Encore un petit livre de la collection « Les goûters philo » des Editions Milan : La beauté et la laideur.

Je trouve les enfants trop attachés à l’apparence physique.

Je sais , c’est dans l’air du temps. Il faut soigner son image.

Mais autant je suis d’accord pour être propre, sentir bon, se sentir bien dans les vêtements qu’on porte et dans le regard des autres, autant le fait de limiter son appréciation des choses et des gens à la seule apparence me hérisse.

J’ai donc emprunté plusieurs fois ce petit livre à la bibliothèque, et je vous livre ici des extraits que j’aime bien .

« Douze milliards d’yeux

 » Pour la fête des mères , tous les enfants de CP ont rapporté un dessin à leur maman. Pierre a dessiné un grand soleil et des oiseaux.
« C’est magnifique ! lui dit sa maman. en l’embrassant. On va l’encadrer et l’accrocher dans le salon. »

Si le professeur de dessin avait fait lui-même le dessin, peut-être que tout le monde le trouverait plus beau. Mais pas la maman de Pierre : elle trouverait toujours le dessin de Pierre mille fois plus beau. Parce que dans le dessin de son fils, elle voit autre chose que des traits, des couleurs et des formes. Elle voit l’envie qu’a Pierre de lui faire plaisir, les idées qu’il a eues, la fierté qu’il ressent de lui offrir un cadeau, les efforts qu’il a faits … C’est tout cela, aussi, qui donne à ses yeux, de la  beauté à ce dessin. Les autres ne la voient pas forcément.

« Eh, Maman c’est une plaisanterie, tu ne vas quand même pas accrocher ce gribouillage en plein milieu du salon ? râle Fabien, le grand frère de Pierre. »

La beauté que nous ressentons dans le gens, dans un oeuvre d’art, un paysage, un poème, une photographie, dans les chants des oiseaux, dans une chanson, un morceau de piano… dépend de ce que veulent dire pour nous ces gens, ces oeuvres d’art, ces paysages, ces poèmes, cette musique.

On peut trouver très beau un vieux marin tout ridé, parce que dans ses rides, on voit le soleil, la traversée des océans, le goût de l’eau salée, l’aventure…

Personne n’a la définition de la beauté, on ne peut pas ranger, d’un côté ce qui est bon pour tout le monde, de l’autre ce qui est laid pour tout le monde. Il y a plus de 6 milliards d’humains sur terre, plus de 12 milliards d’yeux et d’oreilles qui ne voient pas et n’entendent pas de la même façon. »

Une façon d’expliquer que la beauté, dépend de ce qu’on ressent, que c’est très subjectif.

« Homme-objet, femme-objet

Des dizaines d’hommes et de femmes marchent sur le podium, en maillot de bain. Ils font tous le même trajet : une ligne droite, un arrêt devant les juges, les hommes font sortir leur biceps, les femmes posent leurs mains sur les hanches et se cambrent, demi-tour, et une autre ligne droite pour rentrer aux vestiaires. Comme ça tout le monde peut les voir de face, de côté et de dos. Les juges mettent des notes, celui et celle qui auront la meilleure note gagneront le concours de beauté.

Le vainqueur sera celui ou celle qui a la bonne taille, le bon poids, les courbes qu’il faut, les dents bien alignées, les fesses assez hautes, les jambes assez longues… Dans les concours de beauté, on ne s’occupe pas de beauté. On s’occupe de décider à quoi il faut ressembler aujourd’hui, pour passer dans les magazines ou à la télévision dans des publicités qui vendent du shampoing, des rasoirs, des voitures… Ces hommes et ces femmes qui participent au concours sont regardés comme des objets, qui doivent avoir certaines dimensions, décidées par on ne sait qui. Les juges pourraient aussi bien noter des pâtisseries ou des pots de fleurs. Rien à voir avec la beauté. La beauté, la vraie, c’est celle qui donne des émotions, du plaisir, de la joie. »

Ma fille m’a dit qu’elle avait déjà pris le petit livre dans le sac du retour de bibliothèque et qu’il était déjà lu.

Je relirai volontiers quelques passages avec elle pendant ces vacances de Noel.

A l’opposé de ces stéréotypes,  j’étais tombée une fois sur une expo de photos intitulée « Old is beautiful »

Phypa