Toi parent, tu estimes bien souvent que tu dois prendre sur toi. Quand tu es énervé et que ton enfant veut aller au parc alors que tu rêves de t’enfermer dans ta chambre avec ton livre, tu te dis que ça n’est pas sa faute à lui, que tu peux bien faire un effort. Et tu y vas. Et bien souvent la sortie est un fiasco.

Parce que, que tu le veuilles ou non, tu es énervé. Que tu le veuilles ou non, tu as moins de patience que d’habitude. Tu n’as pas du tout envie d’être là où tu es, tu supportes mal les demandes de tes enfants.

Et au final, alors que tu voulais faire ton devoir, alors que tu voulais faire plaisir, alors que tu voulais faire au mieux, tu finis par t’énerver sur tes enfants. Et avec du recul, peut-être par te dire que tu aurais mieux fait de rester chez toi.

Seulement sur le coup, tu te dis que dire non à tes enfants pour pouvoir te reposer c’est égoïste et indigne d’un bon parent. Eh bien j’ai une bonne nouvelle pour toi : ce n’est ni l’un, ni l’autre.

 

Cet article appartient à une petite série que tu peux retrouver là :

l’introduction

le pouvoir de la description

critique de la punition

Il me semble que chaque fois que j’ignore mes sentiments, une dynamique presque diabolique se met en mouvement. La séquence est la suivante :

  1. Les enfants font des demandes.
  2. Maman ignore ses sentiments négatifs et se plie aux demandes.
  3. Du ressentiment apparaît.
  4. Le ressentiment s’exprime.
  5. Quelqu’un est blessé.
  6. Toute la famille souffre.

 

Etre parent c’est tous les jours, toute la semaine, tout le mois, toute l’année. Le parent, sauf lorsque ses enfants vont en vacances sans lui, doit tout le temps assurer auprès de ses enfants. Le parent a donc l’obligation de se ménager, de s’en garder sous le pied, pour le cas où. Le parent n’a pas le droit, s’il peut l’éviter, de terminer la journée sur les rotules (on a dit « si », hein!?)

Une mauvaise nuit, un enfant malade, un souci au travail, à l’école, un appareil en panne, bref une contrariété, un problème supplémentaire auquel il faudra faire face.

Qui veut aller loin ménage sa monture !

Un parent de bonne humeur est bien plus précieux qu’une sortie au parc. Bien évidemment seul l’adulte peut le prévoir, le savoir, et agir en conséquence. Il est évident que l’enfant à qui on refuse une sortie pour cause de fatigue va être déçu. Mais toi parent, tu sais comparer cette déception à une sortie catastrophique parce que tu as envie de mordre tout le monde.

De plus, en montrant qu’on respecte nos propres limites, physiques ou émotionnelles, on apprend à nos enfants à faire la même chose. C’est également les respecter que de leur dire honnêtement que là non, pas envie, plutôt que dire mais oui avec plaisir avec un sourire crispé.

En respectant nos propres limites, on s’épargne chagrin et culpabilité, et en plus, c’est bon pour les nains. C’est pas beau ça ??

 

Vaallos.

 

Extraits du chapitre “Protection-for me, for them, for all of us”, Liberated parents liberated children, Adel Faber & Elaine Mazlish. (Titre français : Parents épanouis, enfants épanouis : cultivez le bonheur dans votre famille.)