Cette semaine je vais te parler des sentiments de tes enfants. Des bons, comme des mauvais. Bon. En fait surtout des mauvais car généralement, les bons, on arrive à faire avec sans l’aide de personne.
Cet article fait suite à deux autres qui traitent du même livre. Il n’est pas nécessaire de les avoir lus pour comprendre ce qui va se tramer ici (rien de sanguinolent je te rassure), mais les voici tout de même :
– le pouvoir de la description
Je te rappelle que je lis le livre en anglais et que les citations ne sont donc que mes traductions. D’ailleurs, si quelqu’un possède le livre en français et a un peu de temps, je suis preneuse des passages officiels.
Je crois que nous sommes fort nombreux à avoir le même réflexe. Laisse-moi te parler d’une petite expérience personnelle. Je suis assise sur un futon avec mon fils dans les bras. Le futon, mal calé sur sa partie amovible, fait une chute de 10 centimètres avec un gros bruit. Mon fils a peur et se met à crier. Moi-même j’ai une petite montée d’adrénaline. Mon premier réflexe a été de dire à mon bébé « mais non ce n’est rien tout va bien, n’aie pas peur ». Je me suis mordillé la langue et ait dit ensuite. « En fait non ce n’est pas rien, moi aussi j’ai eu peur, ça surprend, on ne s’attendait pas du tout à descendre de 10 cm ni à entendre ce gros bruit. Pfou, heureusement qu’on n’a pas eu mal. »
Aider son enfant à reconnaître ses sentiments, c’est comme l’aider à parler. Au début, quand il est tout petit, on lui nomme tout ce qu’il regarde, pour qu’il apprenne à identifier ce qui l’entoure. Notre travail sur les sentiments est le même : lui apprendre à identifier ce qu’il ressent, à savoir ce qui lui arrive. Pour qu’il se connaisse, pour qu’il puisse plus tard mettre des mots dessus. Que ça soit j’ai faim, j’ai froid, ou je suis vexé. Lui apprendre à reconnaître toutes ses sensations, c’est lui permettre de pouvoir les exprimer, et de se comprendre lui-même.
Nier ou minimiser un sentiment envoie un message tout autre. Et, bien que ça ne soit pas abordé dans le livre, je crois que c’est dangereux pour la confiance en soi. Comment croire en soi si on apprend dès le plus jeune âge à se méfier de ses sensations ? L’enfant ne devrait-il pas pouvoir se fier aux messages que lui envoie son corps ? Que serions-nous nous-même, si nous écoutions ce que nos corps nous disent ? Le champ des réponses me semble bien vaste…
Donc. On accepte les sentiments de ses enfants. TOUS les sentiments. Même les plus mauvais. Même quand le plus grand vous raconte son énorme envie d’étrangler sa sœur. Parce qu’écouter ne veut pas dire encourager, ni renforcer, ni donner la permission de haïr. Écouter veut dire je prends en compte ce que tu ressens, tout ce que tu ressens, et tout ce que tu ressens est important et digne d’intérêt. Et ce n’est qu’une fois que ces sentiments sont entendus, compris, identifiés, que l’enfant peut s’en libérer, et passer à autre chose.
Ceci vaut pour les petites blessures comme pour les grandes. Notre travail n’est pas de protéger nos enfants contre les peines de cœur, la trahison d’un ami, la perte d’un animal adoré. Ces épreuves font partie de la vie et nos enfants doivent s’y confronter. Nous ne devons pas les en protéger, les minimiser, mais aider nos enfants à les traverser, à les endurer, à faire avec, et du coup, à devenir plus forts. Les épreuves aident aussi à se construire, à se forger une personnalité.
Nous devons accompagner tous les sentiments de nos enfants et également accepter de ne pas pouvoir effacer une peine en quelques mots, de ne pas pouvoir la faire disparaître. Parfois il n’y a rien d’autre à faire que de câliner et de compatir, d’ouvrir la porte à la souffrance pour la laisser s’exprimer : je comprends, tu aurais voulu que, tu penses que, moi aussi je. Et alors, même si nous ne pouvons pas réparer, nous aurons aidé notre enfant bien plus efficacement qu’avec des « ce n’est rien voyons », « il ne faut pas pleurer », « tu en trouveras un autre », …
Tous les sentiments sont permis, les actions sont limitées.
