De deux nous sommes passés à 3, 4, 5. Nous sommes devenus parents. Nous avons perdu l’équilibre. Parce qu’un papa n’égale pas une maman. Parce qu’une maman n’égale pas un papa. Parce que les rôles ne peuvent pas s’échanger et ce dès la grossesse; et après? C’est encore pire.

Marcel Rufo le traduit joliment dans Chacun cherche un père:

Il faut imaginer l’enfant comme une maison qui s’aménage petit à petit. La mère est représentée par les murs qui entourent, contiennent, assurant une protection rapprochée; le père lui, est représenté par la haie ou le grillage qui délimite l’enclos du jardin, protégeant à la fois les murs et ce qu’il y a à l’intérieur, la mère et l’enfant. (…) Le maternel joue davantage dans le registre de l’intime, de l’affectif, de l’intérieur; le paternel lui, se situe du côté de l’ouverture au monde, de la socialisation, de l’extérieur.”

Si je partage ces quelques lignes c’est que je m’y retrouve. Je ressens au quotidien cette différence, entre mon rôle et celui du papa. J’ai pu remarquer que nos enfants, aussi ont des attentes différentes. Ils viendront plus vers moi pour être cajolés et plus vers leur père pour s’amuser. Bien sûr quand on se retrouve seuls avec les enfants, chacun exerce les deux côtés, maternels et paternels.

“Et s’il y a une différence fondamentale entre père et mère c’est bien celle ci: la mère est l’objet d’amour, le père est objet d’admiration – au moins dans un premier temps.”

Et là aussi je me retrouve dans cette phrase qui traduit ce que je ressens vis à vis de mes propres parents. C’est aussi le sentiment que me donnent mes enfants quand ils font en sorte de me protéger comme quelque chose de précieux, et quand ils considèrent leur père comme leur héros.

C’est à ce moment précis que je me pose la question: est ce que je vis avec mon temps? Celui où la femme se veut l’égale de l’homme? Où tous les clichés de la mère aimante et du père autoritaire sont dépassés?

Dans mon rôle de maman j’aime marquer ma différence. Pour moi un papa n’est pas une maman. Un enfant a besoin des deux pour se construire. J’aime que mon mari prenne sa place de père – protecteur sans peur – héros idéal – disponible – juste. J’aime être mère. Et ça ne veux pas dire qu’il n’existe pas chez nous d’égalité homme femme.

Notre bulle à nous