L’égalité des sexes, l’exemple suédois

Aujourd’hui, je reviens sur mon dernier sujet : l’égalité dès la maternelle.
Je suis tombée, grâce à Me Déjantée, sur le site officielle de la suède, et plus précisément, sur des explications sur l’organisation à l’école maternelle chez eux. C’est ici.

Un gobelet bleu pour elle et un gobelet rose pour lui – c’est bizarre ? Pas pour les petits Suédois. La pédagogie de l’égalité au niveau de la maternelle ne fait pas de différence entre les filles et les garçons.

Personnellement, ça ne me fait rien de voir un petit garçon avec un gobelet rose et une fille avec un bleu. Sauf que j’aime pas le rose.

La pédagogie de l’égalité devient de plus en plus courante dans les écoles maternelles suédoises. Son but est de donner aux enfants, garçons ou filles, des chances égales dans la vie.

Ok, donc ce n’est quand même pas toutes les écoles qui le font, mais quand même, ils sont plus en avance que nous sur ce point là quand même.

L’école maternelle suédoise est ouverte aux enfants de douze mois à cinq ans, et la pédagogie de l’égalité commence dès le premier jour.

Comme dis dans un commentaire de mon précédent article, la maternelle en Suède, regroupe ce que nous appelons la crèche ET la maternelle. La mise à mort des clichés sexiste commence donc dès la crèche en fait! (ok, en France, on va à la crèche avant un an, on ne va pas chipoter hein…)

D’abord, il faut que les enseignants changent leur manière de traiter les enfants. Karin Graff souligne que la plupart des adultes ne se rendent pas compte qu’ils traitent différemment les filles et les garçons. C’est ce que confirment les études réalisées.

Un rapport officiel suédois de 2006, L’égalité des chances à l’école maternelle, a examiné 34 projets d’égalité des chances. Partout, on a constaté qu’inconsciemment, les enseignants accordaient plus d’attention aux garçons et leur donnaient plus de place. Ils tendaient aussi à parler aux filles sur le ton de la conversation, et aux garçons en donnant des ordres.

Dans une des écoles maternelles citées dans le rapport, Trödje, les enseignants se sont filmés au travail et le résultat a été une surprise pour tous. Quand les garçons piétinent un parterre de fleurs, on leur enjoint fermement de ne pas le faire. Quand les filles font de même, on leur explique pourquoi il ne faut pas marcher sur les pauvres fleurs.

En effet, je crois volontiers que, même en voulant bien faire, on a des clichés inconscient. Il n’y a qu’à voir certaines études sur les adjectifs donnés par les adultes à des bébés : les filles sont jolies, mignonnes, douces etc… les garçons sont curieux, volontaires, avec un sacré caractère etc… (je cite de mémoire, mes exemples sont peut être erronés mais l’idée est la même. ce qui est rigolo, c’est que si on habille un bébé fille en bleu, ou un bébé garçon en rose, sans dire le sexe aux adultes, le bébé se retrouve avec les adjectifs de l’autre sexe. En même temps, c’est vrai que le plus souvent, les bébés en rose sont des filles. Mais bon, maintenant, j’essaie de faire attention et demander confirmation que c’est bien une fille. On ne sait jamais. Après tout, Surprise a bien des bodies et des couches roses. ^^)
Il y a du boulot, quand on veut sortir des schémas que l’on a ingurgité depuis l’enfance. Et même en étant très volontaire, je ne sais pas si on peux réellement y arriver. Par exemple, voir un petit garçon habillé tout en rose, ça me choquerait. (ok ok, une fille aussi, ça me fait drôle, mais pas au même point quand même…) Et pourtant, pourquoi pas? Surtout si c’est le petit garçon qui le réclame.

Pour en finir avec ce modèle, certaines écoles maternelles ont placé les filles et les garçons en groupes séparés pour leur donner des activités qu’ils ne pratiquent pas normalement.

Faire des groupes séparés, à la base, je suis contre. Mais ici, on oppose l’argument que ça permet au filles de faire des choses qu’elles ne peuvent pas faire quand les garçons sont là, car alors, elles ont du mal à s’imposer. Elles se laiseraient marcher sur les pieds. (C’est comme ça que je comprend ce passage.) C’est louable comme but. Et l’étude dis que les filles y gagnent en assurances. Et pourtant, ça me gêne. Ca me gêne qu’on dise que, pour qu’elles puissent donner leurs avis librement, jouer comme elles le souhaitent, il faut séparer les filles des garçons. Ne serait-ce pas plutôt le rôle de l’école d’apprendre aux garçons à respecter l’avis des filles, à leur laisser de la place dans leurs activités et leurs jeux?
Qu’après, on fasse des « ateliers » par sexe, en en prévoyant 3, un pour les garçons, un pour les filles et un pour ceux que ça n’attire pas, ces machins où l’on sépare les garçons et les filles, pourquoi pas?
Que, plus tard, on fasse des ateliers sur la sexualités, les menstruations etc, en groupe séparés, là, je suis d’accord. Je pense que les filles se sentiront plus libres de poser certaines questions sur le sujet sans la présence des garçons, et vice-versa. Mais avant 6 ans? Ne vaut il pas mieux leur apprendre le respect de l’autre, quelqu’il soit? Car c’est tout le but, apprendre aux enfants à se respecter et à respecter les autres, qu’ils soient filles, garçons, noirs, blancs, jaunes, bruns, roux etc…

Par exemple, nous séparons les filles et les garçons pendant le déjeuner, parce que les filles, toutes petites, savent déjà qu’on s’attend à ce qu’elles servent les autres. Nous voulons leur apprendre à penser plus à leurs propres besoins. Nous avons aussi supprimé les jouets plus particulièrement destinés à l’un des sexes, comme les poupées et les voitures.

