Je ne suis pas très à l’aise avec le mot « éducation ». Je suis, bien entendu, d’accord avec l’idée que nous, adultes, avons des tas de choses à apprendre à nos enfants mais le mot « éducation » montre parfois une certaine condescendance comme si nous savions mieux qu’eux, comme si nous étions accomplis et eux non. C’est une vision tronquée de la relation parent-enfant, me semble-t-il. Depuis que je suis mère, je suis impressionnée par tout ce que mes enfants m’apprennent. L’éducation, c’est à double sens !

Nous ne devons pas oublier que nous avons été enfants. C’est le but du livre dont nous parle Maman Bobo : Maman était petite avant d’être grande. Quand les enfants ont découvert ce livre, ils étaient très étonnés et ont posé beaucoup de questions ! Il est inutile de faire croire à nos enfants que nous avons toujours été tels que nous sommes aujourd’hui. Il est important pour eux de savoir que nous avons fait des bêtises, que nous avons été à l’école, que nous avons dû apprendre des tas de choses aussi.

Ce n’est pas bon non plus de cacher nos difficultés, nos souffrances. On le sait, nos enfants sentent tout. Non seulement, ils sentent mais, à leur contact, notre passé ressurgit, nos « vieux monstres » comme l’écrit Catherine Dumonteil-Kremer citée par La Tellectuelle. C’est ce qui peut expliquer nos réactions démesurées, incontrôlables.

Cela permettra aussi à nos enfants de mieux nous connaître. Le billet de Lovinternet sur son père « intermittent » témoigne de l’importance de comprendre ce qui se passe chez l’autre (parent, enfant, ami, peu importe finalement), savoir qui il est pour mieux lui pardonner, mieux l’aimer peut-être même. Son père a beau avoir été absent, alcoolique, elle l’aime de tout son coeur parce qu’elle le connaît. Oui, on peut aimer en connaissant la part d’ombre de nos parents.

Montrer cela à nos enfants, c’est les aider à grandir et c’est grandir soi-même.

Clem la matriochka