Depuis cet automne, nous allons aux bébés nageurs parce que l’année précédente, Miniglobetrotteur aimait bien nos sorties piscines. A 20 mois aujourd’hui il est au top de sa motricité et nous passons d’excellents moments. J’ai trouvé à la bibliothèque un ouvrage qui s‘adresse plutôt aux animateurs de cette activité : « Bébés nageurs, Adaptation du jeune enfant au milieu aquatique 0-6 ans » de Claudie Pansu. (éditions @mphora). Elle est fondatrice de la Fédération des Activités Aquatiques d’Eveil et de Loisirs* et a depuis les années 70 très largement contribué au développement de cette activité, en ayant à l’esprit l’importance du jeu et non comme auparavant l’importance de l’apprentissage de l’eau (bref, elle a modifié le comportement qui consistait à jeter dans l’eau un enfant qui avait peur et imposé le respect du rythme de l’enfant. Ça nous parle, non ?).  Ce livre comprend également une partie sur l’intégration des enfants porteurs de handicap, mais ce ne sera pas l’objet de mon billet.

 

Moi qui n’allais à la piscine avec mon fils que pour le plaisir, j’ai lu des informations intéressantes :

Sur l’attachement…

 L’eau, médiatrice, puissante par sa symbolique et privilégiée par ses propriétés, permet de renforcer et de renouer le lien d ‘attachement qui se construit au cours de la prime enfance entre l’enfant et ses parents. A la piscine, il nous faudra aménager des situations permettant au bébé et à sa mère de découvrir leur capacité à se répondre et à ajuster le rythme de l’un au rythme de l’autre. D’autre part, c’est en amenant les parents à mettre des mots sur les actions des enfants que ceux-ci accéderont à une connaissance de leur potentialité.

Lorsque l’attachement est de qualité, c’est à dire suffisamment sécurisant, l’enfant utilise sa mère comme base de sécurité qui lui permet de faire face et d’être actif. C’est également ce que le Docteur Guy Azéma met en évidence au cours de ses observations et recherches à la piscine et nomme « la balance sécurité/risque ».

C’est donc au parent ou à l’adulte de référence  d’être rassurant et à l’écoute des envies de son enfant. La confiance que porte l’enfant à son parent doit être entière. Il est très déconseillé de plonger un enfant dans l’eau s’il ne veut pas, ou lorsqu’il se meut seul dans l’eau, de se reculer au fur et à mesure pour augmenter son effort. Mais lors de la découverte de l’eau (qui peut prendre plusieurs séances), c’est le portage qui est particulièrement important : épaules dans l’eau, yeux dans les yeux, ferme mais non bloquant. C’est l’occasion d’un peau à peau bien sympathique… Miniglobetrotteur, qui adore pourtant son papa, ne veut être que dans mes bras à la piscine… Est-ce que parce que c’est moi qui le porte au quotidien le plus souvent et qu’on a éprouvé notre technique ?

Sur l’autonomie…

L’eau c’est d’abord le jeu et le développement de la créativité. Les bébés nageurs d’aujourd’hui s’appuient sur la pédagogie interactive différenciée : Pédagogie des situations encourageant le comportement exploratoire qui préserve les initiatives individuelles de l’enfant.

La démarche pédagogique favorise le jeu, la recherche active et spontanée de l’enfant, la créativité, la prise de risque si les situations proposées sont attractives et surmontables et si les parents donnent du temps au temps. L’enfant découvre l’eau, ses joies et ses contraintes. Le processus d’autonomisation aquatique se met alors en place naturellement, c’est-à-dire sans matériel de soutien et sans l’aide de l’adulte. La piscine est un lieu de vue, d’échanges et de paroles, de socialisation.

C’est donc aussi pour le parent fatigué l’occasion de rencontrer d’autres parents fatigués… L’enfant s’approprie donc un nouvel environnement tridimensionnel, en apesanteur et en profondeur et pour cela il a besoin impérativement au début de l’adulte. Plus celui-ci respecte son rythme, moins le bébé aura besoin de lui. L’eau est un ensemble de nouvelles sensations sur la peau, un nouveau goût, de nouveaux sons, de nouveaux repères dans l’espace à identifier.

Et sur l’immersion…

Quand on a commencé cette activité, j’avais quelques craintes… Une copine m’avait indiqué qu’à son cours de bébés nageurs, dès la première fois, l’animateur avait demandé que les bébés soient plongés dans l’eau entièrement. Heureusement, rien de tel avec notre association, on s’est contenté son papa et moi de mettre nos têtes sous l’eau et de rire pour que Miniglobetrotteur fasse de même quand il en a eu envie. Il reste même assez longtemps à vrai dire, parfois je sens mon adrénaline monter en flèche. L’immersion donne le ressenti d’une chute sans fin dans l’eau et là aussi l’accompagnement de l’adulte a son importance : savoir rassurer si cela a été finalement mal vécu ou au contraire partager le plaisir. Une belle remise en cause de l’adulte, il est conseillé de s’immerger avec l’enfant (il va falloir que j’arrive à ouvrir les yeux dans l’eau donc, l’échéance est arrivée à 32 ans !) : L’immersion est un sujet tabou dans la  mesure où elle renvoie les parents à leurs angoisses, leur propre vécu de l’eau et leur déformation sociale et culturelle.  Décidément donc, même avec un corps plus léger le vécu pèse encore lourd.

Le désir de plonger vient avec l’attractivité de l’activité… Le toboggan entraînera l’immersion, le tapis à trous aussi. J’avais entendu que si les yeux étaient dans l’eau, les bébés arrêtaient de respirer. C’est un peu plus technique que ça :

L’observation des enfants en immersion nous montre que le bébé ouvre toujours les yeux et très souvent la bouche. L’apnée, c’est à dire la fermeture de la glotte, est un mécanisme réflexe déclenchée par l’irruption de liquide ou d‘aliment au niveau des muqueuses nasales ou pharyngées. L’apnée est immédiate. L’enfant en immersion peut garder la bouche grande ouverte. Au début, il est accompagné dans sa remontée par l’adulte. Petit à petit, il acquiert la capacité de remonter seul à la surface, avec parfois cependant le besoin du lien de la main. Il progresse dans son déplacement. Le parent alors ne doit pas le tirer pour le ramener à lui ou le sortir de l’eau, mais l’accompagner pour l’accueillir sereinement.

Nous voilà avec des belles découvertes en perspectives et une motivation à bloc pour continuer à aller à la séance de 8h45 le samedi… Et vous, l’eau, ça donne quoi ?

Miniglobetrotteur