Cette semaine c’est Maya Paltineau, jeune chercheure préparant actuellement une thèse de doctorat à l’EHESS, en sociologie de la maternité, qui a accepté de répondre à mon invitation et de revenir pour nous sur un thème qui nous a souvent questionné au sein des Vendredis Intellos au point d’y avoir consacré plusieurs contributions et un mini-débriefing (que je vous invite vivement à lire ou relire!). Ce thème, c’est celui des liens entre féminisme et allaitement maternel, liens pour le moins complexes qui peuvent amener cette pratique et cette pensée à se répondre, à s’affronter, ou encore à se conjuguer…
Dans sa thèse, Maya Paltineau s’intéresse à l’affirmation des femmes par la maternité. Elle est également l’auteur de l’ouvrage « Femme sans enfant » paru aux Editions Universitaires Européennes en 2011.
Je vous laisse découvrir ci-dessous la première partie du travail de synthèse qu’elle a réalisé pour nous. Dans cette première partie, elle fera le point sur l’histoire de l’allaitement en France ainsi que dans quelques autres pays jusqu’à la fin du XXème siècle avant de consacrer sa deuxième partie à l’approfondissement de l’analyse des liens entre féminisme et allaitement maternel dans la France d’aujourd’hui.
De tous temps, ce qui touche à la maternité a été soigneusement ritualisé et codifié par chaque société. Et l’allaitement maternel, a lui aussi toujours été soumis aux différentes normes sociales. Les études et les questionnements sur l’allaitement sont révélateurs de la place des femmes dans notre société. Comprendre les représentations de l’allaitement, c’est comprendre les rôles sociaux des femmes, ainsi que leurs rapports aux hommes.
L’allaitement a été souvent accusé de brider la liberté des femmes, et de leur imposer la domination masculine. Tout au long des derniers siècles, on a fait et refait le procès de l’allaitement, notamment au nom des droits des femmes, et de ce qu’on a appelé le féminisme.
Aujourd’hui, le débat s’ouvre sur ce dernier point : on cherche à comprendre si l’allaitement est réellement une entrave à l’émancipation féminine, ou si, à l’insu de ce que l’on a pu affirmer dans les quarante dernières années, il peut être une forme de féminisme.
L’hypothèse est audacieuse, mais je souhaite vous la soumettre ici : le féminisme est-il compatible avec l’allaitement maternel ? Ou plutôt : comment est-il compatible ? De quel féminisme s’agit-il ? A quelles époques et dans quelles conditions l’allaitement maternel peut-il être vécu comme une marque d’émancipation féminine ?
J’évoquerai dans un premier temps sur l’histoire de l’allaitement en France jusqu’à la fin du XXème siècle, en m’attardant sur les moments où l’allaitement et le féminisme ont fusionné, et sur les périodes où ils se sont exclus l’un l’autre.
Dans un deuxième temps, nous ferons un bref détour par d’autres pays, pour comprendre dans quelles conditions le féminisme intègre l’allaitement maternel dans ses revendications.
Et enfin, nous reviendrons en France, dans la France d’aujourd’hui, au cœur des familles contemporaines, pour comprendre la place actuelle de l’allaitement maternel, et comment il redevient une forme d’émancipation féminine.
1. Féminisme et allaitement au cours des derniers siècles
Au cours de l’histoire, l’allaitement a été tantôt promu, tantôt décrié, tantôt réservé à certains groupes, tantôt délégué à des nourrices. Cela s’est fait en fonction de considérations économiques, sociales, politiques avant d’être une question de santé publique.
