Après quelques semaines d’absence me voici de retour…Et je suis ravie de me retrouver parmi vous !
Je profites de l’anonymat ( en tous cas par rapport à famille, amis et collègues de boulot) que me procure le blog des VI pour aborder un thème qui me tient particulièrement à coeur : l’anorexie.
Ma grand-mère a souffert d’une forme particulière d’anorexie : l’anorexie du post partum.
Après la naissance de son deuxième ( et dernier) enfant, elle a été gravement atteinte par cette maladie. Une dépression du post partum non soignée (qu’est-ce que vous voulez, la dépression du post partum « n’existait pas dans les années 60) en est l’une des principales causes.
Le poids de Mamie tombait régulièrement sous la barre des 30 kg ( pour une personne de 1m70, c’est vraiment léger). Cette maladie s’est incrustée dans sa vie ( et dans nos vies)durant plus de trente ans. La famille en a beaucoup souffert, notamment ma mère qui a porté sa propre mère à bout de bras durant toutes ces années.
J’ai le souvenir d’une grand-mère n’ayant que la peau sur les os et étant, la plupart du temps perfusée.
Mais, les miracles existent ! Il y a un peu plus de cinq après avoir subit plusieurs interventions chirurgicales au niveau du système digestif, ma grand-mère a guéri quasiment du jour au lendemain.
Désormais,sa vie est plus belle qu’elle n’a jamais été, elle vaque d’activité en activité et est plus bookée que toutes les working girls que je connais.
Dans son ouvrage « Vaincre l’anorexie mentale », le psychologue clinicien spécialiste de la question, Johan Vanderlinden nous explique qu’ « il semble que le risque de survenue d’une anorexie chez les descendantes de patientes anorexiques est plus élevé. Les enfants de mères anorexiques courent donc un plus grand risque de développer un trouble de l’alimentation. En pratique clinique, nous constatons souvent que la mère ou une ou plusieurs sœurs de la patiente souffrent, elles aussi, d’un trouble de l’alimentation« .
Je ne sais pas si mon arrière grand-mère ( la maman de mamie) souffrait de troubles de l’alimentation. Mais son apparence physique le laissait penser ( elle était obèse).
Ma maman n’a pas souffert de cette maladie (même si elle a été touchée par une autre forme de trouble psychologique lié à l’addiction).
Pour moi, les choses ont été plus compliquées…
J’ai commencé à sauter petit-déjeuner et déjeuner lorsque j’étais en seconde. Les résultats sur mon physique ont été rapide ont été rapide : moins 5 kg en un mois.
L’année suivante, je suis tombée amoureuse. Plus le temps de penser au poids, on vivait d’amour et de sucreries… Ça s’est vite ressentie sur mon physique : 20 kg, en deux années… Lorsqu’il m’a salement lâchée, il m’a reproché mon poids : qu’à cela ne tienne, je savais quoi faire.
Petit à petit je me suis mise à moins manger… Après ma rencontre avec l’Homme ça s’est empiré, je voulais à tout pris qu’il m’aime. Maigrir me semblait (inconsciemment) un bon moyen pour le garder.
Et puis, les études, ça aide à se complaire dans cette maladie : j’avais un besoin de tout maîtriser, aussi bien mon cursus universitaire que mon corps…
La focalisation sur la nourriture qui permet d’oublier les problèmes familiaux.
Le refus de partager des repas avec mes amis pour ne pas être tentée, passer son temps à compter les calories, résister à la fatigue de la sous-alimentation…
Puis, le sport à outrance.
L’année qui a suivi mon mariage, j’étais tellement épuisée que je n’avais même plus la force de passer des coups de fils à ma famille et mes amis. Mon directeur, m’a même envoyé un mail dans lequel il s’inquiétait de mon état de santé.
Je vous passe les angoisses de ma meilleure amie qui voulait que l’Homme me fasse hospitaliser.
J’ai été suivie, mais, j’ai mal supporté certains traitements. J’ai fini par reprendre du poids grâce à un nouveau médoc’ qui fait grossir quoi que tu fasses, ça a été difficile à supporter. Mais, je m’y suis plus ou moins faites.
Puis, je me suis sentie prête à avoir un enfant.
