Je suis un enfant et je me construis chaque jour.

Je suis une adulte et je ne peux pas pour autant prétendre avoir fini de me construire car la vie, mes choix, mes interactions sociales continuent de me modeler chaque jour. Mais j’ai cependant (normalement) quelques armes pour y faire face : différenciation du bien et du mal, libre-arbitre, autonomie, connaissance de la plupart de mes compétences et préférences, … Ai-je construit tout cela toute seule ? En moyenne, comme la plupart des autres adultes, j’ai eu des parents, un cadre familial qui m’a guidée afin d’aboutir à ce que je suis devenue.

Comment s’y sont pris mes parents ? Ont-ils appliqué un principe de neutralité pour me laisser aller vers la voie qui était « naturellement » la mienne ?

Et quand bien même l’auraient-ils fait, à quoi bon ? Nous n’avons pas pour but de fabriquer tous les enfants sur le même modèle, de créer une société composée d’adultes aux compétences et histoires similaires. Ca tombe bien parce que ça n’est de toutes façons pas possible !

Cette semaine, Carolacheche s’est replongée pour nous dans l’Emile de Rousseau, dont elle a cherché à tirer la quintessence. Ce que nous espérons être seulement le premier volet de son travail répond au questionnement ci-dessus : nous pouvons accompagner l’enfant dans son développement en lui tenant les portes de la vie les unes après les autres, au mieux (mais nous ne sommes pas à l’abri d’un courant d’air ou d’un instant d’inattention – et mieux encore, qu’il apprenne à les tenir voire les ouvrir tout seul), sans trop lui montrer de direction, tenter de lui transmettre simplement des valeurs ou des appétences pour certaines choses (comme la musique, dont parle Caro) sans enfermer. Cela se résume en quelques mots : « Vivre est le métier que je veux lui apprendre ».

Suite et fin ici !