Alors que dans l’ouvrage « L’Art d’accomoder les bébés », Geneviève Delaisi de Parseval et Suzanne Lallemand estiment que

Ce qui frappe, dans les brochures et les manuels, c’est le huis clos de la mère avec un mari intermittent, puis avec son enfant.

En effet, la grande famille, composée de plusieurs générations d’individus travaillant conjointement et prenant ensemble les décisions importantes, a déjà disparu, sinon dans les faits (on la trouve encore en milieu rural), du moins dans la vision des puériculteurs.

Au contraire, au point de vue juridique, la situation semble être différente : Thierry Garé, dans un article paru à l’Actualité Juridique Famille 2002, affirme qu' »on pourrait même avancer l’idée que la place des grands-parents tend à s’accroître de nos jours ».

Probablement que la vision d’une part des psychanalyste/ethnologue, et d’autre part, du juriste ne sont pas si antinomiques.

N’est-ce pas parce que les grands-parents perdent, peu à peu, leur place au sein de la famille que le droit tente de leur en recréer une ?

Pourtant, il me semble essentiel pour un enfant d’entretenir une véritable relation avec ses grands-parents.

D’abord car ils constituent les fondements de la famille et sont les garants de son histoire.

Quel enfant n’a pas été émerveillé en écoutant les fabuleuses histoires de papy à la guerre, de comment mamie jouait dans les champs ou sur l’enfance de ses parents ?

Toutes ces histoires, les parents n’ont pas forcément le temps ou l’idée de les raconter.

Les grands-parents, permettent, à mon avis, aux enfants de se sentir en sécurité parce qu’inscrit dans une histoire collective, limitant d’autant le risque de solitude.

Il faut également rappeler leur rôle de modérateur dans les conflits qui peuvent éclater entre parents et enfants, notamment au moment de l’adolescence.

Qui d’autre connaît mieux les deux parties au conflit que les grands-parents ?

Si on permet aux grands-parents de conserver la place qui leur est dû à l’intérieur de la famille, l’intérêt pour chacun est indéniable.

Bien évidement, leur place est importante dans les premiers mois de vie du premier enfant, pour soulager les parents psychologiquement ( en les rassurant) et physiquement ( en s’occupant quelques heures du nouveau-né).

Après cette vision idyllique de la famille, je dois temporiser en reconnaissant qu’il faut avant tout que parents et grands-parents se comportent en êtres intelligents…

Les premiers en acceptant de ne pas considérer les enfants comme leur propriété : ce n’est pas que je conçoive ma fille comme un objet, mais, cette relation très proche voire fusionnelle que nous pouvons entretenir, me fais reconnaître qu’il est bon qu’elle ait ses grands-parents ( et son père bien sûr) pour atténuer ce lien un peu trop fort…

Les seconds en restant à leur place et en ne s’érigeant pas en donneurs de leçons parce qu’ils sont « déjà passé par là »…

Sandy Les bébous