Les petits enfants adorent l’eau. Le milieu aqueux n’est pas sans solliciter la trace qu’ils gardent sur eux de leur séjour dans le liquide amniotique. Ils adorent en général le bain, c’est un moment important de leur journée. Ils aiment le prolonger, s’arrosant ou arrosant avec les jouets qu’on leur aura permis de prendre. Ils en font volontiers une sorte de rituel qui les détend et les prépare à leur coucher.

Mais si c’est si simple le plus souvent, pourquoi parfois ça se complique ? On entend des hurlements non-stop, des crispations, et ça peut vite devenir un cauchemar pour tout le monde …

C’est pourquoi le refus qu’ils y marquent parfois n’est jamais à prendre comme un caprice ou comme un effet de l’exercice de leur toute puissance. Ce refus peut avoir toutes sortes de causes qui ne sont pas toujours faciles à identifier.

Bon, tout le monde a l’air à peu près d’accord sur le fait que non, un petit bébé ne fait pas de caprices, il n’a pas encore de conscience suffisamment structurée de lui-même et du monde qui l’entoure.

Cela peut aller du désagrément perçu en raison d’une eau trop chaude ou trop froide la fois d’avant, à des picotements produits par le shampooing, en passant par la perception d’un état de tension inaccoutumé chez la mère.

J’ai mis longtemps à comprendre que ma fille aînée n’aimait pas l’eau chaude sur sa tête, elle préférait de l’eau à peine tiède pour qu’on rince ses cheveux …

Dans la mesure où le bain concerne le corps de l’enfant et les sensations qu’il y accumule, il n’est en tout cas pas question de le forcer à le prendre s’il le refuse. Et on ne doit pas s’inquiéter si ce refus dure plusieurs jours de suite.

Encore une fois, on prend son temps, on patiente, et on ne désespère pas !

Même les fanatiques de la propreté doivent savoir que la peau d’un petit ne fonctionne pas comme celle d’un adulte, et qu’elle ne fait pas courir le risque de voir s’installer une odeur nauséabonde. D’autant que l’enfant qui refuse son bain ne rechigne en aucune façon à se laver au gant de toilette.

D’autant qu’on ne recommande plus de baigner tous les jours les petits bébés, un jour sur deux c’est bien assez, meilleur pour leur peau.

On peut accélérer le retour à l’habitude en proposant à l’enfant de jouer avec de l’eau, ce qu’il apprécie à un point tel qu’il peut y trouver  plaisir même s’il refuse le bain.

On l’installera alors dans la baignoire vide – on lui montrera qu’elle l’est bien et on l’assurera qu’on n’y fera pas couler l’eau – puis on mettra devant lui ou entre ses jambes une bassine pleine d’eau et les jouets qu’il aime bien avoir habituellement dans son bain.

On retrouve un peu là le principe des thérapies comportementales : on essaie de réhabituer progressivement l’enfant à ce qui l’effraie, petit à petit. D’abord se re-familiariser avec la baignoire, puis l’eau, l’idée du contenant et du contenu.

Bon c’est un nouvel extrait de Naouri, dans Eduquer ses enfants, l’urgence aujourd’hui (surprise !!).

J’avais très envie de citer Naouri sans le dire, j’ai juste envie qu’on le lise sans préjugés, et qu’on pioche dans ses écrits les très bonnes choses qu’on y trouve, même si on n’adhère pas à la totalité. Des idées simples, claires, des explications adaptées à tous, des recherches de solutions, un peu de psycho, beaucoup de pédago.

A lire aussi  sur mon blog : les joies de l’eau

Elodie, du blog Conseils Educatifs