1.1. 18 ème et 19ème siècles
L’allaitement maternel n’a pas toujours été ressenti comme une corvée imposée aux femmes. Au contraire, il peut être perçu comme un véritable plaisir. En 1760, le Dr Desessartz demanda à une jeune mère ce qu’elle a éprouvé la première fois où elle a donné le sein : « Il m’est difficile de rendre ce qu’il s’est passé en moi, j’ai senti une commotion que je ne peux comparer qu’à celle que produit l’étincelle électrique, aussi vite qu’elle, elle m’a soulevée, m’a entraînée vers mon enfant, elle s’est bientôt épanouie dans tout mon corps, en y répandant une chaleur délicieuse, à laquelle a succédé le calme d’une volupté inexprimable, lorsque mon enfant a saisi le mamelon et a fait couler la liqueur que la nature et ma tendresse lui destinaient ». 1
Au XVIIIème siècle, dans les familles bourgeoises, la fonction maternelle était très valorisée, poussant certaines femmes de la noblesse à allaiter elles-mêmes leurs enfants. D’autres, qui n’allaitaient pas, optaient tout de même pour la mode de la nourrice à la maison, pour avoir l’opportunité d’éduquer leurs enfants. Marie-Antoinette, à la naissance de son premier enfant déclara « je veux vivre en mère, nourrir mon enfant, et me consacrer à son éducation. »2
Les féministes françaises du XIXe siècle étaient tout à fait favorables à l’allaitement maternel. Elles le percevaient comme un « devoir maternel » et comme une « question vitale de notre pays ». Elles luttaient contre la mise en nourrice, et revendiquaient leurs propres droits à allaiter leurs enfants. L’une d’entre elles, Marie Béquet de Vienne, féministe franc-maçonne, a même crée en 1876 la Société de l’Allaitement Maternel, qui fut intégrée à la Fédération française des sociétés féministes. Les journaux féministes parlaient de « ressusciter la maternité intégrale », montrant à quel point l’allaitement maternel était important dans leurs programmes de lutte.
Mais dès fin du XIXème siècle, la tonalité du discours changea, faisant du nourrisson un patient de la médecine moderne, et des soins de la petite enfance une affaire de santé publique. L’allaitement a commencé à être régulé et contrôlé par les médecins et par l’Etat. De plus, la croissance urbaine et le développement du travail des femmes ont réduit le nombre de mères élevant leur nouveau-né. Et dans les familles aisées, les obligations mondaines empêchaient le maternage, et rendaient l’allaitement difficile.
1.2. La première moitié du XXème siècle en France
Les combats féministes du début du XXème siècle voulaient intégrer l’allaitement maternel dans le nouveau mode de vie des femmes, de plus en plus présentes dans le monde du travail. Elles se sont battues pour instaurer sur lieu de travail des heures et des chambres d’allaitement et même des primes pour les femmes qui allaitaient. Le pourcentage des mères allaitantes est resté fort (90%) jusque dans les années 1930.
« Entre les deux guerres, les féministes françaises ont mis la maternité et l’allaitement au cœur de leurs préoccupations, luttant pour la reconnaissance de « la maternité, fonction sociale » (Henriette Alquier) ».3
Dans les années 1950, l’allaitement maternel connut un déclin considérable : seulement 51% des Françaises allaitaient leurs bébés au sein. Les premiers laits de vache en poudre ont fait leur apparition et ont tout de suite connu un franc succès. De plus en plus de familles ont adopté ce mode d’allaitement à cause de leurs conditions de vie et d’habitat, mais aussi parce que les industriels fournissaient en grande quantité des biberons, et du lait stérilisé en poudre bon marché. Ce nouveau mode d’allaitement était le produit et le reflet des grandes transformations économiques et sociales de l’époque : la mobilisation des femmes sur le marché du travail et l’expansion des biberons a rendu l’allaitement au sein moins systématique et de moins en moins pratiqué.4
1.3. Les années 1970 en France
Après la Deuxième Guerre mondiale et tout au long des années 1950 et 1960, on a assisté à un renversement de la tendance : la majorité des féministes dénoncèrent l’esclavage de la maternité et de l’allaitement.
Il y eut plusieurs fronts de lutte : contre les discriminations sur le marché du travail, dans le droit parental, et surtout dans les domaines de la contraception et de l’avortement. Sans vouloir faire ici l’inventaire exhaustif de tous les mouvements féministes des années 1970, nous pouvons citer Simone de Beauvoir, qui dans son ouvrage Le deuxième sexe, dénonce l’esclavage de la maternité, le Mouvement de Libération des Femmes, qui engagea plusieurs combats pour le droit à la contraception et à l’avortement, et les célèbres slogans « mon ventre m’appartient », « un enfant si je veux, quand je veux ». Il faut également citer Elisabeth Badinter, qui s’affirmait déjà parmi les féministes de l’époque, en défendant l’idée que les femmes doivent s’affranchir de tout ce qui peut les différencier des hommes. 5
Ces courants féministes plaçaient l’accent sur une vision égalitariste du féminisme. Ce sont des concepts essentialistes, prônant la reconquête par les femmes de leur corps, et cherchant à prouver que la femme est l’égale de l’homme sur tous les points.
