Avec l’accroissement de la longévité, la présence de grands-parents est devenue courante […] il y a quelque 40 000 ans. Cet accroissement du nombre des aînés pourrait avoir favorisé le développement des sociétés préhistoriques.

Aujourd’hui, je m’en vais loin, très loin, aux origines de l’apparition des peuples « multi-générationnels » sur Terre. Quand les hommes (et les femmes) vivaient donc assez vieux pour être parents – 15 ans – puis grands-parents – 30 ans. Je m’appuie sur des citations de l’article intitulé « Grands-parents : un moteur de l’évolution », paru dans Pour la Science numéro 410 (décembre 2011). Les grands-parents étaient une source d’aides à tous les points de vue quand ils sont apparus et c’est en cela qu’ils ont permis aux êtres humains d’évoluer bien plus vite.

L’allongement de [la durée de la vie] a eu d’importantes conséquences. Comme l’ont montré  [des chercheurs] en analysant la vie de plusieurs groupes de chasseurs-cueilleurs de notre époque, les grands-parents contribuent régulièrement à la vie économique et sociale de leurs descendants. Ils rendent ainsi possible l’accroissement de la progéniture de leurs enfants tout en augmentant ses chances de survie.

Ainsi, la présence et l’aide matérielle apportées par les générations qui ne survivaient pas jusqu’alors ont permis à nos ancêtres d’évoluer dans le bon sens. Plus d’enfants, mieux nourris, la race humaine pouvait donc tranquillement faire grandir le nombre de ses membres. C’est évident et c’est encore présent, bien sûr quand la situation financière des grands-parents le permet : ils sont généralement les premiers à pourrir couvrir de cadeaux les petits-enfants, proposer un coup de pouce si les parents ont besoin de financer un déplacement ou une activité, renflouer le livret A, etc.

Un jour, je vous raconterai mon histoire personnelle avec mes grands-parents, c’est autre chose. Mais globalement, les grands-parents que nous connaissons à nos enfants ressemblent tous à ce portrait que nous venons de faire, directement hérité des habitudes prises dès la Préhistoire ! Entraide et soutien.

Bien entendu, quand on pense grands-parents, on pense d’abord transmission, souvenirs, traditions.

Les aînés transmettent aussi d’autres types de connaissances culturelles, qu’elles soient environnementales (plantes toxiques, sources d’eau douce, etc.) ou techniques (tresser un panier, tailler un couteau de pierre, etc.). Des recherches […] ont montré que la répétition a une importance cruciale pour une bonne transmission des règles et des traditions d’une culture. […] L’allongement de la vie a sans aucun doute entretenu ce transfert d’information, qui a favorisé la constitution de liens de parenté très élaborés et autres réseaux d’entraide indispensables quand les temps sont durs.

Et aujourd’hui encore, les grands-parents sont le refuge des parents quand tout va mal. Le repère des petits-enfants quand les parents se séparent. Les grands-parents sont un vecteur important de la transmission de l’histoire de la famille, eux qui aiment se remémorer leur passé, souvent de manière assez romancée, pour raconter de belles histoires à leurs petits-enfants.

En revanche, leur intervention dans la vie des parents est moins facilement appréciée, tant lesdits parents aiment rester autonomes dans leurs choix d’éducation. Sans doute un héritage plus récent, celui qui fait que l’on se rend compte que les connaissances sur les bébés et les enfants évoluent très vite et que les grands-parents ne doivent donc plus appliquer les certitudes qu’ils appliquaient aux parents – leurs propres enfants, donc. Les parents créent leur propre famille nucléaire, les grands-parents deviennent alors plus des référents de « loisirs » pour leurs petits-enfants que des référents qui éduquent.

Les grands-parents sont passés à un statut plus sympathique qu’à l’époque de nos ancêtres, mais ont conservé toute leur fonction de transmetteurs de l’histoire familiale et de piliers de soutien quand la vie va mal.

Cécilie