S’il y a une chose qui me tient à cœur par-dessus tout concernant l’éducation de ma fille, c’est la tolérance. Et, car pour moi c’est lié, l’amour de la différence.
Peut-être est-ce parce que ma mère est issue de l’immigration.
Peut-être parce que ma mère a dû subir les quolibets des Français qui ne voulaient pas des Espagnols…

Tolérer les gens dans ce qu’ils ont de différent par rapport à nous.
Si le voyage forme la jeunesse et apprend beaucoup sur la vie, les autres nous font voyager dans un autre chose. Culture, couleur de peau, langue, éducation, de milieu social : tout cela nous distingue de l’autre et suscite son intérêt pour nous.
J’aime l’idée de se construire dans la différence, pour marquer son individualité et son caractère unique.

Et aussi parce qu’il n’existe pas une seule vérité, mais bien des vérités, différentes les unes des autres, pas forcément plus légitime l’une que l’autre, juste adaptée à chacun. Tous les individus sont différents et il existe autant de manière de vivre. (Et je suis plus que contente que Mme Déjantée m’ait confié ce débrief-là.)

Pour moi, on apprend de la vie à 90 % à travers les autres : ils sont d’une richesse sans fin.

Ma Zouzou a deux ans : aujourd’hui je lui parle deux-trois mots en Espagnol, mais je me rends compte que je ne lui parle pas assez de ses racines espagnoles. Mais aussi celles pied-noir de ses grands-parents paternels. Pour moi cela est primordial. J’essaie de lui montrer d’autres cultures : elle connaît le mot Jésus mais aussi Bouddha. Elle me dit d’ailleurs « Bouddha, i souri ». Je lui dis : « Oui, Bouddha, il sourit toujours ». Elle sait aussi dire Ganesh.
Et quand elle voit une dame en fauteuil roulant (je suis dans une ville qui a beaucoup aménagé pour les personnes à mobilité réduite), j’essaie de lui montrer comme c’est chouette, de positiver le handicap.

L’ouvrir à l’autre, à une autre culture, sans oublier de lui dire d’où elle vient, voilà ce qui compte.
Je reste persuadée que baigner notre enfant dans la diversité fait des êtres tolérants, ouverts. Une belle chose pour le Monde non que l’amour de l’autre ?

Cet amour du voyage et de la découverte de l’autre peut faire partie de notre vie à travers notre travail. Et quand on a un enfant, cela change la donne : on part, on se sépare. C’est ce dont nous parle miniglobetrotteur. En s’appuyant sur un ouvrage, elle explique à son tout-petit que papa est parti travailler ailleurs. Et qu’il reviendra dans plusieurs dodo. Même si ce n’est pas facile pour l’enfant, je trouve que malgré tout, à long terme, cela donne un bel exemple d’ouverture d’esprit, de la curiosité de l’autre et du plaisir de voyager. Mieux : l’enfant s’habitue à associer le voyage à son éducation, son quotidien, à ce qu’il est… Je serais presque prête à parier que ce miniglobetrotteur va très vite voyager ;)

Une richesse que l’on peut transmettre en transmettant l’amour d’une langue à son enfant : ClemLaMatriochka, qui parle russe à ses enfants, nous rappelle qu’il n’y a bien qu’en France ou presque que l’on cultive le monolinguisme. C’est vrai : en Espagne, mes oncles et tantes parlent catalan, espagnol et français avec leurs enfants. Et cela permet à l’enfant de toucher du doigt plusieurs cultures : un bel apprentissage de l’ouverture d’esprit… et de la tolérance non ? Un bilinguisme qu’évoque également FrenchGilrInLondon. Pour que celui-ci se passe bien, une seule chose à retenir : que cela soit na-tu-rel ! Cette langue doit nous être maternelle (ou que cela soit une évidence, par exemple être celle du pays étranger dans lequel on vit) et que sa nounou parle cette langue (ou la personne qui s’occupe beaucoup de lui à mon sens). Bref : il faut qu’il y ait une logique à apprendre une autre langue à son enfant, que cela soit justifié ou que cela fasse partie intégrante de sa vie.

Kawine elle nous parle de l’approche d’une autre culture par la musique : quoi de mieux ?? Les petits adoooorent la musique. Autres rythmes, autres instruments, autres langues : voilà une porte ouverte sur le Monde pour nos enfants.

Enfin, Dark Gally nous parle d’amour pour les animaux à travers la célèbre BD Snoopy. Une petite madeleine de Proust, une ! Hors sujet dites-vous ? Point du tout ! Comment mieux apprendre à son enfant à respecter l’autre, à le considérer, un autre différent de soi qu’en lui donnant pour mission de veiller sur son animal ? Mieux : il lui apprend la réciprocité de l’amour. Confident, compagnon ou souffre-douleur, l’animal est un « outil » (désolée, j’ai pas trouvé mieux…) éducatif qui n’a nul autre pareil.

Beaucoup de tolérance dans ce débrief et d’acceptation de l’autre. Comme l’éducation est avant tout sous le signe de la logique – encore un mot qui revient et pour cause – cette tolérance encore faut-il l’avoir en soi. Je sais que c’est ce qui me constitue en grande partie, ainsi il m’est naturel finalement de le lui transmettre. Mais quand cela ne fait pas vraiment partie de soi, encore une fois, l’enfant est un merveilleux catalyseur pour se remettre en cause et revoir un peu sa vision des choses.

Enfin, je voulais faire une petite digression sur l’amour de l’autre oui, mais pas au détriment de soi : on peut accepter les autres jusqu’à un certain point. On doit pouvoir exister à côté de l’autre, et non pas s’y plier.

Bon, j’ai été un peu « fouilli » sans doute, j’espère que je ne vous ai pas perdus en route.

Pour conclure : aimez-vous les uns les autres et vous serez plus riches… du cœur et de l’esprit !

(retrouvez d’autres réflexions sur les vendredis Intellos sur l’Avis de Maman ;))