Ecrire un mini-debrief de Vendredis intellos sur l’art de poser des interdits aux enfants le soir de la diffusion d’un Thema sur Arte qui parle de… l’éducation non violente, difficile de faire mieux. D’ailleurs, au passage, le Thema était très intéressant et j’en retiendrai une phrase en particulier : « Il existe une fermeté bienveillante et sans violence. » C’est-à-dire que l’on peut être ferme sans être violent, se faire respecter en respectant, être ferme pour de bonnes raisons et pas juste par envie d’avoir l’ascendant, interdire clairement et sans céder mais sans frapper.

Mais qu’interdit-on vraiment à nos enfants, et pourquoi ? Il y a les interdits de la société bien sûr, mais aussi ceux qui régissent la vie de chacun. Dans la sphère familiale, faut-il punir pour interdire ? Et si oui, comment punir ? Autant de questions soulevées cette semaine.

Lucky Sophie nous parle des punitions, de leur utilité ou non. Et de ce qu’il faut préférer faire, même si ça n’est jamais évident sur le coup. Car quand l’enfant teste et repousse les limites, transgresse un peu trop – ce qui est normal pour un enfant – le parent est rapidement poussé à bout, surtout s’il est fatigué par un autre élément. Poussé à bout, ça veut parfois dire que la réaction est excessive, inadaptée. Alors il faut réfléchir, par exemple dans des ateliers comme celui dont parle Lucky Sophie, mais aussi en lisant, en se questionnant, pour essayer de faire mieux la fois d’après. C’est aussi ça, être parent.

Chez Notre Bulle à nous, une question très intéressante est soulevée à travers l’éducation sans violence : l’absence de récompense et de punition. Cela peut paraître très compliqué, certes, mais le bon sens devrait nous le dicter. Complimenter sans cesse, c’est récompenser sans cesse, rendre dépendant son enfant à ces compliments et attiser la jalousie dans la fratrie. Punir sans cesse, c’est rendre inutile la punition. Et supprimer l’un sans supprimer l’autre n’a pas de sens. Alors, éduquer sans violence physique et sans violence morale, est-ce possible ? Le défi est sans doute très grand dans notre société où la violence ordinaire d’une fessée est admise comme normale, où le chantage (au cadeau de Noël, au bonbon, au compliment) est monnaie courante. Mais il est sûrement intéressant de relever ce défi pour le bien-être de nos enfants.

Laetibidule s’intéresse, et c’est ce que nous devrions faire souvent, à nos réactions face à une même action réalisée par un enfant ou par un adulte. D’un côté, l’enfant sera puni. De l’autre, l’adulte sera le clown de service. Notre mode d’éducation fonctionne ainsi : nous interdisons aux enfants, sous des prétextes plus ou moins justes, de faire telle ou telle chose en leur promettant que, quand ils seront grands, ils pourront le faire (pour des raisons plus ou moins valables). Est-ce vraiment cohérent ? Est-ce possible de faire autrement ? Difficile question.

Dans la même veine, l’interdiction de fumer est souvent, très souvent même, une question d’âge. C’est Chatonessa qui nous en parle. La prévention peut se faire à tout âge, mais pas toujours de la même manière. Alors, faut-il choisir la méthode choc et à quel âge ? Ce qui est choquant pour un grand le sera-t-il aussi pour un petit ? Quel message un petit est-il capable de comprendre au sujet du tabac ? Quand faut-il lui en parler (attendre qu’il en parle, le devancer ?) ? Bien sûr, tout est question aussi d’environnement… si les parents fument, c’est une autre histoire que s’ils ne fument pas. Mais, globalement, nos sociétés de moins en moins tolérantes envers les fumeurs agissent pour le bien-être de nos poumons et de nos recommandations aux enfants.

A quand, désormais, une pensée sociétale largement partagée qui agirait en faveur d’une éducation ferme mais non violente ?

Cécilie