Nos parents nous ont transmis des habitudes, des coutumes, des racines, une histoire familiale. Nous avons hérité de beaucoup plus que de leur génétique. A notre tour, en devenant parents, nous transmettons bien plus qu’une partie de nos gènes à nos enfants. Cet héritage immatériel est l’un des plus précieux. Alors pour s’en rapprocher, on utilise les mêmes gestes que ceux que l’on a vus faire mille fois dans notre jeune âge. Mais cet héritage n’est pas toujours source de bonheur et l’on essaie parfois de s’en détacher en cherchant des références ailleurs.

Du côté de Kiki the mum, on explore un grand classique des livres de femmes enceintes. Ceux qui font que l’on se passe des bons conseils de maman sur notre comportement et notre ressenti dans la grossesse. Ou du moins, qu’on essaie de s’en passer. Car les conseils du livre ressemblent finalement sans doute beaucoup à ceux que nous donneraient les femmes de la génération de son auteure. Sauf que, précisément, c’est un tiers qui les donne à travers un livre, un tiers reconnu comme expert, donc que l’on accepte plus facilement dans la catégorie des donneurs de leçons. Il y a pourtant beaucoup d’idées reçues aussi dans les livres, et dans tous les cas ils restent le reflet de moyennes auxquelles une grossesse ne colle pas toujours (voire jamais).

La transmission des anciens vers les jeunes existe pourtant bel et bien depuis très longtemps. Je vous en parlais en évoquant les progrès qu’a permis l’évolution de l’être humain vers une société multi-générationnelle. Lorsque les grands-parents sont apparus, les humains ont évolué plus vite et dans de meilleures conditions. Aujourd’hui encore, nombreux sont les grands-parents à aider leurs enfants, matériellement mais pas seulement. La transmission du savoir se fait encore en partie de génération en génération et il n’est pas rare d’entendre : « Ma mère faisait comme ça, alors je fais comme ça. »

Chez Muuuum, c’est l’héritage par la musique qui est évoqué, et plus particulièrement les berceuses. Ce que toute l’humanité transmet à ses enfants. Cette petite chanson qui détend, qui adoucit la vie. Qui n’a pas, avec son bébé, eu envie de chanter la berceuse qu’il entendait de sa propre mère (ou de son propre père) ? Qui n’a pas eu envie de chanter à son bébé la berceuse qui lui rappelle son enfance et ses origines ? C’est universel. L’héritage, l’histoire d’une famille, passent aussi par ça. Ce que des frères et soeurs ont en commun, avant même le début de leur vie, c’est cette berceuse chantée par leur maman quand elle les caresse à travers la peau de son ventre.

Kawine nous fait partager une chanson d’Amélie les crayons. Chanson qui nous laisse réfléchir à ce ressenti que l’on a sans doute lorsque l’on devient mère sous les yeux de notre mère (à vrai dire, je suis mal placée pour en parler…), plus globalement lorsque l’on devient mère sous le regard de l’entourage que l’on trouve exemplaire avec ses enfants. On prend exemple, on cherche à se faire transmettre des connaissances, des astuces. On envie les comportements que l’on idéalise et l’on se dit que, pour le reste, on voudrait faire mieux. Quelle pression alors cet héritage nous met-il sur les épaules ?

Cécilie