Il y a quelque temps j’avais lu sur un blog de maman que celle-ci « signait » avec sa fille. Moi grande ignare que je suis, je me disais c’est quoi ça? Je n’avais pas cherché bien loin que « signer » signifiait « parler en langue des signes ».

Lorsque j’eut connaissance de ça, je me suis bêtement dit, ha pas facile d’avoir un enfant sourd en effet…

Deuxième bourde, bien entendu.

Puis j’ai fait mes petites recherches, de blogs en groupes de maternage, de liens en liens… Et je suis tombée sur un site qui en  parlait très bien. Je voyais même qu’il était possible de suivre des cours en atelier, mais en France. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé de similitude en Belgique, mais qu’à cela ne tienne, je n’aurais de toute façon pas eu les sous pour me payer ces cours…

J’ai donc fait des recherches concernant le bouquin que les « formatrices » en langage des signes, utilisaient.

Et j’ai trouvé sur le net : « Signe Avec Moi », de Nathanaëlle Bouhier-Charles et de Monica Companys, aux éditions Monica Companys.

Seulement voilà, 30 euros le bouquin + 17 euros de frais de port, ça fait relativement mal au pet.

Mais je connais une super méga libraire dans la ville où j’ai fait mes études, et où j’aime flâner. J’ai donc été quémander là bas, savoir si il était possible pour eux de me l’avoir et surtout combien ça me coûterait.

J’ai payé le livre 35€, j’ai dû aller sur place le chercher, mais j’ai tout de même épargner une bonne dizaine d’euros.

Bref, ceci pour dire que ayèèèèèè !!!! J’ai le livre depuis lundi !!!

Et  j’en ai appris des choses, pas seulement sur le langage des sourds, mais aussi sur leur histoire. Oui, car les sourds ont LEUR histoire dans l’Histoire avec un grand « H »

Ils ont connus un âge d’or, avec un abbé sympa qui avait créé une école pour eux,  avec leur culture et leur « peuple ». Ensuite vint l’interdiction de « signer » qui dura près de 100 ans ! Encore à cause de cons de politiciens qui pensent mieux que tout le monde, en affirmant que seule la parole était pure, que les sourds étaient des rebus de la société…

Et puis il y eut « Le Réveil », en 1977 !!! Vous vous rendez compte ! Moi qui pensait bêtement que les chasses au sorcières étaient terminées depuis belle lurette !

Et c’est seulement depuis 1991 que (je cite)  » Les parents d’enfants sourds ont le droit, selon la loi FABIUS, d’opter pour une éducation bilingue mais malheureusement les moyens ne suivent pas… »

ça suit pas. Bin tiens. En effet, ça ne fait QUE depuis 2005 que la LSF est reconnue comme langue officielle !

Bref, rien que de lire cette unique page consacrée à l’Histoire des sourds, ça m’avait mit de un hors de moi,  et de 2 encore plus envie d’en faire profiter Sauterelle-Babycolle.

Et depuis lundi, j’étudie un signe, puis 3, puis 6 … quand elle est coopérante, je lui montre, elle ouvre de grandes yeux curieux, avec un petit sourire en coin tout craquant…

Cela m’enrichis, et ça va l’enrichir aussi pour son futur.

Dans le livre, ils préconisent un apprentissage dès 6 mois, mais ils disent bien qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre, étant donné que les parents sont les premiers élèves.

En conclusion, ce bouquin est supra intéressant, par son contenu historique, et culturel. Il ne nous apprend pas seulement à parler avec ses mains mieux qu’un Italien, non. Il nous apprend aussi que les sourds ne se connaissent pas entre eux avec leur prénom de baptême, mais qu’ils se donnent entre eux des « surnoms », car pour signer un prénom, vas-y c’est balèze.

Et comme toute langue, selon les région, les signes diffèrent. Logique ! Elle a aussi sa propre syntaxe, sa propre grammaire.

Par exemple, le signe MAMAN a 12 variantes !

Il va de soi que ce livre est juste une base de communication avec son enfant, si l’enfant plus tard souhaite devenir bilingue, il faudra qu’il prenne des cours. Comme pour toute autre langue.

L’enfant commencera à signer lorsque il prendra conscience que ses mains servent à autre chose qu’à attraper des objets et les mettre dans le bec. Vers 8 – 10 mois semble-t-il. Leurs premiers signes ne seront pas précis, à nous de les reconnaître.

Les rédactrices du livre mettent en parallèle l’apprentissage de la langue des signes avec l’apprentissage de la marche.

(…) L’enfant qui se déplace très efficacement à quatre pattes n’en perd pas moins l’intérêt pour la marche. L’enfant qui communique très efficacement en signant n’en perd pas moins l’intérêt pour la parole.

Le quatre pattes vient naturellement avant de marcher. La gestuelle vient naturellement avant de parler.

Le quatre pattes lui permet de se déplacer en attendant de savoir marcher. Signer lui permet de communiquer avant de parler.

Le quatre pattes disparaît peu à peu quand l’enfant apprend à marcher. Les signes laissent la place aux mots qui peuvent être prononcés. (…)

Le fait de communiquer de cette façon fera en sorte que l’enfant sera moins frustré de ne pas se faire comprendre par son parent, et le parent sera content de comprendre son enfant.

Vivement qu’on puisse échanger Sauterelle-Babycolle et moi ! Vivement qu’on puisse apprendre le langage des signes à papa, aux grand-parents, taties, parrain, marraine… Vivement qu’on s’enrichisse tous ensemble !

Maman Sauterelle