Evidemment, ces discours ne pouvaient pas laisser de place à la différence somme toute biologique de la procréation, de la grossesse, et de l’allaitement. Ces réalités furent diabolisées et perçues comme des freins à l’émancipation de la femme. Avoir un enfant, et rester à la maison pour s’en occuper et l’allaiter étaient des pratiques totalement antinomiques avec le discours féministe égalitariste.
Ces mouvements ont eu un profond impact sur la société française, apportant un lot de victoires et d’améliorations de la condition féminine. Mais l’allaitement maternel en a inévitablement fait les frais : en 1972, les Françaises n’étaient plus que 36% à allaiter en maternité.
Dans les années 1990, certaines féministes ont continué à faire des revendications égalitaristes, en prenant pour cible l’allaitement maternel. En 1993, la Chronique féministe, dénonçait les manœuvres de l’OMS « pour, moralement, obliger les mères à allaiter », alors qu’ « allaiter est très fatigant pour la mère ».6
Et très récemment, les échos de ces courants féministes retentissaient encore sous la plus d’Elisabeth Badinter : « On va se ré-enfermer dans le modèle oppressif de la maternité. Cela m’inquiète énormément. On est en pleine régression ». « Le retour en force du naturalisme, remettant à l’honneur le concept bien usé d’instinct maternel et faisant l’éloge du masochisme et du sacrifice féminins, constitue le pire danger pour l’émancipation des femmes et l’égalité des sexes ». 7
2. Un détour par d’autres cultures
Si le féminisme français – tout du moins les courants qui ont émergé après 1968 – ont du mal à faire une place à la maternité et à l’allaitement, ce n’est pas le cas dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique du Nord.
2.1. Les pays scandinaves
L’Europe du Nord bénéficie de taux d’allaitement très élevés en sortie de maternité et prolongés dans le temps. En Suède, 95 % des enfants sont allaités à la naissance, 79 % à deux mois 64 % à quatre mois et 40 % à 6 mois. En Norvège, tous les nouveau-nés sont allaités à la naissance et les deux tiers tètent encore à 6 mois. 8
Dans les pays scandinaves, les féministes se sont battues pour que soient reconnus les droits sociaux associés à la maternité (congés maternité, allocations, etc.). Et de manière étonnante, le pourcentage de femmes élues dans les différentes assemblées est le plus haut d’Europe, ce qui prouve que l’allaitement est tout à fait compatible avec un engagement des femmes dans la vie publique. L’allaitement maternel n’est pas perçu comme une entrave à la liberté des femmes, mais le droit d’allaiter fait bel et bien partie des revendications féminines. Le féminisme scandinave a eu l’effet inverse de ce que nous avons observé en France. Il s’agit d’un féminisme que l’on peut qualifier de différentialiste : il se base sur les différences biologiques entres les hommes et les femmes pour revendiquer la force de chaque genre. Ce type de féminisme fait de l’allaitement maternel un atout de la condition féminine, et le système social des pays scandinaves permet de le mettre en valeur comme une pratique enrichissante, normalisée, au lieu de le présenter comme une pratique marginale et dangereuse pour l’égalité homme-femme.
2.2. La Leche League et les USA
Les Etats-Unis se distinguent eux aussi dans la conciliation du féminisme avec l’allaitement maternel, et ce depuis la naissance de La Leche League en 1956 et son développement extraordinaire ces cinquante dernières années. Cette organisation – n’en déplaise à certains – est un mouvement féministe. Comme le dit Mary-Ann Cahill, l’une des fondatrices de La Leche League : « Même si nous ne le réalisions pas à l’époque, nous étions les précurseurs du mouvement de “libération de la femme”, dans la mesure où il était pour nous capital d’avoir le contrôle sur les décisions importantes de notre vie, comme la façon d’accoucher ou de nourrir nos bébés. »9 L’allaitement est une forme de militantisme pour le droit des femmes, en ce sens qu’il permet aux femmes d’affirmer leurs décisions individuelles, de se réapproprier leur corps, et de prendre confiance en elles et en leur pouvoir en tant de mères. Les membres de la Leche League ne sont pas des femmes passives, subordonnées à leurs maris ou à leurs enfants. Ce sont des femmes qui prennent leur vie en main, et qui n’ont pas peur d’affirmer leur opinion (et le sujet controversé de l’allaitement n’est qu’un des domaines dans lesquels elles s’investissent). On peut lire dans les publications de l’organisation : « Yes, I want to be liberated ! I want to be free ! I want to be free to be a woman ! ». La brochure de La Leche League de 1993 déclarait : « Chaque mère qui allaite son bébé est une actrice du changement social. »
Ici encore, nous retrouvons un courant de féminisme différentialiste, qui ne nie pas les différences entre les hommes et les femmes, mais qui en fait une force et un axe de revendication.
