C’est un livre qui m’inspire ce vendredi Intello.

Avec en en-tête cette phrase de Platon « L’ignorance de soi est une ignorance qui s’ignore , la pire donc »

C’est l’histoire de Sidney, 30 ans, qui reçoit une lettre qu’elle s’est elle-même écrite à l’âge de 10 ans.

Cette lettre la supplie de redevenir elle-même en allant à la recherche des masques , des traits de personnalité qu’elle  s’est elle même forgés à l’âge de 10 ans pour coller à l’image de perfection que son entourage attendait d’elle.

Et nous vivons – nous masqué ? Jusqu’à quel point nous autorisons nous à être nous-mêmes ? Et nos enfants, les autorisons- nous à être eux-mêmes ? Ou nous contraignons-nous tous à nous conformer à un moule social ?

La lettre commence ainsi :
Chère Sidney,
Tu es maintenant grande , et il y a juste toi qui peut nous sauver. J’ai dix ans et je sais maintenant que je ne peux rester moi-même. Il faut que je me transforme parce que je veux faire ma place dans ma famille, dans ma classe, avec mes amis. Peut-être que tu vas être fâchée contre moi d’avoir fait ce que j’ai fait, mais je n’ai plus le choix et je sens que je n’ai plus beaucoup de temps.
Alors voilà. j’ai choisi quatre traits de caractère qui ne sont pas à moi. J’y ai pensé longtemps. Ce sont des comportements qui vont nous protéger du rejet et nous aider à être acceptée et aimées.
Et la suite raconte comment Sidney, embourbée dans une vie qui ne lui convient pas, part à la recherche de ses 4 masques pour redevenir elle-même, retrouver une part de l’enfant qu’elle a été.
C’est un roman, mais on ne peut s’empêcher de penser : et moi est-ce que je porte des masques pour me faire accepter ?
Je crois que oui, nous devons tous masquer des pans de nous-mêmes en fonction des circonstances et des personnes qui nous entourent.
D’un certain côté , c’est nécessaire à une vie en société.
Si chacun faisiat à chaque instant ce qui lui passe par la tête sans jamais se soucier du regard des autres, et finalement sans aucune attention aux autres, ce serait vite insupportable.
Mais jusqu’où faut-il accepter de renoncer à soi-même pour être acceptable ?
Sûrement pas jusqu’à l’étouffement , et sûrement pas en permanence.
Conserver un minimum de recul dans son univers professionnel, se préserver des importuns est une chose, ne jamais pouvoir être soi-même avec personne est invivable.
Et qu’un enfant se sente obligé de transformer complètement sa personnalité pour être accepté a quelque chose de poignant.
D’une certaine façon, il abandonne complètement son enfance.
Cela semble quand même correspondre à un sacré manque de confiance en soi.
Au final, on en revient toujours là : la confiance en soi, l’estime de soi qui nous permet de nous confronter au regard des autres en restant fidèles à nous-mêmes, et que nous voudrions tant que nos enfants développent. (un sujet déjà abordé ici)
Le cas de Sidney est un peu caricatural, dans la description du mal être familial qui conduit ses parents à exiger d’elle la perfection, mais on peut reconnaître en partie la pression qui conduit les parents à exiger de leur enfant de se conformer à une norme ou à un idéal qui ne lui convient pas.
La meilleure solution est peut-être de laisser s’exprimer l’enfant qui est en nous, nos enfants en garderont sûrement quelque chose …
Phypa