Est ce qu’au lieu d’isoler les filles, on ne pourrait pas instaurer un « tour » où le responsable de table, chargés de approvisionnement en eau ou en pain changerait tous les jours. Parce qu’honnêtement, vous ne croyez pas que ce n’est que déplacer le problème? Que certaines vont se comporter en « princesses » et laisser les autres tout faire sans jamais participer? Non, décidément, je ne pense pas que séparer les filles et les garçons soit une vraie solution. Les garçons, contraints et forcés vont se débrouiller sans les filles bien sûr. (et surement que l’on constatera que, sans supervision, c’est toujours les mêmes qui se collent aux corvées) Les filles, seules, n’auront certes pas de garçon à servir, mais revenues en groupe mixtes, reprendront leurs habitudes de futures ménagères. (enfin, c’est l’image que donne l’exemple quoi.)

Supprimer les poupées et les voitures, c’est pareil, ça me laisse un sentiment mitigé. J’ai l’impression que c’est une fausse bonne idée. Il faudrait plutôt encourager les enfants à aller vers n’importe quel jouet. Je pense qu’il faut surtout aprler, expliquer et demander leur avis aux enfants. Ils comprennent énormément de choses. Mais bon, je pense aussi que, sans poupées ou voiture, ils se tourneront sans problème vers d’autres jeux. c’est surtout dommage car peut être que certains garçons aiment jouer à la poupée et n’en ont pas à la maison, et pareil pour les filles et les voitures.

Le rapport sur l’égalité des chances à l’école maternelle indique que la pédagogie de l’égalité n’est pas pratiquée en dehors des pays nordiques. Une explication possible est que dans beaucoup de pays, l’éducation des enfants est considérée comme l’affaire des familles.

Je ne pense pas que l’éducation ne soit l’affaire QUE des familles. Mais si on n’implique pas les parents, si on ne prend pas le temps de discuter avec eux, de les amener à réfléchir sur « pourquoi je ne veux pas que mon enfant fasse ci ou ça », cette pédagogie perdra beaucoup en force. Si les parents martèlent que les filles, c’est en robe rose, jouant avec des poupées et faisant du piano et de la danse, et les garçons en salopette bleue, jouant à la guerre et aux voitures, pratiquant le judo ou les échec, je pense que les enfants auront, malgré l’école, des clichés. car pour un tout-petits, qu’est ce qui a le plus de poids, la parole des parents, ou celle des enseignants?
L’école peut aider, et cette pédagogie est un premier pas important. Mais elle ne peut pas tout faire seule, et il faut absolument impliqué les parents. Même si parfois, on se retrouve face à un mur et que le dialogue est impossible. (en même temps, je doute que ce style de parent mette son enfant dans une école qui pratique cette pédagogie.

Et vous, vous en pensez quoi?

La farfa

Vous pouvez venir me voir dans ma tanière, où je parle du sujet de façon plus personnelle.

10 réflexions sur “L’égalité des sexes, l’exemple suédois

  1. Bien d’accord sur pas mal de points!
    Les parents, l’école, la société aussi sont responsables des clichés véhiculés auprès des enfants et des ados, qui ne font que reproduire ce qu’on leur montre… même si cela évolue doucement.
    Le monde du travail, celui de la presse et de la publicité, du cinéma, sont bourrés de clichés et d’inégalités…
    Pour autant faire des lois se voulant équitables en régissant des quotas me semble absurde : cela doit changer en profondeur et non pour faire bien!
    A nous parents de faire tout ce qui est possible pour commencer dès l’enfance, en réfléchissant à nos réflexes et à nos paroles… il s’agit encore une fois d’éducation consciente : être conscients de la portée de nos paroles et de nos actions envers nos enfants et dans notre vie au quotidien ! Pas toujours facile… mais il n’y a que comme ça que nous pouvons donner une chance à nos enfants et aux leurs d’une société plus juste, et plus respectueuse des uns envers les autres et envers soi-même…
    Parents, nous avons du pain sur la planche une fois encore :) Mais que de bonheur quand les petites et les grandes avancées se font ! Une pierre après l’autre…

  2. En fait, ce que je trouve illogique, c’est qu’il s’agit d’égalité des sexes alors qu’on veut faire des groupes pour séparer les 2 sexes, supprimer certains jouets trop « sexués ». Je trouve ça contradictoire en fait. D’ailleurs, pourquoi supprimer les poupées aux filles comme aux garçons et pareil pour les voiture? Ce sont nos visions d’adultes qui pensent que les poupées sont pour les filles et les voitures pour les garçons, laissons les aller vers les jouets qu’ils veulent, spontanément.

  3. Merci beaucoup de cet approfondissement de ton article de la semaine dernière!! (je ne me souvenais pas que je t’avais suggéré quoi que ce soit à ce propos … :P )
    Je pense personnellement que la démarche des suédois est intéressante parce qu’ils ont le mérite de se poser des questions assez inexistantes de par chez nous… après, ils est possible qu’ils pêchent un tantinet par l’extrême, comme tu le soulignes notamment au travers de la suppression totale des poupées et des voitures!! Quand je vois ô combien mes petits gars aiment jouer à la poupée (y compris de les allaiter je précise^^) et la Princesse aux voitures… je me dis que ça serait bien dommage de les en priver!!!

    • tu avais mis le lien vers le premier article sur facebook. ^^ (enfin, il me semble bien. ;) )
      Oui, même si je ne suis pas d’accord avec tout, les suédois ont le grand mérite de se poser des questions et d’essayer de changer les choses. Vivement que ça arrive en France et nous, parents, avons notre rôle à jouer pour cela. :)

  4. Pingback: Etre parent, en âme et conscience [mini-debrief] « Les Vendredis Intellos

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