Penny Van Esterik, une féministe américaine reprend très justement toutes les raisons d’intégrer l’allaitement dans les luttes féministes :
– « l’allaitement suppose des changements sociaux structurels qui ne pourraient qu’améliorer la condition des femmes ;
– l’allaitement affirme le pouvoir de contrôle de la femme sur son propre corps, et met en question le pouvoir médical ;
– l’allaitement met en cause le modèle dominant de la femme comme consommatrice ;
– l’allaitement s’oppose à la vision du sein comme étant d’abord un objet sexuel ;
– l’allaitement exige une nouvelle définition du travail des femmes qui prenne en compte de façon plus réaliste à la fois leurs activités productives et leurs activités reproductives ;
– l’allaitement encourage la solidarité et la coopération entre femmes, que ce soit au niveau du foyer, du quartier, au niveau national et international. »10
Notes bibliographiques:
1 Une histoire de l’allaitement, Didier Lett et Marie-France Morel, 2006.
2 Ibid.
3 « L’allaitement est-il compatible avec le féminisme ? », Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, , 2003.
4 L’allaitement, de la naissance au sevrage, Marie Thirion, 1999.
5 « Allaitement et féminisme », Julia Laot, 2010.
6 Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Op. Cit.
7 Le conflit : La femme, La mère, Elisabeth Badinter, 2010.
8 Promotion de l’allaitement maternel. Quelle place pour le médecin généraliste ?, Céline Ruelland-Mayol,2003.
9 Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Op. Cit.
10 Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Op. Cit.
Pour finir cette première partie, je vous renvoie à l’article complet de Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, qui s’était déjà intéressée à cette problématique en 2003
Merci Maya de ta contribution ! Je viens de découvrir que je suis féministe différentialiste ! ;)
Moi aussi ! Ca a donc un nom :)
Très bel article ! On se couchera plus savants ce soir ! Et ce n’est que la première partie ! Merci, j’ai hâte de lire la suite !
moi aussi, elle a mis des mots sur ce que je ressens depuis longtemps ! on est tous égaux mais on est différents et complémentaires, c’est tout !
Merci pour cet article enrichissant et instructif… Justement je parlais de féminisme avec une personne spécialiste des descriminations tout à l’heure.
Samia
Merci pour ces éclaircissements fort instructifs…
J’attends la suite avec impatience !!!
La plupart des mères que je côtoie sont effectivement des féministes différentialistes et fières de l’être.
Et moi qui me défend d’être féministe depuis des années ! rhaaaaa je serais donc féministe différentialiste ben ça alors ! en même temps les nôtres de fministes sont un peu cruches : comment nier les différences entre les hommes et les femmes ? elles sont tellement évidentes et enrichissantes ? j’ai jamais vraiment compris moi !
merci pour ce super article !
Merci pour tous vos commentaires positifs, contente de vous avoir éclairées là-dessus. Et je vous prépare la suite pour incessamment sous peu, en espérant qu’elle vous parle aussi!
Merci pour ce bel article qui exprime si bien ce que je ressentais au fond de moi. Et cela me permettra d’étayer certains de mes propos avec de bons arguments, clairs et réfléchis… qui s’appuieront sur une thèse de l’EHESS s’il vous plait :)
Bonne continuation, ce genre de recherche fait avancer la condition de la femme, de la maternité et par extension de la société! Merci!!
Merci Maya pour ce chouette article qui a le mérite de mettre à la portée du plus grand nombre cette multitude d’informations si souvent occultées dans le débat public!!!
Sur le point précis de la dichotomie féminisme différentialiste/féminisme essentialiste… mon habituelle tempérance me pousse à rejeter les extrêmes… je crains tant l’aveuglement et la mutilation symbolique que représente parfois le féminisme essentialiste à l’égard de la féminité que les conséquences parfois regrettables du féminisme différentialiste qui ont aussi parfois contribué à perpétuer des clichés et des carcans dans lesquels toutes les femmes ne se retrouvaient pas…
Je n’entends pas que l’on me dicte ma féminité, ni que l’on me contraigne à la nier… Femme je suis, femme je resterai (Aimé Césaire me pardonnera ce plagiat)!!
