C’est finalement une question que tous ceux qui fréquentent ce site se posent : qu’est-ce qui fait de nous un parent ? quelle parte de nous mêmes ? Quels sont nos vrais choix ?

Dans les articles de cette semaine, plusieurs approches de cette question sont abordées.

Allez lire l’article de Latellectuelle intitule Parentalité et handicap mental – 1 Encadrement réglementaire pour la stérilisation ? Allez aussi lire les commentaires, cet article, parti de la plainte déposée par 5 femmes handicapées mentales qui ont subi une stérilisation à leur insu, nous a inspiré des réflexions sur « qu’est-ce qu’un parent acceptable pour la société ? », quelle est la limite de la normalité ? A émergé aussi une discussion à propos de l’instinct, certaines disant qu’une personne handicapée mentale pourrait en quelque sorte « être une très bonne mère en suivant son instinct » et un autre, qui travaille au contact de personnes handicapées mentale témoigne ainsi : “Parce que les personnes que je côtoie, s’écouter, écouter leur bébé, faire confiance à leur instinct, c’est juste pas possible pour elles, ça n’a pas vraiment de sens dans leur contexte.”

Quelle conscience a-t-on d’être parent et des responsabilités, du comportement nécessaires qui vont avec ? Jusqu’où la société a-t-elle le droit (parfois le devoir ?) d’en décider ?

Sûr que d’autres échanges suivront.

Cultureetclaire aborde quant à elle le secret de famille, dans son article  « Le secret de famille, le poids du silence « .

Elle nous parle  du roman Un Secret, de Philippe Grimbert, où un enfant est persuadé d’être issu d’une famille heureuse, et pourtant, il ne va pas bien. La vérité sera pour lui une renaissance.

Est citée Françoise Dolto  : “L’enfant a toujours l’intuition de son histoire. Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit. »

Et on touche là une de nos difficultés : même ce que ne nous disons pas se transmet, plus ou moins déformé, filtré par nos émotions et ce qu’en perçoivent nos enfants.

Il y a donc le parent que nous voulons être, et ce que nous sommes , et ce que notre enfant en perçoit en fonction de notre environnement familial.

Sans vouloir reprendre cet éternel débat de l’instinct maternel (quoi que ??!! ;-) ) La poule pondeuse nous résume le livre Les instincts maternels, de Sarah Blaffer Hrdy (titre original : Mother Nature. A History of Mothers, Infants and Natural Selection) dans son article « les instincts maternels« . (Moi non plus je ne sais pas prononcer le nom de l’auteure !)

Elle nous conduit en fait bien plus loin vers nos instincts, vers cette partie de notre fonctionnement très primaire, un peu comme le stress qui nous conditionne à fuir ou nous battre, et qui nous vient de nos lointains ancêtres préhistoriques.
( et là je ne résiste pas au plaisir de vous renvoyer vers un reportage passé sur Arte en octobre dernier qui m’avait inspiré ça et le fait que nous, « homo sapiens », découvrons encore beaucoup de choses sur nos origines)

Elle nous parle de nos motivations archaïques, qui nous poussent à favoriser la reproduction de nos gênes, et conditionnent l’accueil (ou le rejet) d’un enfant.

Elle dit aussi « Un autre élément intéressant est que l’élevage d’un enfant, et en particulier d’un nouveau-né, requiert tellement d’énergie et de calories qu’il ne peut pas être assumé par une mère seule (toujours dans les conditions préhistoriques…) : celle-ci doit bénéficier de l’aide d’”allomères”, qui peuvent être des femmes de sa famille (plus jeunes qui s’entraînent ou au contraire grands-mères qui veillent sur leur descendance) ou des hommes (généralement le ou les père(s) potentiel(s)) »

Une idée à laquelle j’adhère complètement : personne ne peut élever un enfant tout seul.

Une autre part d’inconscient du parent souvent abordée ici : l’éducation à l’égalité des sexes et comment ne pas reproduire nos propres conditionnements.

C’est ce qu’aborde Kawine, dans son article « L’égalité des sexes, l’exemple suédois » . Elle y décrit l’approche suédoise à l’école maternelle où il n’y a pas de différenciation des sexes (pas de gobelet rose pour les filles, bleu pour les garçons !) décrite sur le site officiel de la Suède.

« La pédagogie de l’égalité devient de plus en plus courante dans les écoles maternelles suédoises. Son but est de donner aux enfants, garçons ou filles, des chances égales dans la vie. »

« D’abord, il faut que les enseignants changent leur manière de traiter les enfants. Karin Graff souligne que la plupart des adultes ne se rendent pas compte qu’ils traitent différemment les filles et les garçons. C’est ce que confirment les études réalisées. »

(A ce sujet il y a eu un excellent livre paru dans les années 70 intitulé « Du coté des petites filles » d’ Elena Gianini Belotti, qui démontre comment nous différencions les enfants sans même nous en rendre compte.)

Certaines activités non mixtes sont aussi proposées aux enfants afin de permettre aux filles d’avoir des espaces où elles ne sont pas inhibées par le comportement des garçons.  Encore un sujet à part entière pour un VI , non ? !

Au delà de la différence que nous faisons plus ou moins consciemment entre nos garçons et nos filles, nous faisons forcément des différences entre nos enfants.

C’est le sujet choisi par Tournicotiton dans son article « Chez vous, c’est qui le chouchou ? » inspiré par un article paru sur le site du journal l’Express.

Voici un extrait cité :

«  Les parents ne doivent pas lutter contre l’idée qu’ils ont des préférences, mais juste veiller à ce qu’elles ne se transforment pas en injustice – Imaginer qu’on donne à tous pareil est un leurre. Il est radicalement impossible d’aimer deux personnes de la même façon: chaque enfant a une place différente après de chacun de ses parents – Que ces derniers tiennent à camoufler l’évidence est en outre tout à fait compréhensible. »

Ce qui est important n’est pas de donner « tout pareil » à chaque enfant, mais de donner à chacun ce dont il a besoin.

Je crois que nous sommes plusieurs à être adeptes de cette maxime de  Faber et Mazlish : « Donner pareil , c’est donner moins »

Mais lorsqu’on est injuste, est-ce qu’on s’en rend compte ?

Phypa