En tant que parent, mais plus spécialement en tant que mère, je pense sans me tromper, que je place la barre de mes exigences bien trop hautes. Ce qui en résulte : fatigue intense, nervosité +++++, manque d’appétit, baisse de lactation en deux mot : BURN OUT.

A lire les mamans autour de moi, les amies, les virtuo-potesses, les mamans blogueuses, c’est dans l’air du temps.

Mais où il est dit, où il est écrit, qu’on est obligées de se crever pour être de bonnes mères ? Un enfant ne demande-t-il pas plutôt des choses plus simples ?

Ce n’est pas lui qui nous demande d’être au top a 1000%. C’est nous.

Alors quand est-ce qu’on va enfin se respecter, non seulement en tant que personne, mais aussi en tant que parent ! Faisons violence que diable ! Vaalos nous le dit bien : une communication épanouie passe par un parent qui SE respecte.

En respectant nos propres limites, on s’épargne chagrin et culpabilité, et en plus, c’est bon pour les nains. C’est pas beau ça ??

Oh que si, c’est même jouissif ! Apprendre à dire non, en expliquant pourquoi. Le non est libérateur (c’est ma maman qui me l’a dit un jour, et elle avait ajouté : tu verras quand t’auras des enfants. Oui parce que à ce moment là j’ai pensé très fort : mais quelle chieuse encore ! Bisous maman.) Mais comme la bonne bière : Une bière Un « non » brassé avec savoir, se déguste avec sagesse.

Dire non, pour s’affirmer. S’affirmer en tant que mère, après s’être secouée les puces en se disant « namého ! Chui pas un robot !!! »

S’écouter pour mieux SE faire écouter, deuxième étape.

Qui de mieux pour nous montrer l’exemple d’une oreille attentive que la Sage Femme…? Je me rappelle celle qui s’est occupée de mon accouchement, de La Gluante, de mes états d’âme pré et post-néonat’ …. Julie. Une jeune fille douce et franche, souriante et rassurante.  Ce n’est pas alamersi qui me contredira, avec son touchant billet concernant un des rôles des sages-femmes : l’écoute. 

Et puis, avec cette femme j’ai tout de suite senti que la parole était libérée…Grâce à son écoute, en deux minutes elle réussissait à me faire parler.

En effet, le soir alors que tout le monde est partit de la chambre de maternité, me laissant seule. Car oui, j’étais seule. J’ai vu passé deux mamans dans cette même chambre, alors que moi j’attendais que ma toute petite aille mieux… Et j’en ai eu des moments de blues intense, de peine immense… Elles étaient là. Les infirmières, et les sages-femmes. Me voyant zombifiée, les yeux rouges de larmes, le nez coulant, les seins tirés, le ventre flasque. Et je ne les ais pas remerciées comme il se devait, même si ok, c’est leur boulot, mais je ne leur souhaite tout de même pas 10 mamans dans l’état dans lequel j’étais.

Après avoir taper du poing sur la table et s’être plainte auprès d’oreilles attentives, on est ouvertes à leurs demandes. Aux demandes de nos mininous.

Perso, ma fille a 9 mois et demi, même si elle ne parle pas encore avec des mots, elle s’exprime trèèèèèèès bien et sait se faire comprendre.

Se faire comprendre, car elle a confiance en nous. Car elle sait que nous la comprenons et qu’avec nous elle peut se conduire comme nous avec une sage-femme. Miniglobetrotteur nous parle de ce lien dans son billet où on se sent comme des petits poissons dans l’eau.

Mais dans l’eau nous somme pire que nos enfants, car comme elle le dit elle-même :

L’immersion donne le ressenti d’une chute sans fin dans l’eau et là aussi l’accompagnement de l’adulte a son importance : savoir rassurer si cela a été finalement mal vécu ou au contraire partager le plaisir. Une belle remise en cause de l’adulte, il est conseillé de s’immerger avec l’enfant (il va falloir que j’arrive à ouvrir les yeux dans l’eau donc, l’échéance est arrivée à 32 ans !) : L’immersion est un sujet tabou dans la  mesure où elle renvoie les parents à leurs angoisses, leur propre vécu de l’eau et leur déformation sociale et culturelle.  Décidément donc, même avec un corps plus léger le vécu pèse encore lourd.

Enfant j’ai toujours eu peur de l’eau, d’ailleurs je ne suis qu’une piètre nageuse. Mais j’aimerais que La Gluante n’aie pas cette peur, qu’elle se sente en confiance dans l’eau, comme sur terre. Les beaux jours arrivent, c’est un de mes objectifs. Lui faire découvrir l’eau, les joies de patauger, de prendre confiance en elle, encore plus.

Se jeter à l’eau, lorsqu’un second enfant arrive. C’est loin, trèèèèèèèèès loin de mes envies actuellement. Je ne me suis donc pas encore posée la question de savoir comment La Gluante pourrait accueillir cette belle arrivée. Mais Madame Sioux, qui, si je ne me trompe pas, est en fin de couvade, ou presque, a consacré ce vendredi à nous faire un billet concernant l’aîné et l’arrivée d’un bébé. 

Elle y parle du « réservoir affectif » de nos enfants. Elle nous explique que ce réservoir peut autant se remplir très vite que se vider aussi rapidement :

Il peut s’agir de gros bouleversements (naissance, déménagement) comme de choses qui nous paraîtront plus mineures (le travail des parents, un départ en vacances, une séparation temporaire, etc). En sachant cela, le but est non pas d’éviter ces évènements – souvent incontournables – mais d’être attentif aux besoins manifestés par l’enfant et d’y répondre le plus justement possible… et toujours en fonction de nos limites ! 

Encore une fois, on retrouve le fait de s’écouter pour mieux les écouter, pour être plus disponibles.

Mais elle y parle notamment de ce lien entre frères et/ou soeurs, ce lien fragile et dont nous devons, autant que faire se peut, prendre soin nous parents. Un article très intéressant donc, et à lire si vous avez quelques difficultés à gérer la tempête de l’aîné face au vent calme du cadet.

Lorsqu’on nous lit, on se dit qu’on détient les clés pour une communication épanouie, que nous devons être des parents dignes, et tout et tout. Que nos enfants n’auront jamais de soucis, parce qu’on a toujours été présents, près à les écouter, à les épauler.

Mais l’avenir n’est écrit nulle part.

On ne peut pas dire ce que demain leur apportera comme épreuves à vivre, à gérer. Car dans 20 ans, 30 ans, 40 ans, même devenus adultes, ils resteront toujours nos enfants…

Parce qu’un geste de désespoir peut les mener à commettre l’irréparable, Coraroz nous pose la question ultime : Faut-il s’inquiéter du suicide chez l’enfant.

Madame D, en me donnant cet article à lire, ne se doutait pas qu’il y a 7 mois d’ici, une personne chère à mon coeur avait commis ce geste. Certes, ce n’était plus un enfant, mais un homme dans la fleur de l’âge. Ce qu’il l’a poussé à nous quitter aussi brutalement, ne venait pas de sa vie présente, mais de sa vie passée.

Nous sensibiliser en tant que parent à la dépression chez l’enfant, état qui ne pourrait jamais le quitter une fois devenu adulte. Mais lui apprendre à reconnaître les signes et les gérer.

Ecouter son enfant avant qu’il ne soit trop tard. Cela ne signifie pas que si vous n’avez pas le temps, ou pensez ne pas être assez présente, il commettra cet aller sans retour. Mais mettre les mains devant, c’est déjà une grande victoire.

 

Mam’Sauterelle