Un article brillant que je suis ravie d’avoir pris le temps de lire. J’ai le livre d’Elisabeth Badinter (Le conflit) depuis plusieurs semaines mais je ne me suis toujours pas décidée à le lire tant les critiques sont difficiles autour de sa vision de l’allaitement. Peut-être que je vais bientôt me décider!
Merci pour ce super article très enrichissant.
Comme Mme Déjantée, je trouve qu’il n’y a pas un féminisme, mais que chacune doit trouver son équilibre (et d’ailleurs, les hommes aussi, doivent trouver leur équilibre)
Mais la société, malheureusement, aime bien ranger les gens dans des petites cases bien nettes…
Super intéressant ! Merci pour cet article…
Excellent article :)
Merci Maya :)
J’adore cet article !!!
Bravo, beau travail !!!
Ce qui est féministe ce n’est pas d’allaiter ou de refuser d’allaiter : c’est d’avoir le choix !!
C’est de choisir librement de ce qu’on fait ou pas avec son corps.
Je suis entièrement d’accord avec toi!!! Et cela me fait grandement plaisir de n’être pas la seule à partager ce point de vue…
Je crois que l’objectif de cet article n’était pas de démontrer que allaiter était « féministe » mais simplement de dépasser les clichés qui montrent trop souvent auprès du grand public que l’allaitement n’est pas compatible avec le combat féministe…
J’espère beaucoup de la deuxième partie, consacrée à la situation actuelle et qui j’espère mettra en exergue ce point capital…
Oui après se pose quand même la question : qu’est-ce qu’un choix?
Toute femme dira que c’est son choix, d’avoir allaité ou non (ou presque). De nombreux auteurs sur l’allaitement ont démontré que quand le contexte sociétal est orienté vers l’un ou l’autre, le choix n’en est pas toujours un, même si c’est très inconscient. Est ce vraiment un choix de ne pas allaiter quand depuis toute petite on nous assène que les seins c’est sexuel? Pas dit… ça demande du recul et du travail sur soi de devenir libre de choisir vraiment dans ce genre de contexte.
Donc se libérer pour faire des choix libres, oui, mais se libérer de ce qui nous manipule inconsciemment, pour avoir le droit d’être enfin nous mêmes… qu’on soit homme ou femme d’ailleurs. Et cet article est une aide précieuse dans ce sens.
Merci pour cet article. J’attends la suite avec impatience. Je reste cependant un peu sur ma faim, car j’aurai aimé plus de détail sur le comment/pourquoi les femmes veulent allaiter ou refusent (que ce soit en donnant le biberon ou en prenant une nourrice, selon les époques et les moyens…) Je me doute que ce n’est pas facile dans un résumé de tout expliquer… Car le choix d’allaiter est tout de même une question plus particulière que d’autres (par ex: petits pots vs purées maison, couches lavables vs jetables…). Et qui suscite le débat !!! Pourquoi et comment est-ce devenu un choix ?! je suis d’accord avec Phypa, mais a-t-on toujours eu ce choix, et pourquoi l’a-t-on sur ce sujet?
Aujourd’hui, on ne se pose pas -encore, quoique que- la question de « vais-je porter mon enfant ou faire appel à une mère porteuse/un utérus artificiel (si un jour ça existe)? » Car pour le moment, on n’a pas encore réussi à trouver autre chose de mieux que l’utérus pour faire se développer un foetus. La comparaison est osée, mais pas tant que cela, car au départ, dans l’espèce humaine, l’allaitement était le moyen de nourrir ce foetus devenu bébé. Donc, pourquoi décider de ne pas utiliser ce moyen ? Les seules raison sont-elles le travail des femmes, le changement de société?
Je trouve très bien qu’on ait aujourd’hui la possibilté de nourrir autrerment son enfant ! Mais pour ma part, avant de découvrir toute cette polémique, le biberon, c’était lorsqu’il y a des problèmes, que l’allaitement ne marche pas…
Autre chose aussi, je trouve que le bib et le lait en poudre deviennent un peu des « solutions de facilité ». Oui l’allaitement n’est pas idyllique, surtout au début. Mais oui, il existe aussi beaucoup de moyens de régler les petits soucis. Et la revient la question du choix, car pour bien choisir, il faut être bien renseignée. Et mon principal reproche à la société française d’auj est de ne pas donner toutes les informations. On entend tellement d’erreurs, de choses fausses sur l’allaitement !
