J’en ai déjà parlé plus d’une fois sur mon blog, j’ai des enfants qui mangent peu, qui sont très difficiles. En cherchant sur internet, j’ai découvert une maladie que je ne connaissais pas (et je tiens à préciser, dont mes enfants ne sont pas atteints, heureusement). Il s’agit de l’anorexie de l’enfant. Je pensais qu’il s’agissait d’une maladie d’adolescent lié à cette période difficile qui chez certains prend une dimension beaucoup plus dramatique.

L’année dernière, j’ai gagné sur internet un livre intitulé « Libérons l’assiette de nos enfants » écrit par Laurence Haurat (Psychologue-Nutritionniste) et Laura Annaert (Mamanchef). Il est rédigé comme  un dictionnaire et traite de l’alimentation des 3-10 ans. Voilà ce qu’on peut trouver à l’article Anorexie de l’enfant – Manque d’appétit pathologique.

Autant l’anorexie du nourrisson et celle de l’adolescente sont bien décrites, autant on fait peu de cas de l’anorexie de l’enfant. A une époque où parents et médecins craignent l’obésité infantile, la minceur excessive peut être sous-estimée et retarder un diagnostic. L’anorexie est pourtant préjudiciable à la croissance de l’enfant et ses effets sur la taille et le poids sont souvent irréversibles.

Un diagnostic difficile
L’anorexie se traduit par une perte d’appétit ou une sélection féroce des aliments qui peut parfois être confondue avec la néophobie. L’enfant trie, refuse de goûter ce qu’il ne connait pas, se détourne d’un groupe entier d’aliments après une mauvaise expérience avec l’un d’entre eux et peut même aller jusqu’à vomir si on le force à s’alimenter. Par ailleurs, l’enfant est vif, réussit bien ses apprentissages, mais à tendance à s’isoler socialement et peut souffrir, surtout les garçons, de moqueries sur sa petite taille ou son petit poids.

Enracinée dans la petite enfance
L’anorexie succède souvent à une diversification alimentaire difficile pendant laquelle l’enfant a pu être forcé à manger. Les refus répétés de l’enfant pour ouvrir sa palette alimentaire tournent rapidement au conflit ouvert, la plupart du temps avec sa mère. Celle-ci souffre de ce qu’elle analyse comme une incapacité à nourrir son enfant. Elle pense ne pas être une « bonne mère » et en veut à son enfant de le lui démontrer de manière répétée.
L’enfant peut aussi manifester une souffrance psychopathologique dont l’anorexie devient un symptôme. Il appelle à l’aide de cette manière et l’anorexie est alors souvent associée à une dépression.

Les attitudes adaptées
Dans la plupart des cas, un enfant ne se laisse pas mourir de faim. L’attitude la plus adaptée est donc de réduire est donc de réduire le conflit autour de la table et de limiter, pour la mère, la culpabilité qu’engendre un enfant qui mange trop peu. Cela peut être difficile et nécessite parfois un travail psychothérapeutique de la  maman.
Dans certains cas, l’enfant répond à une problématique propre à la mère. En permanence au régime et très préoccupée par les Calories et par son apparence, elle transmet à son enfant un rapport conflictuel à l’alimentation et au corps.
L’enfant et les parents peuvent aussi avoir besoin d’une aide extérieure pour retrouver un rapport normalisé avec l’alimentation. Un accompagnement psychothérapeutique individuel ou familial peut être une réponse à la souffrance des membres de la famille.

Certains trouveront peut être cet article très culpabilisant pour la mère. Mais si je le confronte à mon expérience, ce qui est dit dedans me parle vraiment.

Quand on devient parents, il y a certains sujets auxquels on est sensible : la santé, l’alimentation, le sommeil, l’éducation. On se dit que la future santé de notre enfant se joue dès ses premiers jours. On se dit qu’un futur adulte qui mange équilibré est lié à un enfant qui a ses 5 fruits et légumes par jour. On se dit que les bonnes habitudes de sommeil se prennent dès le plus jeune âge et qu’en plus, en tant que jeunes parents, si on veut bien dormir, il faut que notre enfant dorme bien également. On souhaite une bonne réussite à notre enfant et on le pousse à s’éveiller, apprendre, s’ouvrir au monde. En fonction de notre vécu, l’un de ces sujets peut devenir plus sensibles que les autres et on se met la pression pour que tout se passe bien. Et le plus souvent, c’est l’inverse qui se produit. C’est comme en voiture, si on se focalise sur l’obstacle à éviter, on est sûr de rentrer dedans. La conduite à tenir est donc simple : il faut regarder où on veut aller…

On parle beaucoup de l’attachement entre les parents et l’enfant, de son importance, de la façon de la créer, de l’entretenir. Mais on parle rarement du détachement qui peut être  nécessaire pour gérer les nombreuses « crises » qu’on rencontre avec nos enfants. Il est légitime de vouloir que son enfant mange bien, dorme bien, grandisse bien. Mais quand cela ne se passe pas exactement comme on veut, il ne faut pas vouloir remettre tout dans le droit chemin à n’importe quel prix. Il est difficile de ne pas se mettre la pression ni de mettre la pression à son enfant, et pourtant c’est en invitant  le stress, le conflit dans la relation entre les parents et les enfants que s’installent les problèmes. Il est donc très important de savoir prendre du recul, savoir sortir du droit chemin, de souffler et d’avoir une vraie vision à long terme. Ce n’est pas grave si mon enfant ne mange rien aujourd’hui, s’il se couche avec le ventre vide. Attendons de voir comment sera la situation dans quelques jours et faisons un point.

Pour savoir comment j’en suis arrivé à être intéressée par l’anorexie de l’enfant, vous pouvez poursuivre votre lecture sur mon blog dans mon article Libérons l’assiette de nos enfants ! Que faire face à un enfant qui ne mange pas…

Avez-vous des pistes pour trouver le bon équilibre entre attachement et détachement ?

Madame Koala

Images : Sophie Lenaerts / Cédric Simon