Quand on est parent, on ne se demande pas pourquoi on aime son enfant. On l’aime, c’est la chair de notre chair, un point c’est tout.
Le lien filial, celui du sang, de la naissance sûrement.

Pourtant l’amour ne vient pas forcément à la naissance. Il se construit et emprunte divers chemins.
Et il n’y pas de chemin plus difficile que celui de l’amour filiale.

Car cet amour-là est à sens unique.
On ne les aime pas pour qu’ils nous donnent en retour. Cet amour-là est plus qu’altruiste, il est dévoué.
Comme le dit justement Alison Gopnik dans Le bébé philosophe, « notre amour pour nos enfants est inversement proportionnel à ce qu’ils nous rapportent (…) chaque enfant demande de nous infiniment plus que le pus exigeant de nos amis ou de nos amants« .

Madame Sioux
aborde la question de l’amour naissant, entre le bébé et ses parents. Un amour qui s’établit en premier lieu par le regard, le premier regard. Une sorte de reconnaissance de l’existence de l’autre : je te regarde donc tu existes. Si le regard de la maman et du papa fait exister l’enfant dès les premiers instants, celui de l’enfant qui vient de naître, pénétrant, puissant, sondeur de nos âmes, nous fait lui aussi exister en tant que parent. Une réciprocité heureuse qui commence à faire naître ce doux sentiment qu’est l’amour. Ce regard, ces premiers yeux levés sur nous, parents, m’a toujours fascinée.

Mais comment ça se passe avec les autres, extérieurs à la petite famille. Comment l’être humain va voir naître en lui ce sentiment si propre à l’homme ?

Laetibidule nous parle de l’empathie chez l’enfant, l’amour qu’il peut porter aux autres enfants, cette si belle émotion qui consiste à ressentir les émotions des autres. Une émotion qui me parle à titre personnel – véritable éponge émotionelle, mais je me soigne – mais aussi par rapport à ma Zouzou, qui, depuis sa naissance, pleure par empathie avec les autres enfants… Une réaction qui m’a toujours touchée, émue… Et dont je me suis toujours demandée d’où elle venait. Une aptitude qui se développerait plus facilement… si l’enfant l’expérimente avec ses parents. Si les parents sont attentifs à ses besoins, l’enfant pourra l’être à son tour. Logique mon cher Watson non ? Encore une fois on touche ici du doigt l’importance du rôle des parents dans l’ouverture de l’enfant aux autres. Mais attention aussi : à mon sens, l’enfant habitué à comprendre son parent, sa famille son entourage, à passer après, développe lui aussi une empathie… moins constructive allant parfois jusqu’à la négation de ses propres émotions, de son propre ressenti.

Enfin, Phypa évoque l’amour fraternel. Un amour, au premier abord, pas si évident… surtout quand on est l’aîné (j’imagine). Un amour sur le thème des « je t’aime, moi non plus ». Rufo, qu’il faut dire franchement je n’aime pas beaucoup, évoque l’importance de la rivalité dans la fratrie pour que l’autre se construise… Hum. Pourquoi devoir se construire contre ? Pourquoi ne pas se construire comme étant différent « de », plus sain à mon sens, surtout pour plus tard : la différence avec l’autre enrichit, mais la rivalité, je ne pense pas. Un amour « imposé » de fait qui se construit véritablement, au fil des années, et des expériences vécues ensemble.