Nous ne devons pas nier la perception d’un enfant.
Ce n’est que quand il se sent bien, qu’un enfant peut penser correctement.
Ce n’est que quand il se sent bien, qu’un enfant peut agir correctement.
Traduction d’un extrait du chapitre “They feel what they feel”, Liberated parents liberated children, Adel Faber & Elaine Mazlish. (Titre français : Parents épanouis, enfants épanouis : cultivez le bonheur dans votre famille.)
Je m’y attèle tous les jours, et ce n’est pas toujours facile. Les réflexes sont tenaces, les petites phrases qui en fait n’ont pas de sens, le « n’aie pas peur » ou le « ce n’est rien » n’ont pas de sens, l’émotion de peur ou de douleur est déjà là!! Je crois qu’instinctivement on a souvent tendance à vouloir minimiser les choses pour empêcher la « souffrance » de nos bébés, hors ces réflexes ne minimisent pas ils nient leurs émotions. Alors chaque jour j’explique à ma fille ce qu’elle ressent, et ce n’est pas une mince affaire, quand c’est la douleur et qu’on a mal pour eux, quand c’est la frustration et que cela conduit à l’expression d’une colère qui nous énerve nous, quand c’est la peur et que nous on a peur aussi… Ce qu’il y a de bien quand on fait attention à tous ces sentiments de bébé, c’est que l’on peut faire de même avec l’amour et ça c’est un grand bonheur :)
Ton commentaire m’a fait réaliser que je le faisais beaucoup plus facilement avec les « mauvaises » émotions qu’avec les bonnes, j’ai commencé à me corriger du coup !
Je me rapelle avoir repris mon zhomme un jour. il disait à Surprise qui venait de tomber (sur les fesse, avec une couche lavable, il était bien rembourré. XD) « allons, tu ne t’es surement pas fait mal là quand même? » Qui sommes nous pour savoir si il s’est fait mal ou pas (même si ca nous semble peu probable.) je préfère lui demander « Tu t’es vraiment fait très mal? Tu as eu peur? Viens faire un calin consolant. »
Ca lui permet de rester celui qui sait ce que LUI ressent, je trouve. ^^
Je suis bien d’accord. Et puis il doit croire en ce que son corps lui dit !
Bien d’accord avec cet extrait, même si je n’applique pas toujours parfaitement ces principes (en particulier à 8h15 quand mon grand hurle qu’il ne veut pas aller à l’école…). Une fois qu’on est convaincu de ces idées, il est toujours un peu douloureux de voir qu’elles ne sont pas appliquées partout à nos enfants, en particulier justement à son école où l’écoute active n’a pas vraiment l’air d’être en vigueur.
Oui c’est quelque chose qui m’inquiète assez, il va falloir lui donner suffisamment d’assurance pour l’extérieur…
Merci beaucoup de cette contribution!! Personnellement ce fut pour moi l’un des passages les plus marquants de ce livre, le plus libérateur sans aucun doute!!
Parce qu’au final comme l’ont souligné Chocophile et Kawine, avec nos phrases du type « ce n’est rien voyons » c’est nous même que nous cherchons à protéger de la souffrance de voir son enfant souffrir… et du coup, nous envoyons le message inconscient « si tu souffres, tu me fais mal », tout se passe comme si donc nous les culpabilisions de ressentir ce qu’ils ressentent et donc, en définitive, d’exister…
C’est quelque chose que j’ai vécu de manière très importante quand j’étais enfant, la peur de déranger, de gêner avec mes sentiments et mes ressentis… c’est une des raisons qui font que je suis très attachée à ce point de vue… même si au quotidien, il arrive que ma langue fourche comme tout le monde!!
Je n’avais pas vu les choses sous cet angle, cela me fait un aspect de plus à travailler :)
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