Bien sûr, le fait de grossir en plus du poids que je venais de prendre m’a énormément perturbée durant la grossesse, surtout que seule la nourriture pouvait calmer mes nausées. Il m’est arrivé de pleurer. Je n’avais qu’une hâte : la serrer dans mes bras pour oublier mon corps.
Puis, elle est arrivée : la fatigue du début m’a coupé l’appétit. Puis, petit à petit il s’est régulé. Désormais, j’ai un appétit normal, lorsque la sensation de faim arrive, je la comble de façon mesurée. J’ai retrouvé la véritable sensation de satiété. Je me pose bien moins de question sur ce que je vais manger, d’ailleurs, je mange de tout.
Bien sûr, je surveille ma ligne car j’ai eu le plaisir de retrouver un poids tout à fait normal sans être maigrissime.
Bien sûr, j’ai peur de retomber dans la maladie, et dès que l’idée de ne pas manger suffisamment me traverse l’esprit, je pense à LB et je parviens à me raisonner.
Mais, désormais, j’ai peur pour elle…Parce que, j’ai l’impression que rien n’aurait pu éviter ça et qu’il me fallait un « déclic » pour guérir. Et, si c’est héréditaire, il est probable que l’un de mes enfants ou de mes petits enfants aura à subir ça. Et, je ne veux pas…
Parce qu’au-delà du risque pour la santé que cette maladie engendre, elle crée, également, une certaine dé-socialisation. Ce n’est pas que je n’étais pas entourée pendant mes années de maladie, mais, tout ce que je faisais, je le faisais en pensant à la nourriture, chaque minute de la journée mes pensées étaient pour elle. Je n’ai pas réellement profité de mes années d’étudiante ( peut-être est-ce pour ça que je ne veux pas décrocher ?!), ni vraiment de mon mariage.
Je vais essayer de protéger ma fille de cette P* de maladie, qui d’ailleurs n’est pas vraiment reconnue par les gens de la « vraie » vie ( combien de fois, ai-je entendu « pourquoi tu manges pas ?! », « Elle devrait arrêter de surveiller sa ligne », « Tu es trop maigre »…)…
Mais, comment LA protéger : le mystère reste entier…Peut-être en parlant beaucoup ?
N’oublions pas que Johan Vanderlinden nous indique que » La meilleure façon d’aborder l’anorexie mentale, c’est de l’aborder comme un problème « bio-psycho-social », autrement dit, il faut l’envisager de trois points de vue : la biologie, la psychologie et la réalité sociale dans laquelle nous vivons« .
Alors, certes, l’hérédité joue un rôle dans cette maladie, mais, elle n’est pas son seul facteur de développement.
J’aime à penser que nous n’offrons pas à notre fille le même environnement que j’ai eu à subir. Notre volonté est de lui donner un foyer équilibré. J’espère que cet équilibre permettra de la protéger au mieux…
Sandy les bébous
Merci beaucoup de ta contribution, et aussi de la sincérité de ton témoignage… Nous avions évoqué ce sujet les semaines précédentes, à la fois sous le volet transmission des comportements alimentaires et aussi repérage des « signes d’appel » de cette maladie bien insidieuse…
Je n’ai pas de connaissance dans ce domaine de la psychologie, mon avis est que tout parent transmet quoi qu’il fasse un comportement alimentaire, un certain rapport à l’alimentation… mais je ne pense pas que le lien de causalité soit si simple..!! Je pense même que nous portons tous un peu notre « croix » familiale vis à vis de l’alimentation, héritage qui dans certains cas peut être considéré comme la source d’un problème et d’autres cas resté ignoré…
Je suis en tout cas persuadée que l’équilibre que tu as retrouvé et la connaissance de ces troubles familiaux font de toi une maman attentive et prévenante… ce qui est en définitive le meilleur moyen de protéger ton enfant…!! Et puis, tu n’es pas seule pour l’élever, ton homme a un autre héritage, une autre « croix » mais aussi d’autres ressources!!
Merci aux VI d’avoir accueillit mon témoignage ! Et, merci Mme Déjantée pour ton gentil commentaire. Bon, c’est sûr, désormais, je peux détecter les comportements « anorexiques » à 10 km à la ronde…Je ne laisserais rien passer à LB !
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