C’est là sans doute où ma comparaison avec la grossesse s’arrête, car, comme vu dans un autre article (je sais plu où… je vais chercher ), l’allaitement n’est pas inné et demande un apprentissage, une transmission, alors que la grossesse, ça se fait tout seul [enfin, à 2 quoi ;)] Et je pense que c’est cet apprentissage qui fait que l’allaitement est si influencé par ce qu’on appelle le « culturel ».
Et l’immense désinformation. Pourquoi y a-t-il eu des « bourrages de cranes » ou bourrage de lait en poudre dans les maternités? Pourquoi auj a-t-on l’impression que le biberon est devenu la norme? Influence des (grandes méchantes) grosses entreprises de lait en poudre? Idéologie? Certaine idée du féminisme? Influence de la religion ? Tabou sur le le sein comme objet sexuel ?
Moi je pars du principe que l’allaitement est ce qu’il a de mieux pour la mère et l’enfant, si tout se passe bien,etc, etc et que d’autres alternatives existent quand les situations sont compliquées (médicalement ou travail de la mère,etc). Mais il m’arrive de voir ça et là des personnes remettant en cause le fait que le lait maternel est le meilleur, avec de pseudo informations scientifiques à l’appui. Comment en est-on arrivé là?
S’il existe d’autres textes à ce sujet, je suis preneuse. (je n’ai pas encore lu tout le site… )
J’espère que j’ai réussi à être claire et qu’on ne va pas me prendre pour une intégriste, mais juste pour une femme qui se pose des questions.
Chercheuse d’étoiles, tu as réussi à dire ce que je pensais en moins de mots que moi… ;)
j’aime bien ton texte aussi!
pour répondre à ta question il y a un historique de l’allaitement très très complet au dernier chapitre, dans le livre « Allaités… des années ».(de Ann Sinnott, http://editionsduhetre.fr/?page_id=405)
Bon, ok ce livre est orienté allaitement long mais franchement j’ai adoré le livre parce qu’il reprend les questions abordées dans cet article, et surtout le dernier chapitre qui explique comment on est passé du tout sein pendant 4 à 6 ans pour les enfants en période préhistorique probablement, à un sevrage partiel avec l’agriculture, puis comment la culture patriarcale a subtilement pris le pouvoir sur les femmes concernant leur allaitement dans l’antiquité, la place de l’allaitement dans les différentes périodes historiques, et comment aujourd’hui le biberon est devenu prépondérant, avec le pouvoir médical. En somme, d’où vient notre culture de l’allaitement. Et en fait ça fait un bail que la culture modifie le rapport au sein. Par exemple, au néolithique les représentations du corps de la femme dans l’art on beaucoup changé (vénus aux formes abondantes vs représentations égyptiennes minces et sans poitrine par exemple) . Elle y montre aussi comment dans la plupart des sociétés de chasseurs-cueilleurs les femmes sont assez égales aux hommes et très libres de circuler, et comment l’agriculture et surtout la sédentarisation a modifié les relations homme-femmes, le pouvoir, notamment via la maitrise de la reproduction et de l’allaitement.
Merci !
Le lien est sympa, je ne connaissais pas cette édition, ils ont l’air d’avoir de super bouquins…
(Pas bon pour la CB surchauffé après les fêtes, mais je ne peux pas résister aux livres!)
Merci de partager mes réflexions!
@ Vervaine et @Chercheuse d’étoiles
Je suis d’accord avec vous : parvenir à faire pleinement ses propres choix, cela prend parfois toute une vie ! Et à chaque époque ses diktats.
Nos choix sont de toute façon le fruit de notre histoire personnelle dans un contexte culturel donné.
Et je maintiens que la vraie liberté c’est le droit au choix le plus éclairé possible.
Et finalement ma définition du féminisme serait peut-être la liberté d’être soi-même et de disposer de son corps.
Il s’agit d’un tableau de Gustav Klimt, Portrait d’Adele Bloch-Bauer I
Pourriez vous me donner le nom de ce portrait et de quel artiste s’agit t il a t-on d’autres œuvres similaires??? …..et de quelle époque.
Merci
Moreau Maryse
Bonjour,
Je suis également à la recherche du nom de ce tableau ainsi que de l’artiste.
Merci par avance de votre aide.
Isabelle Mignot
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