Pour ce vendredi-ci, je souhaite aborder la question de la place de l’enfant dans la maison. Non sous l’angle de la sécurité,  l’INPES et les talentueuses blogueuses ont relayé l’information à merveille, mais sous celui de sa présence comme individu à part entière et non comme invité envahisseur. Lorsque nous attendions Miniglobetrotteur, nous avons très vite pensé à ce qu’on pouvait ajouter pour lui dans les autres pièces que sa chambre. J’avais envie que ce bébé se sente chez lui complètement, qu’il ne soit pas simplement le bienvenu chez nous. Les appartements parfaitement rangés dans lesquels on n’a pas vraiment l’impression qu’un enfant vit aussi tant il n’a pas le droit ni d’avoir un jouet en dehors de sa chambre, ni de toucher à quoique ce soit, me mettent mal à l’aise. Tout comme les remarques étonnées « vous n’avez pas de parc ? » et « il a le droit d’aller dans la cuisine !? », « tu vas voir quand il aura cassé ton vase » m’agacent. Oui, il est chez lui. Non, il ne casse notre vaisselle ; moi oui en revanche. Et d’ailleurs nous passons de bons moments à cuisiner ensemble, même si en effet je dois nettoyer davantage ensuite. Et encore, Il manie l’éponge avec une charmante dextérité. J’apprécie beaucoup l’environnement à sa hauteur dans lequel il évolue à la crèche ; et si cela ne me semble pas envisageable d’en faire autant à la maison, sauf dans sa chambre, je fais en sorte qu’il puisse seul accéder à ses livres (en rangée sous son lit à barreaux, juste la bonne hauteur et ça fait très longtemps qu’il sait aller les chercher et les ranger), jouets, chaussures, biberons etc.

Charlotte Poussin, dans « Apprends-moi à faire seul » rappelle que la pédagogie Montessori invite l’adulte à créer un environnement adapté à l’enfant.

On peut  équiper les éviers et les lavabos de marchepied permettant de les atteindre et penser à mettre un banc dans l’entrée  pour que l’enfant soit bien installé pour mettre et ôter ses chaussures. Nous pouvons aussi veiller à ce que les tableaux et miroirs de la chambre de l’enfant soient fixés à une hauteur qui lui permettent d’en profiter. Il est est de même pour les portes-manteaux, les placards et les étagères qu’il faut placer à la bonne hauteur pour qu’ils soient accessibles.

Avant d’avoir un enfant, si je rejetais celle de ne surtout pas se laisser envahir par l’enfant, j’acceptais l’idée que ces restrictions parentales étaient l’unique moyen de préserver la sécurité de l’enfant, malgré lui donc.  Nous avons vite constaté que globalement, notre fils gère bien ses chutes, évite les angles de table, a compris que le four était chaud. Forts néanmoins des consignes de sécurité incontournables, nous le laissons beaucoup agir par lui-même sous surveillance en revanche constante.

Mieux vaut montrer aux enfants d’où viennent les dangers, leur expliquer comment les éviter que de les protéger sans qu’ils en aient conscience; Il s’agit de sensibiliser au danger tout en faisant confiance. Par exemple lorsqu’un enfant escalade sans cesse,  il est dans la période sensible du mouvement. Au lieu de l’interrompre en le mettant en garde ou de lui interdire, observons le. Peut-être s’y prend-il très bien. Nous pouvons veiller sur lui en le surveillant sans l’empêcher de mener à bien son ambitieux projet. Il est en confiance, faisons-lui confiance.

Je crois enfin, que laisser un enfant accéder à toute la maison et y organiser ses affaires permet aux parents de se rendre compte des progrès de l’enfant : le moment où sa dextérité et sa motricité lui permettent de poser délicatement une tasse sur la table, de marcher avec mes chaussures qu’il a enfilées seul, de descendre tout seul du canapé… Et quand, parfois il est en vacances sans nous, heureux nous sommes qu’il ait laissé sa marque un peu partout !

Miniglobetrotteur