Les papas d’aujourd’hui ne veulent plus jouer les pères fouettards, pourtant, de nombreuses mamans pensent manquer d’autorité face à leurs enfants…

Avant nos pères étaient bien souvent la figure d’autorité mais désormais les papas ne veulent plus être seulement présents pour les remontrances. Ils veulent aussi jouer avec leurs enfants, avoir des moments de rires, de câlins, de détente.

Comment faire pour que chacun, père et mère, trouvent sa place et son autorité face aux enfants sans se laisser déborder?

Mr Réglisse en a marre. Il aimerait ne plus devoir jouer les pères fouettards. Il dit que ce n’est pas marrant de toujours passer pour le méchant …

Pourtant, j’ai besoin qu’il garde un peu ce statut car ici, c’est lui qui détient la vraie autorité.

Avec MyChoco, my sister, on trouve vraiment ça injuste, mais nous ne pouvons que constater que bien souvent, nos ordres, nos paroles se transformant parfois en cris n’ont quasiment pas d’impacts sur notre progéniture. Alors que les papas, dès qu’ils débarquent ça se met à trembler, même sans qu’il n’ait à ouvrir la bouche.

Un exemple ? Mercredi, TiBiscuit refusait de travailler sa dictée préparée. Résultat, avec grand mal, je le punissais dans sa chambre [je sais, la chambre n’est pas une punition mais j’aurai encore eu plus de mal à ce qu’il reste dans un coin]. Plus tard, Mr Réglisse m’appelait pour savoir si pour le déjeuner, il y avait à manger pour lui. Aussitôt, TiBiscuit descendait à pas de souris…

“Tu parlais à qui au téléphone ???”

“A papa”

“Pourquoi? Tu lui as dit que j’ai fait des bêtises ???”

“Il va rentrer manger avec nous et t’emmènera au basket après.”

“Et tu lui diras?”

“Oui je lui dirai”

“Je veux faire mes devoirs! Viens maman, on va faire ma dictée!”

Vous constatez un peu ce pouvoir du papa !! Alors que scène ordinaire avec moi, la maman : C’est l’heure d’aller au lit, je suis entrain de changer Chichi dans sa chambre mais les grands doudoux ont débarqué dans sa chambre et font la java au lieu de se calmer dans leurs lits.

“Vous arrêtez tout de suite et vous allez dans votre lit!”

Personne ne relève la tête. Aucun des grands doudoux ne me regardent. Têtes baissés, ils continuent leurs activités dans la chambre de Chichi. Je répète la même chose 3 fois et aucune réaction… J’ai l’impression de parler pour les murs. Je nous revois ma soeur et moi nous dire “Pfff, elle peut toujours crier maman, on s’en fiche, elle ne nous punit jamais...”. Par contre, notre père, nous le redoutions… Mr Réglisse monte, hausse légèrement le ton, dans les graves alors que quand je hausse le ton, je suis toujours dans les aigus, et hop, les doudoux s’exécutent.

Injustice!

Pourquoi? Pourquoi les mamans ont tant de peine à s’imposer ? Enfin… pas toutes mais beaucoup tout de même…

” Il est assez clair qu’un interdit est spontanément mieux entendu par un enfant, surtout s’il est jeune, quand il vient du père : il a une grosse voix, il est plus grand, globalement plus impressionnant. En général, quand il dit “non”, il n’a pas besoin de le répéter une deuxième fois! Peut-être aussi a-t-il moins tendance à se laisser atteindre par la culpabilité quand il faut hausser le ton. Quand un père s’énerve, il a fondamentalement conscience que quelque chose de juste a été accompli quand la paix revient et que l’enfant obéit. Alors que la mère a davantage un sentiment d’échec s’il y a eu des cris et de la contrainte. Parfois aussi, elle doute tellement de ses capacités à imposer la loi qu’elle devient en effet assez peu convaincante.”

[interview d’Anne Bacus, psychologue et auteur de “L’autorité, pourquoi, comment” pour Vies de famille, le magazine de votre CAF]

Donc en gros, les femmes qui choisissent un futur papa petit avec une voix fluette, elles sont mal barrées, à moins d’être grandes avec une grosse voix ?

En tout cas, d’après Anne Bacus, de nombreux pères ne veulent plus de ce rôle de père fouettard et il ne faut pas faire de retour en arrière en leur imposant ce rôle. Les pères aussi ont le droit d’avoir le privilège de jouer avec leurs enfants, d’avoir une relation câline, sans devoir toujours jouer les méchants.

Faut que je travaille. Que je sois convaincue de ce que j’ordonne. Faut que je me trouve une voix grave. Je sens qu’ils vont bien rire mes doudoux si je me mets à leur donner des ordres avec une grosse voix.

Miss Brownie