, plus on se laisse une marche de manÅ“uvre pour s’améliorer : logique !

Parce qu’au quotidien, qui se met une pression monstre, qui bouquine une somme indigeste d’articles et autres livres pour trouver des clefs afin de faire face à des situations et qui se morfond de ne pas toujours y arriver ? La mère bien sûr !!

Quand je suis tombée sur le livre « Comment ne pas être une mère parfaite » de Libby Purves, je l’ai acheté de suite. Non pas que je puisse prétendre être une mère parfaite, loin de moi cette folle idée. J’avais juste besoin de me détendre le string. Et quoi de mieux qu’un livre (cette phrase peut aller à tous les moments de sa vie : quoi de mieux qu’un livre pour se remettre d’une rupture, pour se remonter le moral, ad libitum).

Je me suis tout naturellement arrêtée sur la partie qui s’intitule « Deux ans, l’âge des tornades ». Mais oui, tu sais, l’âge où tu commences à voir tes limites en tant que mère. De SuperPatiente, tu peux très vite passer à SuperGueularde (oui ça arrive à des gens très bien). Le Terrible Two comme certains l’appellent. L’âge où l’enfant veut son indépendance. Et le manifeste ! Cela va du « je veux », à « moi toute seule » ou encore « non Maman/Papa ». Et autres roulades et cris perçants sponsorisés par Actors Studio.

Dans cette partie ô combien précieuse elle nous propose une partie « crises de larme et crises de colère » auxquelles TOUT parent est confronté un jour ou l’autre – désolée si ton enfant à moins de 18 mois et que c’est que du bonheur, le pire est à venir.

« Toute crise de larmes ou de hurlements pour laquelle vous ne trouverez pas d’explication logique est une colère (…) Le problème de ce stade infantile délirant, digne d’une prima donna ou d’un Gainsbourg éthylique, c’est que les enfants vivent le moindre échec comme s’ils étaient à la fois poursuivis par une meute de loup et enchaînés à une cave. » Et la on comprend mieux l’intensité de ce qui traverse nos petits bouts. Elle nous présente une méthode pour les aider à passer ces crises, aussi difficiles pour nous que pour eux finalement. Eh bien oui ! qui aimerait être agité par des émotions d’une telle violence sans pouvoir les maîtriser ? C’est justement ce qu’elle dit : « Il y a deux écoles à propos de ces crises. La première, avec Penelop Leach à sa tête, conseille de s’agenouiller près de l’enfant et le prendre dans ses bras en attendant qu’ils se calme. La seconde, dirigée par un pédiatre australien connu pour ses méthodes expéditives, préconise de l »enfermer dans sa chambre jusqu’à ce qu’il soit calmé. La première méthode repose sur le fait que l’enfant peut avoir peur de l’intensité de sa propre colère, et que dans un moment comme celui-là il a par dessus tout besoin d’amour. La seconde méthode repose sur le fait tout aussi défendable que, dans pareille situation, les parents deviennent tendus et irritables; et qu’ils ont eux aussi besoin de calme. De plus, il est vrai que, dans le cas d’un enfant plus grand, le fait de ne pas avoir d’auditoire désamorce les choses. Le pire qui puisse arriver, c’est une pièce remplie de gens compatissants qui proposent des bonbons ou dérivatifs, ou qui distribuent des avertissements et des menaces dans la plus grande cacophonie. »

Alors mon ours a essayé par désespoir la deuxième méthode, par désespoir hein : et ben c’est pire. La première méthode testée, je me fais gentiment refouler par ma Zouzou… La première méthode me semble pourtant plus censée. Mais la deuxième peut éviter au parent de passer à l’acte, excédé par la situation, en commettant l’irréparable : s’énerver sur l’enfant.
Je trouve ça important de laisser exprimer la colère à l’enfant sans trop tenter de la juguler. Comme je dis souvent, ce qui est sorti ne reste pas dedans. Mais là où Libby Purves a doublement raison c’est qu’il ne faut pas se servir de dérivatifs pour calmer la situation : boire un verre d’eau, donner à manger. Sinon, l’enfant apprendra à calmer sa colère de cette manière. Le manger permet de vivre, mais ce n’est pas un moyen de calmer les émotions.

Elle ajoute aussi très judicieusement : « Mais, si j’étais vous, je ne prendrais aucun de ces méthodes au pied de la lettre. C’est la même chose que lorsqu’on laisse son enfant à une nourrice. Il est important de connaître ses réactions et de se mettre à sa place autant que faire se peut. Evitez la crise si vous le pouvez. Soyez attentive aux signes avant-coureurs (petite voix geignarde qui monte d’un ton) et faite une blague pour désamorcer les choses. » Et ça, ça marche en fait. Quand je suis coincée dans une situation avec ma Zouzou, c’est ce que je fais et ça marche sacrément bien. Vraiment.

En pratique, on peut dire :
« Ah mais quelle enquiquineur celui-là »
« Tais-toi donc espèce de diplodocus ».
Les enfants raffolent des mots rigolos.
Elle propose aussi d’avoir un bouc émissaire pour passer ces colères : un doudou qui prendrait tout… à notre place. La technique : on utilise le doudou ou le jouet en question pour nous même (on mime une colère ou on l’utilise vraiment) et l’enfant pourra alors se l’approprier en lui passant un savon quand la colère arrive. C’est d’ailleurs ce que fait ma Zouzou avec son doudou Calo. Elle lui passe de sacrés savons : « Non Calo, c’est pas bien ! » Et j’aime beaucoup cette méthode ou l’enfant peut passer aussi des messages par le biais de leur doudou.

Elle donne aussi des techniques farfelues (et un peu étranges) qui auraient été éprouvées par des mères, en les sortant de l’embarras.

Bon alors, bien sûr, ce livre n’est pas écrit par un ponte de la médecine et manque parfois de fond. Mais il fait du bien, juste parce qu’il tourne au ridicule certaines situations qui nous rendent folles. A lire donc ! :)

Et puis afin de te soulager presque complètement des derniers soupçons de culpabilité qui traîneraient ça et là dans ta tête : après tout, cet enfant, il a bien deux parents non ?Tout ne repose pas sur tes fêles épaules de maman. Et ben dis-toi qu’il a une chance sur deux d’être tombé sur le bon parent. En bref : repose-toi sur le père !!

Ah oui, dernier conseil : l’humour sauve toujours tout, pour les grands comme pour les petits ;)

Kiki the mum